Archives mensuelles : avril 2024
Gazage Paris – Ultras
Ca gaz 3
Depuis quelque temps un nuage se profile à l’horizon sur l’ensemble des participants directs et indirects aux contestations des gilets jaunes, un nuage toxique, le nuage lacrymogène.
Un collectif de recherche en son sein, prit les devant dans la quête de vérité sur une formule qui fait du bruit tant dans son utilisation que dans ses effets sur le court et long terme.
Pour avoir plus de réponses concrètes, un spécialiste de la fake news scientifique, docteur en biologie moléculaire ainsi que membre du collectif.
( https://www.researchgate.net/profile/Alexander_Samuel3?fbclid=IwAR0eVgFkF9pMfHkSwqTtdev89jRyzed9kF07JUUzMAuyVr2mfCBUnM9UuKw) s’est engagé de toutes ses compétences pour mieux répondre aux questions que beaucoup se posent.
Alexander Samuel comment êtes vous arriver à étudier le gaz lacrymogène de type CS ?
“ Je n’ai jamais directement étudié ce gaz, mais lorsque j’ai été impliqué dans les événements concernant les gilets jaunes et Genevieve Legay (garde à vue arbitraire pour avoir filmé comment un commissaire interpelait des street médics sans raison à 10 mètres de Geneviève en sang), j’ai ressenti la nécessité de m’intéresser de façon plus générale à la défense de nos libertés. J’ai essayé de constituer un collectif avec les personnes placées arbitrairement en garde à vue ce jour-là, et en les fréquentant je suis tombé sur ce que je pensais être une « fake news » : du cyanure dans les lacrymogènes. J’ai alors commencé à regarder la formule de la molécule, contenant deux groupements cyanate, puis, étant docteur en biologie, j’ai décidé de creuser le sujet dans la littérature scientifique.”
Vous parlez de contenu de cette molécule avec deux groupements cyanate, que pouvez vous nous dire de vos lectures sur ces composés ?
“Eh bien j’ai tout d’abord eu le réflexe de regarder si ces deux groupements CN pouvaient être libérés. La littérature scientifique n’est pas très riche, notamment parce qu’il s’agit d’une molécule d’application militaire et que les premières recherches sont plutôt confidentielles et inaccessibles, mais depuis son interdiction en usage militaire en 1998 et son usage exclusivement civil dans certains pays seulement, il est un peu plus étudié.
En modèle animal, sur plusieurs espèces différents, la machinerie cellulaire permet de libérer un des deux groupements cyanure.
Comme il a fallu soit injecter des doses élevées en intraveineuse, soit gazer fortement les animaux pour obtenir ces résultats, ils n’ont évidemment pas été reproduits de la sorte chez l’homme. Le cyanure étant rapidement pris en charge puisqu’il est très toxique, on obtient des thiocyanates, un peu moins dangereux (sauf au niveau de la thyroïde, ou dans des cas particuliers), ces thiocyanates sont retrouvés après exposition au gaz lacrymogène CS chez l’homme !”
Le docteur Samuel nous précise ceci :
« Le cyanure étant très toxique, si la dose n’est pas létale, il est traité par l’organisme en lui ajoutant un groupement thiol (soufre) issu d’acides aminés comme la cystéine, sous l’action d’une enzyme mitochondriale, la rhodanese. »
(source)
https://en.wikipedia.org/wiki/Rhodanese.
« Le thiocyanate, on ne peut pas déterminer avec exactitude la part issue d’une cigarette (très faible dose de cyanure, traité rapidement par l’organisme en thiocyanate) et la part qui pourrait être issue d’une dose plus importante de cyanure d’une autre source. Le cyanure est dangereux à une dose de 0,65 mg/l de sang.”
(source)
https://www.ata-journal.org/articles/ata/pdf/2000/02/ata20002p131.pdf?fbclid=IwAR2goYvUMJSfdOnjYDscAcHr0OMTd434iApUj7ai2fNrczLAKgM6aYMt0OcSur le sujet des fumeurs, que dit la littérature et les études ?
“Qu’on ne devrait pas dépasser la dizaine de mg/l ( 150 µM ) de thiocyanates sanguins en fumant une vingtaine de cigarettes.”
(sources)
http://jhs.pharm.or.jp/data/46(5)/46(5)p343.pdf…
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC6307002/…
https://www.researchgate.net/publication/6885967_Serum_thiocyanate_levels_in_smokers_passive_smokers_and_never_smokers?fbclid=IwAR3sxrxJINtlJ2VLuu0S-8U8o1RntQb6movF5aACmUS_eiDHmEN68CPh7mk
https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/6502741…
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/pdf/10.1002/3527600418.bi5712sale0013?fbclid=IwAR0GaY0jAUJZPC9r-d960mun_of8pOAiAgxg57ebSvJ8kQJC6FXigUZRmIE
Si leur source est bien le malononitrile dégradé en cyanure dans l’organisme les thiocyanates des cigarettes sont produits lentement, au fur et à mesure qu’une personne fume, alors que ceux potentiellement issus du métabolisme du malononitrile sont produits quasi simultanément. Tout ceci indique qu’il est essentiel de relever les niveaux sanguins de cyanure juste après une exposition intense aux gaz lacrymogènes, ou, au moins tester les effets à plus long terme après dégradation du cyanure en thiocyanates.
Les grenades en elles même sont une interrogation, voici ce que nous savons:
Nous savons que la dose contenue dans les grenades est 2600 fois inférieure à une dose létal pour une grenade.
Elles sont à quantités de principe actif de 2-chlorobenzalmalononitrile variable, la plus puissante étant de 140 grammes de CS à 10% (nous ne savons pas ce que représente ces 10%) pour une surface de 1400 m2.
Ces grenades ont une durée de dispersion d’à peu près 30 secondes (+/- 5 secondes) ce qui laisse un vide sur les cadences d’utilisations et le maintient dans la durée du nuage au vu des la multiplicité des tirs.
Dans les lectures sur les gaz CS des études sur la létalités réalisées sur des animaux ont révélées ceci:
Nous nous posons donc la question sur les conséquences des répétitions d’expositions ainsi que des durées.
Il était bon de demander au Docteur Samuel de nous éclairer sur ce point.
Mr Samuel, selon vos lectures qu’avez vous appris sur ces données de durées d’expositions ainsi que la répétition ?
“Alors d’une part, il est important de comprendre que les doses sont très difficiles à déterminer.
Le chiffre de 2600 fois inférieur correspond en réalité au rapport entre la dose provoquant des irritations et la dose mortelle (théorique) chez l’homme.
Cependant, un nuage de fumée n’a pas une concentration unique dans tout le nuage. Ce n’est pas pareil si plusieurs grenades éclatent à proximité de nous, ou si on se trouve à 10 mètres de la grenade…
La seule étude qui a tenté de quantifier les niveaux a indiqué que les doses pouvaient atteindre 5000 mg/m3 au centre d’un nuage de gaz (Sidel et al., 1966).
La dose à laquelle on est exposé dépend également de la durée d’exposition : ce n’est pas pareil de rester 1 heure au centre d’un nuage de gaz lacrymogène, que de rester 2 minutes en périphérie avant de partir suite aux effets irritants.
Il est donc important de faire le calcul du « c x t » présenté dans le tableau, concentration x temps.
Ainsi chez un rat, une exposition à 9000 mg.min/m3 est mortelle, alors que chez le singe il faut une dose de 62400 mg.min/m3.
Si on prend la donnée de Sidel, un rat au centre du nuage d’une lacrymogène immobile peut mourir en 2 minutes, un singe en un quart d’heure.
Heureusement, le nuage se dissipe avec le temps, il ne va pas rester au maximum possible pendant 15 mintues au centre du nuage, et donc un singe survivrait sans doute un peu plus longtemps à l’air libre.
Combien de temps ?
Impossible à déterminer malheureusement.
Un scientifique n’aime pas extrapoler et ne se prononcera donc jamais, à part dire:
« on ne sait pas ».
Cependant, je vais oser le faire un peu, et me dire que vu les temps indiqués ici chez les animaux, les doses et durées auxquelles les personnes sont exposées lors des manifestations sont plutôt très élevées, loin des « 2600 fois inférieures d’une dose létale ».
D’ailleurs, une étude a montré des effets à long terme sur la santé (Zucchetti et al., 2017).”
https://l.facebook.com/l.php?u=https%3A%2F%2Fwww.researchgate.net%2Fpublication%2F305215203_Damage_to_Man_and_Environment_of_Tear_Gas_CS%3Ffbclid%3DIwAR3jc2QO7LGOdDGE34EDQg4qrKlVFC_ah8cH-Tlh8A6-Ok6m6KWY-GiBCz8&h=AT2lxL-ViOC2qaZPYwtIXZ6F7-1b6yx6eaLFUgxyVgtRhRaRlbH9s9mJe5oLhe_Ra-kEs-HWLrKajxLy_CI-dktN9-EK_p5D_Cr09lM40628E0qe5SCb2B5sEWcaCgGjmK55GART7vkVSmw
Dans les concentrations il n’est pas ou peu abstrait d’aborder la dangerosité des volumes et implications de durée d’exposition dans le gaz CS, les lectures d’études sont formelles sur le fait de lancer une alerte sur l’utilisation massive de longue durée de ces armes.
Il est clair que ces grenades contiennent un toxique dangereux, au point qu’une application américaine a été créée dans le cadre d’utilisations certifiant l’élimination, dans un bâtiment, de 50% des personnels présents, en rentrant les données du bâtiment (longueur, largeur, hauteur ainsi que le temps d’exposition nécessaire) pour atteindre le résultat du volume de gaz optimal par les assaillants, soit éliminer 50% des êtres vivants.
https://appadvice.com/app/lct50-calculator/457980287?fbclid=IwAR2AfJQI5D-RcMu0d-Fmk0GkQVrgorooQZ3EuIri9XPRE0tEyFiMbNhK4W0
Trouvez vous Mr Samuel que l’on peut dire de cette application qu’elle est farfelue ou au contraire qu’elle démontre que le toxique CS est tout sauf inoffensif ?
“L’utilisation des lacrymogènes est prohibé en milieu clos, même dans les quelques pays qui continuent à l’utiliser suite à son interdiction en application militaire, comme la France. Et effectivement, en milieu clos, le nuage dégagé par la grenade va stagner, rendant les niveaux d’exposition dangereux.
Il est intéressant de voir qu’à Waco au Texas, en 1993, lorsque la secte des Davidiens était assiégée, ces gaz CS ont été envoyés et ont semble-t-il entraîné une mortalité avec des taux de cyanure élevés dans le sang.
Évidemment, on ne peut pas déterminer la part de cyanure due aux incendies et celle due aux gaz, mais une étude extensive se pose tout de même la question (Danforth & Heinrich, 2000).
Elle affirme que les deux sources de cyanure ont sans doute été additionnées dans les cas de décès. Ce qui est intéressant, c’est que la part principale de cyanure serait bien celle des gaz lacrymogènes, d’après les calculs théoriques réalisé.
Suite à une publication (sur le site de téléchargement de l’application dont vous parlez) une sorte de troll un peu comique, utilise les chiffres de l’application pour calculer la dose de gaz nécessaire pour tuer une personne dans un espace clos.
Dans nos cas, nous ne sommes pas en milieu clos, les doses de cyanure n’ont pas atteint les seuils de létalité. Nous n’avons pas (encore) eu de morts. Par contre, des symptômes spécifiques à l’intoxication au cyanure et qui ne sont pas liés à une simple irritation des poumons ont bien été observés, notamment les symptômes de manque d’oxygène (hypoxie). Il est donc possible et même probable que les taux de cyanure soient montés chez ces personnes gazées en extérieur, maintenues nassées, et qui ont évolué dans ce nuage toxique pendant parfois plusieurs heures, exposés à de nombreuses grenades et non pas à un tir unique.
Pour vérifier le taux de cyanure absorbé, une analyse des niveaux de thiocyanates est un marqueur spécifique car, présent 14 jours dans le sang et les urines après exposition. Et des niveaux très élevés, bien au-delà des niveaux normaux de fumeurs ou de non-fumeurs mangeant sans doute autant d’amandes et de manioc que n’importe qui ont été relevés.
Pour qu’ils proviennent de feux ou d’incendies, il aurait fallu que ces personnes aient été exposées en intérieur à des fumées des matières riches en carbone et en azote soumises à de très fortes températures.
On ne pourrait sans doute pas expliquer de tels niveaux par un feu de poubelle ou de rue situé à plusieurs mètres auquel on aurait été exposé pendant une certaine durée.
La question est de savoir le niveau de cyanure atteints instantanément au moment de l’exposition au gaz.
La conséquence d’une hypoxie est la production d’énergie anaérobie (sans oxygène), produisant des lactates (à l’origine des crampes). Le taux de lactates peut être un bon indicateur général de l’ampleur du manque d’oxygène qu’a subi une personne. C’est pourquoi l’analyse de ces niveaux peut être utile complémentairement aux niveaux des thiocyanates. Enfin, le plus utile serait de connaître les niveaux instantanés de cyanure dans le sang au plus fort de la manifestation, chose difficile à réaliser, mais pas impossible !
En complément, l’analyse de la quantité de gaz CS dans l’air pourrait aussi être un indice permettant de déterminer la gravité de l’exposition.”
http://www.veritagiustizia.it/docs/gas_cs/CS_Effects_Waco.pdf?fbclid=IwAR1bYjF4I2ze9Z00uqOyuWYy2lmwGxOrJRBKnjy3yDVH3jEcIXknEQb24f8
Nous voyons que dans ce contexte de crise et d’utilisation massive des gaz lacrymogènes CS
une dernière question était nécessaire pour avoir un avis certain sur ces utilisations.
Mr Samuel que préconisez vous sur l’utilisation de ces fameux gaz cs ?
“Son utilisation a démontrée son inefficacité. D’autres pays n’y ont pas du tout recours.
Les forces de l’ordre comme les manifestants risquent des effets nocifs sur leur santé aussi bien à court terme qu’à long terme. Et je redoute qu’un enfant, une personne asthmatique, une femme enceinte ainsi que d’autres cas à risque ne se retrouve accidentellement à proximité de tels gaz.
Lorsqu’on voit les images de la fête foraine à Nantes ou celles de la petite fille évacuée du métro à Toulouse, on est en droit de s’inquiéter lourdement.
Il serait sans doute nécessaire d’arrêter leur utilisation immédiatement, en attendant de réaliser certaines études en milieu confiné et contrôlé, avant d’exposer des êtres humains à des produits aussi toxiques.
L’état actuel de nos connaissances nous permet de nous inquiéter énormément sur les conséquences de leur utilisation, sans pour autant connaître avec précisions les risques encourus.
De façon générale, l’utilisation de substances lacrymogènes quelles qu’elles soient ne devraient pas être aussi massives que ce que nous voyons en France aujourd’hui.
En italie, le comité Piazza Carlo Giuliani a alerté sur l’utilisation de ces gaz lors des protestations contre le sommet du G8 à Gênes (http://www.veritagiustizia.it/doc_fra/genes_fevrier_2004.php).
Ne pouvons-nous pas apprendre des erreurs de nos voisins plutôt que de les recommencer, et encore plus gravement ?”
Ce que nous faisons
Puisque les autorités responsables font la sourde oreille, que les toxicologues ne se mouillent pas et que ce problème de santé publique n’est pas pris au sérieux, nous apportons modestement notre savoir-faire et nos compétences pour faire le travail qui devrait être fait par des autorités compétentes. Nos actions comprennent :
- Analyses sur le terrain pour caractériser l’intoxication au cyanure
Explications par Julien : ça tire, ça gaz 1, ça gaz 2 et ça gaz 3
Information et prévention : en manif, par le biais de fly…
Les travaux sur les conduites à tenir : CAT manifestation, CAT arrestation, CAT post-exposition aux gaz, protection contre les gaz, douche portative 6l verte
Planches explicatives sur les analyses et la biblio, et communiqué concernant les diffamations
Sans oublier les résultats récoltés et obtenus :
Thiocyanates urinaires : 31,4 mg/l, 16,8 mg/l, 34,6 mg/l, 13,6 mg/l
Thiocyanates sériques : 15,9 mg/l
Cyanure : Fly Rider, le lab block en action
- Travail de bibliographie scientifique pour caractériser et établir les dangers du gaz CS :
Les effets directs du gaz – confirmés par la clinique de la vision
Effets des thiocyanates et analyses à faire à ce sujet
Les symptômes nouveaux comme : règles abondantes, stérilets en cuivre, fatigue extrême, diarrhées, problèmes intestinaux, cerveau, foie et reins, problèmes ophtalmologiques (yeux), perte de poids
- Recueil de témoignages pour une analyse pré-épidémiologique
Ce recueil de témoignages se fait par Soizic qui le coordonne, mais de nombreuses mains peuvent aider en nous transférant les témoignages. Attention, nous ne sommes pas des escrocs comme il en existe tant et le questionnaire est précis, détaillé, et a été établi par une équipe médicale.
- Travail de bibliographie médiatique concernant différents gazages
France – Gilets Jaunes : Montpellier, Monde diplomatique, Provisions, témoignage, regards, wikistrike, reporterre, initiative communiste, ZAD, Désarmons-les, NDDL , Armes chimiques Le Média, mai68
France – Cyanure : GJMagazine, LCI, Libération, Revue de presse complète (suite à diffamation AFP)
Haïti : PNH
Algérie : BFM
Burkinabé : 226infos
Allemagne : Scandale sanitaire de 1986,
USA : manifestations, anti lacrymos (eng), accident (eng), infos techniques (eng), infos santé (eng) , militaires (eng), vidéo de 1962 (eng) , mexicains gazés (eng), migrants gazés (eng), frontière mexicaine (eng) , Marché (eng)
Egypte : Corporate Watch, REPORTAGE A REGARDER ABSOLUMENT
Palestine : Corporate Watch, Morts, police israélienne (eng), mort (eng), bébé mort, Israël (eng), Rapport Droits de l’Homme (eng)
Irelande : Bloody Sunday, Thatcher a honte (eng), Bogside (eng), Bloody Sunday 2 (eng)
Bosnie : avis sur CS en France (eng)
Hollande : avis sur CS en France (eng)
RSF : violences (eng)
Afrique du Sud : enfant mort
Bahreïn : Physicians for Human Rights (eng), South Korea (eng)
Chili : Interdiction du CS (es)
Kenya : école (eng)
Le Courrier – Dérive autoritaire
Ca gaz 2 – Julien Chaize
Le gaz lacrymogène, de moins en moins inoffensif, vraiment ?
Depuis des mois, une guerre est menée, celle de la vérité.
Dans le premier article, nous avons eu la chance et le bonheur de décortiquer la molécule de 2-Chlorobenzylidène malonitrile de par l’hécatombe de malade, une drôle d’épidémie qui débutât à l’acte 18 sur lequel il était bon de se pencher .
il était donc nécessaire de faire un deuxième point informatif pour chercher d’éventuelles causes à cette épidémie de:
Trouble respiratoire majeur,
Irritations des yeux violentes,
Trouble de type cardiaque,
Céphalée intense et persistante,
Trouble digestif majeur.
Jusque là rien d’anormal, vous trouverez ça dans tous les documents sur la molécule, à la différence que pour malaise cardiaque il est écrit “malaise vagal” sauf, dans la synthèse des articles et études en suite.
(bon, je vous avoue cet article là va être plus technique et va y avoir moins d’images de molécules rigolotes, si on peut dire ainsi de cette molécule, qu’elle n’est pourtant pas un gaz hilarant du tout)
Nous allons nous pencher sur ce que disent ces grenades (volumes, fonctionnement, répartition)
il y a 2 sortes de ces supers armes inoffensives:
À main,
Projetées (c’est pas le terme militaire) par lanceur ou canon.
pour les volumes contenus ils ce composent ainsi (quelques exemples):
version 56 mm:
_ CM3 : Elle contient 3 capsules de CS à 10% qui émettent pendant 30 +/- 5 s un nuage de gaz lacrymogène sur une surface de 300 m2 sur 2 à 5 m de hauteur, Sa masse totale est de 146 g dont 42 g de matière (CS) lanceur (emboitable),
_ CM3-M : C’est une grenade dont les effets sont identiques à la CM3 mais uniquement conçue pour un lanceur, Son corps en plastique est cylindrique reçoit à son sommet un porte retard et à sa base un DPR. La grenade CM3 – M peut donc être upgradée par adjonction d’une nouvelle grenade.
_ CM4 : Version à 4 capsules d’un poids de 190 g dont 56 g de CS 10% (propulsées lanceurs),
_ CM6 : Version à 6 capsules d’un poids de 250 g dont 84 g de CS 10% (propulsées lanceurs),
_ CM10 : Version à 10 capsules d’un poids de 405 g dont 140 g de CS 10%. La surface couverte par les gaz est de 1300 m2. (propulsées lanceurs).
version 40 mm:
_ CM3 C’est la version de 40 mm de la CM3 contenant 3 capsules de CS à 13% qui émettent pendant 30 +/- 5 s couvrant une surface de 250 m2 sur 2 à 5 m de hauteur, Sa masse totale est de 95 g dont 39 g de matière active (matière CS),
_ CM6 : Contenant 6 capsules de CS à 13% qui émettent pendant 30 +/- 5 s couvrant une surface de 700 m2 sur 3 à 5 m de hauteur. Sa masse totale est de 180 g dont 78 g de matière active (CS).
Grenades à effets combinés:
_ G1 : Grenade lacrymogène fumigène à 6 capsules à mouvements aléatoires d’un poids de 350 g dont 100 g de CS 10%. La surface couverte par les gaz est de 800 à 1000 m2.
_ GLIF4 : Grenade lacrymogène explosive d’un poids de 132 g dont 10 g de CS 10% et 30 g d’explosif.
_ GM2L : Grenade lacrymogène assourdissante d’un poids de 170 g dont 10 g de CS 10% et une composition pyrotechnique détonante.
_ GM2F : Variante de la GM2L, grenade assourdissante et aveuglante d’un poids de 225 g sans gaz. Elle est chargée d’une composition pyrotechnique détonante (145 Db à 10 mètres) et aveuglante (Flash de 0.03 à 0.05 sec de 6 à 7 million Cd (candela) à 100 mètres provoquant une cécité de 20 s dans l’obscurité.
Bon, jusque là tout va bien.
Penchons nous maintenant sur le contenu et ses effets selon plusieurs études réalisées.
La molécule nous indiquait qu’elle était très agressive (dans l’article “ça GAZ” https://www.facebook.com/notes/julien-chaize/%C3%A7a-gaz/2307601092630327/?hc_ref=ARRcSsSnO1OmFDdZPS_lc513t5iO7F1SZiU11UAXna6awc95mbTAXwxDln6PkWHuBjM ) avec une dose létale 2000 fois inférieur par grenade, la présence d’acide cyanurique et de chlore, pour les grenades classiques tel que CM3 est certifié ainsi que dans toutes les grenades composées de gaz CS.
Qu’en est il pourtant dans sa réaction dans l’organisme et sa durée de vie ?
Cette charmante bestiole, a en réalité une durée de vie de 5 jours (120h) dans l’air ou au sol avant de perdre sa nature active et de 10 à 15 jours dans l’organisme (3 à 5 jours pour le cyanure, plus longtemps pour le reste du composé métabolisé), au bout de 18 semaines (maintenant 19) ça commence à donner envie de se demander, maintenant que dans l’article”ça GAZ” la molécule a été décortiquée et la présence d’acide cyanurique est irréfutable, il est donc bon de synthétiser ce que peut donner l’accumulation dans l’organisme et les possibilités d’effets secondaires sur le moyen et long terme d’une accumulation d’expositions en plus des effets actif instantanés de la solution.
Plusieurs études ont été réalisées sur celle ci, elles ont fais ressortir ceci:
Concentrations immédiatement dangereuses pour la vie ou la santé:
NIOSH REL: 0,05 ppm (0,4 mg / m3),
actuel OSHA PEL: 0.05 ppm (0.4 mg/m3),
1989 OSHA PEL: 0.05 ppm (0.4 mg/m3),
Danger immédiat pour le vie: 2mg/m3
_Deux chercheurs, Ballantyne et Swanston ont testé les doses létales sur des cobayes (animaux) en 1978, les résultats ont été ceux ci:
rat: 1,806 mg/m3 durée 45 minutes
souris: 2,753 mg/m3 durée 20 minutes
lapin: 1,802 mg/m3 durée 10 minutes
cochon adulte: 2,326 mg/m3 durée 10 minutes
source:
The National Institute for Occupational Safety and Health Recommended Exposure Limits (NIOSH REL)
Occupational Safety and Health Administration Permissible exposure limit (osha pel)
_ Lorsqu’il est chauffé jusqu’à décomposition, il dégage des fumées très toxiques de / chlorure d’hydrogène, d’oxydes d’azote et de cyanures.
(source, U.S. National Library of Medicine National Center for Biotechnology Information)
_ Valeur limite d’exposition professionnelle TLV-TWA1: 1 mg/m3 (pour les Forces de l’ordre car oui cet article est aussi pour mettre en évidence les dangers pour leur santé ainsi que pour toutes personnes exposés)
lexique: TLV-TWA ==> Threshold Limit Value-Time Weighted Average ==> traduction: Valeur limite d’exposition – Moyenne pondérée dans le temps.
“Le traitement des effets de l’exposition aux gaz lacrymogènes nécessite une décontamination chimique, y compris des mesures de protection pour le personnel de santé. Un gaz lacrymogène n’est en réalité pas un gaz du tout, mais un irritant chimique toxique sous forme de poudre ou de gouttes mélangées à des concentrations variables (1% à 5%) dans un solvant (chlore pour le CS), et livré avec un véhicule de dispersion (un aérosol ou solution à pulvériser). Parmi les irritants chimiques invalidants connus (il en existe plus d’une douzaine), Le chlorobenzylidène-malononitrile (également appelé CS, d’après les chimistes Corson et Stoughton qui l’ont synthétisé pour la première fois), est traditionnellement utilisé dans l’Union européenne. Un effet toxique du solvant méthyl-isobutyl-cétone ou de certains métabolites a également été mis en évidence dans des études expérimentales chez l’animal, en particulier pour le chlorobenzylidène-malononitrile (formation de dérivés de cyanure et de thiosulfate) et de chloroacétophénone (formation de chlorure d’hydrogène). Le CS est métabolisé en o-chlorobenzyl malononitrile (CSH2), en o-chlorobenzaldéhyde, en acide o-chlorohippurique et en thiocyanate. La présence de ces métabolites dans le corps est un indicateur fort de l’exposition au CS. Les effets irritants des agents anti-foule résultent probablement de l’action des groupes chlore ou cyanure en plus des composés alcalins. Ces agents interagissent avec les récepteurs nerveux sensoriels muco-cutanés tels que les canaux cationiques TRPA1.
À des concentrations plus élevées, le CS peut également irriter l’estomac, entraînant des vomissements et une diarrhée. Outre l’effet toxique direct des concentrations élevées de CS sur les poumons, la formation de cyanure d’hydrogène (HCN) à partir de malononitrile, un métabolite du CS, et son effet toxique, en particulier sur les cellules cérébrales les plus sensibles, pouvant éventuellement entraîner un arrêt respiratoire. Dans des expériences sur les animaux, une létalité synergique induite par la combinaison de monoxyde de carbone et de cyanure a été rapportée. Cet effet ne pourrait pas être expliqué par des concentrations sanguines de monoxyde de carbone ou de cyanure modifiées (Norris et al. 1986).
Les cellules du cerveau, en particulier le tronc cérébral, sont très sensibles aux effets du HCN et un dysfonctionnement de cette région du cerveau peut entraîner un arrêt respiratoire. Une concentration sanguine de cyanure supérieure à 0,2 µg / ml estconsidérée comme toxique. Les cas mortels avaient généralement des taux de sang supérieurs à 1 µg / ml (Casarett et Doull’s Toxicology, 1980). La dose d’un aérosol inhalé responsable d’un certain effet n’est pas la concentration en aérosol inhalé exprimée en μg / l ou en mg / m3, mais la quantité d’aérosol qui reste dans les voies respiratoires après inhalation (Heinrich, 2000). La toxicité liée aux CS dans les voies respiratoires a besoin d’un certain temps pour causer la mort (Heinrich, 2000). “
Traduction parcellaire document:
http://tabibqulob.blogspot.com/2011/01/cs-gas.html
Je vous avoue, c’est pas ce qu’il y a de plus amusant à lire, pourtant, cette synthèse informative est nécessaire pour comprendre le pourquoi des maux qui ont touché massivement membres des forces de l’ordre ainsi que manifestants. (note personnelle)
Après toutes ces réjouissances, passons à la toxicité.
“L’intoxication aigüe peut survenir par ingestion, par inhalation, ou par contact avec la peau. Une concentration de 300 ppm (Conversion 1 ppm = 7.71 mg/m3) dans l’air tue un homme en quelques minutes. Sa toxicité est due à l’ion cyanure. Le cyanure d’hydrogène est utilisé aux États-Unis comme méthode d’exécution de la peine de mort et a été utilisé par le régime Nazi (sous le nom de Zyklon B) dans les camps d’extermination comme outil «d’extermination de masse ». Des taux de concentration atmosphérique supérieurs à 50 ppm respirés pendant plus d’une demi-heure représentent un risque important, alors que des taux de 200 à 400 ppm ou plus sont considérés comme pouvant entraîner la mort après une exposition de quelques minutes.
À titre indicatif, la dose létale pour le rat est de 484 ppm pour une exposition de 5 minutes.
L’intoxication aiguë par inhalation de fortes concentrations de cyanure d’hydrogène entraîne:
_ Apnée,
_ Convulsions,
_ Coma,
_ Arrêt cardio-circulatoire et la mort survient en quelques dizaines de secondes.
À des doses plus faibles, la perte de conscience peut être précédée par une faiblesse générale, des céphalées, des vertiges, de la confusion et une gêne respiratoire perceptible. Lors de la première phase de perte de conscience, la respiration est souvent normale, parfois même rapide, bien que l’état de la victime évolue vers un coma profond qui peut être associé à un œdème aigu du poumon et finalement conduire à l’arrêt cardiaque. L’intoxication peut également être provoquée par une exposition chronique (exposition à une faible dose de cyanure sur une longue période).”
Traduction parcellaire document:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Intoxication_au_cyanure
Après cela, nous pouvons aussi nous pencher sur les études réalisées par:
(tant qu’à faire d’être sur une synthèse complète à titre informatif)
K.SalassidisE.SchmidM.Bauchinge “Mitotic spindle damageDifferential staining2-Chlorobenzylidene malonitrile”:
Cette étude a été réalisé sur la génétique suite à exposition d’un hamster chinois codé V79.
L’exposition des cellules de hamster chinois V79 au 2-chlorobenzylidène malonitrile (CS), un produit chimique utilisé comme irritant sensoriel pour lutter contre les émeutes, a entraîné une augmentation, liée à la concentration, de la perturbation des fuseaux. Un effet C-mitotique avec l’apparition de C-métaphases, un bloc métaphase et la disparition concomitante des chiffres ana-télophase ont été observés après un traitement de 3 h. Les résultats indiquent que le CS pourrait induire une aneuploïdie dans les cellules de mammifère en interagissant avec l’appareil mitotique. Dommages au fuseau mitotique induits par le 2-chlorobenzylidène malonitrile (CS) dans des cellules de hamster chinois V79 examinées par coloration différentielle de l’appareil du fuseau et des chromosomes.
Une exposition de 3 heures de cellules de hamster chinois V79 avec l’irritant sensoriel 2-chlorobenzylidène malonitrile (CS) a provoqué des mitoses apolaires de manière dose-dépendante. Avec une technique de préparation et de coloration permettant de visualiser le fuseau et les chromosomes, il a été constaté que, contrairement aux métaphases c induites par Colcemid, des fibres de fuseau résiduelles ou du matériel microtubulaire étaient présents dans la majorité des métaphases c induites par le CS. L’observation suggère différents mécanismes pour l’induction de l’effet c-mitotique par les deux poisons de fuseau.
En conclusion:
Dans les données synthétisées nous pouvons constater que des symptômes spécifiques existent par étude de la molécule contenant des éléments plus toxiques les uns que les autres tant, dans leurs formes brut que dans leurs métabolisations.
Il serait important et juste, de préciser et d’informer les utilisateurs mais également les personnes susceptibles d’être exposées des risques encourus.
Une étude complète publique est, à mon sens, recommandée, une information aux utilisateurs (forces de l’ordres, agents de sécurités, militaires, médecins et infirmier(ère)s) ainsi qu’un moratoire durant la réalisation de cette dite étude devrait être de vigueur (ceci n’étant qu’un avis personnel)
Néanmoins, ce travail de synthèse à titre informatif donne quelques éléments sur l’utilisation de ces produits.
Toutes sources:
Pierre-Nicolas Carron and, Bertrand Yersin. Clinical Review: Management of the effects of exposure to tear gas. BMJ 2009; 338:b2283.
F T Fraunfelde. Is CS gas dangerous? Editorial: BMJ 2000; 320 : 458 .
Peter J Gray. Response to previous article: CS gas is not CS spray – formulation is important . BMJ 25 February 2000.
John C. Danforth. By Prof. Dr. Uwe Heinrich. Hannover, Germany, September, 2000. Possible lethal effects of CS tear gas on Branch Davidians during the FBI raid on the Mount Carmel compound near Waco, Texas. April 19, 1993. Prepared for The Office of Special Counsel.
E Euripidou, R MacLehose, A Fletcher. An investigation into the short term and medium term health impacts of personal incapacitant sprays. A follow up of patients reported to the National Poisons Information Service (London). Emerg Med J 2004;21:548–552.
https://www.cdc.gov/niosh/idlh/2698411.html
https://pubchem.ncbi.nlm.nih.gov/compound/2698-41-1
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/0165799289900560
https://www.cdc.gov/niosh/npg/npgd0122.html
https://cameochemicals.noaa.gov/chemical/19984
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/j.1365-2044.2004.03927.x
Gaz lacrymogène: Montpellier suffoque
Gaz lacrymogène: Montpellier suffoque
4 AVRIL 2019 PAR XAVIER MALAFOSSE ET BENJAMIN TÉOULE (LE D’OC)
Au lendemain de l’acte XIX des « gilets jaunes », samedi 23 mars, plusieurs manifestants ont constaté des problèmes de santé liés à l’utilisation massive et répétée du gaz lacrymogène. Les forces de l’ordre commencent, elles aussi, à relever quelques symptômes. Ne s’agit-il pas plus d’un problème de santé publique que de maintien de l’ordre ?
« On est plus chaud ! Plus chaud ! Plus chaud qu’le lacrymo ! » Ce slogan entendu quasiment chaque samedi dans le cortège des « gilets jaunes » symbolise la volonté de ne pas se retirer des rues du centre-ville de Montpellier, malgré la volonté des forces de l’ordre de disperser les manifestants. Mais les contestataires pourraient bien déchanter.
En effet, ces deux dernières semaines, pour la première fois depuis le début du mouvement, un nombre important d’entre eux se plaint de la dégradation de leur santé. Les témoignages sont nombreux et les symptômes vont tous dans le même sens : fatigues chroniques anormales, difficultés respiratoires, saignements du nez, céphalées, pics de tension, diarrhées et nausées.
Une boucle Telegram, application de messagerie sécurisée, a été ouverte par Christophe, membre de la cellule communication au sein de l’assemblée des gilets jaunes de Montpellier, afin de recueillir ces témoignages. « J’ai des essoufflements au moindre effort. J’ai la sensation d’étouffement. Mon amplitude respiratoire est diminuée », écrit Hamida. « Les nuits sont difficiles. J’ai un gros mal de gorge, ma toux est douloureuse et j’ai mal aux poumons », peut-on lire également. Ou encore : « Je suis HS ! Je tousse grave et crache très jaune, j’ai la gorge irritée. » Des personnes, jusque-là non diagnostiquées comme asthmatiques, auraient même été prises de crises d’asthme.
Une nuée de gaz lacrymogène rue Foch, à Montpellier. © Xavier Malafosse
- « La dose de trop »
Le 23 mars, Maria, aide-soignante de Frontignan et volontaire chez les street medics, s’est déplacée dans la capitale héraultaise pour participer à l’acte XIX, un rassemblement régional réunissant un peu plus de 4 000 manifestants. Trois jours après, elle constatait subir encore d’importantes séquelles.
« J’ai les yeux qui brûlent. Pendant plusieurs jours, je ne pouvais pas sortir dehors sans protections solaires, lunettes et casquette. J’ai eu une inflammation de la sphère ORL. C’est la première fois qu’il m’arrive d’avoir de tels encombrements après une manifestation, explique-t-elle au D’Oc. Pour moi, ce samedi-là, la quantité de gaz reçue n’avait rien à voir avec les week-ends précédents. Ça m’a brûlé la peau. Je suis allée aux urgences car c’était la dose de trop. Puis, j’ai consulté mon médecin généraliste, et été mise sous cortisone. » Choquée, elle n’a pas souhaité revenir arpenter les rues de Montpellier pour l’acte XX.
De son côté, Fabienne, infirmière libérale, se sent « dans un état grippal », « les jambes sciées ». Elle ressent ces symptômes depuis l’acte XVIII de Paris, auquel elle a participé. Mais Fabienne ne comprend pas, se considérant d’ordinaire en bonne forme : « J’ai tout de même réalisé la marche citoyenne pour le RIC, en février, qui partait du Grau-du-Roi [dans le Gard – ndlr] pour rejoindre la capitale. »
Mêmes anomalies pour Kevin, de Narbonne, après sa mobilisation à Montpellier pour l’acte XIX : « Pendant deux ou trois jours, j’ai saigné du nez. J’ai encore des maux de tête, je suis essoufflé comme si je venais de fumer quatre paquets de clopes d’un coup. »
Un autre gilet jaune de l’Aude raconte au D’Oc avoir eu des séquelles inédites après la manifestation du 23 mars. « Le dimanche, j’étais anormalement fatigué, j’ai eu des troubles de l’élocution, des oublis injustifiés, se souvient Ludovic, fonctionnaire territorial. Le lundi, je suis parti aux urgences. On m’a dit que mon état était semblable à celui d’une personne qui consommait des psychotropes. Puis, au fil des jours, c’est passé. »
On trouve également d’autres récits sur les réseaux sociaux. La situation inquiète la Ligue des droits de l’homme (LDH) de Montpellier, d’autant que l’une de ses observatrices a, elle aussi, subi d’étonnants troubles après la journée du 23 mars. Son docteur explique constater « une exacerbation sévère d’asthme suite à un syndrome d’irritation bronchique ».
Deux jours après l’acte XX du 30 mars, le médecin écrivait que la patiente « exposée à plusieurs reprises à des gaz lacrymogènes à l’origine de crises d’asthme sévères » avait « un bilan fonctionnel très altéré avec un VEMS [volume expiratoire maximal par seconde – ndlr] à 1.441, soit 54 % de la valeur théorique, distension et hyperinflation. La patiente présente des symptômes pluri-quotidiens. Je propose une corticothérapie orale progressivement décroissante sur 7 jours » et recommande « des nébulisations de Ventoline » ainsi qu’un « scanner thoracique ».
Plusieurs journalistes montpelliérains, habitués à couvrir les manifestations, ont également ressenti l’intensité plus forte du gaz lacrymogène, le quotidien Midi Libre s’en étant même fait l’écho lundi dernier. La LDH prend le sujet très au sérieux : samedi, devant la préfecture de l’Hérault, ses représentants ont d’ailleurs lancé un appel à témoignages pour mesurer l’ampleur du phénomène.
- Les forces de l’ordre dans le doute
Ces derniers samedis, les tirs de gaz lacrymogène partent tous azimuts, que ce soit dans les petites ruelles médiévales de l’Écusson ou sur la vaste place de la Comédie. Il n’est pas rare que les forces de l’ordre se retrouvent elles-mêmes au milieu des nuages de gaz.
« De plus en plus de collègues sont incommodés, confirme au D’Oc Christophe Miette, responsable syndical des cadres de la sécurité intérieure (SCSI) pour la zone Occitanie. Ces dernières semaines, les cartouches contiennent plus de galettes. Il existe différentes sortes de grenades dont la teneur en Cs varie entre 7 % et 15 %. Chaque organisation fonctionne avec ses propres méthodes de lancer. »
Christophe Miette affirme que « le stock de grenades a été renouvelé en 2015 et a une durée de validité de 20 ans ». Selon lui, « la composition du gaz n’a pas été modifiée ». Néanmoins, l’augmentation du dosage n’est pas sans conséquences. D’après lui, « il y a plus de particules qui flottent dans l’air, et donc, beaucoup plus qui s’imprègnent sur la peau et les vêtements. L’idéal serait de se mettre nu, de se laver et de changer ses vêtements rapidement ».
Le constat est aussi partagé par Yann Bastière, délégué syndical de l’unité SGP Police FO à Montpellier. « Plusieurs collègues ont des problèmes cutanés et oculaires, dus à un matériel de protection inadapté », note-t-il auprès du D’Oc. Il relève « quelques arrêts maladie dont la cause serait aussi à mettre en perspective avec les risques psychosociaux liés à une sollicitation permanente depuis quatre mois ».
Dans cette période agitée, le suivi médical des fonctionnaires de police n’a pourtant pas été renforcé. Et Yann Bastière admet volontiers que recevoir du gaz lacrymogène tous les samedis depuis environ 15 semaines est « une situation inédite ». Il y a peu de rotation chez les effectifs, « par exemple, les mêmes hommes de la compagnie départementale d’intervention sont sur le terrain trois samedis sur quatre ».
Avec des conséquences pour tout le monde, y compris commerçants, touristes, passants, personnes âgées ou vulnérables, parents avec poussettes et bambins. Car le gaz lacrymogène est une arme non létale mais imprécise. Elle ne cible personne en particulier, et son usage semble souvent répété et disproportionné.
- La France, pays pilote
Si la Convention de Genève sur les armes chimiques (1993) interdit l’emploi des gaz lacrymogènes en temps de guerre, paradoxalement, il est autorisé dans le maintien de l’ordre. La France, pays pilote dans l’utilisation du gaz, en a fait sa doctrine. Un usage qui tend à se banaliser.
Plus de 10 000 grenades auraient été tirées à Notre-Dame-des-Landes en dix jours, tandis qu’un brigadier-chef reconnaît dans Le Figaro que sa compagnie de CRS en a tiré plus d’un millier lors de la troisième journée de mobilisation des gilets jaunes à Paris, lors des incidents autour des Champs-Élysées (au total, il y en avait eu 5 000 la semaine précédente dans la capitale).
Pourtant, les études sur sa composition restent opaques et les conséquences sur l’être humain se révèlent encore approximatives. Ces effets, d’ordinaire instantanés, peuvent être renforcés chez les enfants, les femmes enceintes et les personnes souffrant d’asthme ou de problèmes bronchiques, comme le rapporte le journal Regards.
Le 15 mars 2018, le média indépendant en ligne Reporterre a rappelé que le Défenseur des droits avait relevé dans un rapport que « la police allemande n’utilise pas de gaz lacrymogène, considérant que des personnes non agressives ou non violentes pourraient en subir les effets indûment ». En 2014, une ONG a recensé 39 morts à Bahreïn après l’emploi de gaz lacrymogène par le régime, lors du soulèvement de sa population. La Corée du Sud, mais aussi la France, ont dû stopper l’exportation de cette arme chimique.
16 Mars 2019 – Paris
16 Mars 2019 – Paris 2
GJ Magazine – LCI se réveille
Intoxication au cyanure, LCI se réveille ! (Màj)
5 avril 20190 réaction 8408 Société, Victimes
10/4/19
Les officiciers et commissaires de police utilisent l’article de LCI à la vidéo de Fly Rider
Officiers et Commissaires de police@PoliceSCSI
Un peu de lecture pour @FlyRiderGj , les professeurs de chimie en herbe, les diffuseurs de #fakenews.#FDO #lacrymogène #cyanure
Gilets jaunes : des manifestants ont-ils pu être intoxiqués au cyanure ? – LCI https://www.lci.fr/population/fact-check-gilets-jaunes-des-manifestants-ont-ils-pu-etre-intoxiques-au-cyanure-2117244.html …8220:05 – 10 avr. 2019Informations sur les Publicités Twitter et confidentialitéGilets jaunes : des manifestants ont-ils pu être intoxiqués au cyanure ?#Population : À LA LOUPE – Sur les réseaux sociaux, de nombreux Gilets jaunes se montrent inquiets. Ils craignent que les gaz lacrymogènes lancés lors des manifestations ne causent des intoxications…lci.fr89 personnes parlent à ce sujet
Officiers et Commissaires de police@PoliceSCSI · 10 avr. 2019
Un peu de lecture pour @FlyRiderGj , les professeurs de chimie en herbe, les diffuseurs de #fakenews.#FDO #lacrymogène #cyanure
Gilets jaunes : des manifestants ont-ils pu être intoxiqués au cyanure ? – LCI https://www.lci.fr/population/fact-check-gilets-jaunes-des-manifestants-ont-ils-pu-etre-intoxiques-au-cyanure-2117244.html …Gilets jaunes : des manifestants ont-ils pu être intoxiqués au cyanure ?#Population : À LA LOUPE – Sur les réseaux sociaux, de nombreux Gilets jaunes se montrent inquiets. Ils craignent que les gaz lacrymogènes lancés lors des manifestations ne causent des intoxications…lci.fr
V for Vendetta@HHoneur123:56 – 10 avr. 2019Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité
Voir les autres Tweets de V for Vendetta
5/04/19
Nous vous avions alerté au mois de Mars au sujet de plusieurs intoxications, voir notre article …
LCI semble se reveiller
Depuis plusieurs semaines, les craintes se font de plus en plus fortes dans les rangs de Gilets jaunes : les gaz lacrymogènes contiendraient du cyanure et plusieurs manifestants auraient été intoxiqués. Des messages alarmants sont régulièrement postés sur les groupes Facebook du mouvement. Créé le 16 mars, le groupe « SOS ONU OFFICIEL Appel à Témoins Violences Policières GJ » récolte, comme son nom l’indique, tous les témoignages possibles sur les violences commises par des forces de l’ordre, en vue de déposer un dossier auprès des Nations Unies. Les potentielles intoxications au cyanure en font partie. Le 1er avril, les administrateurs assurent avoir une preuve. Ils postent les résultats d’un test sanguin sur le réseau social, avec pour commentaire : « Analyses CYANURE POSITIF !! »
Info Dénichée sur lci.fr à lire en intégralité en cliquant ici. Votre avis est important, exprimez-vous. (Commentaire apprécié)