Le gaz lacrymogène, de moins en moins inoffensif, vraiment ?
Depuis des mois, une guerre est menée, celle de la vérité.
Dans le premier article, nous avons eu la chance et le bonheur de décortiquer la molécule de 2-Chlorobenzylidène malonitrile de par l’hécatombe de malade, une drôle d’épidémie qui débutât à l’acte 18 sur lequel il était bon de se pencher .
il était donc nécessaire de faire un deuxième point informatif pour chercher d’éventuelles causes à cette épidémie de:
Trouble respiratoire majeur,
Irritations des yeux violentes,
Trouble de type cardiaque,
Céphalée intense et persistante,
Trouble digestif majeur.
Jusque là rien d’anormal, vous trouverez ça dans tous les documents sur la molécule, à la différence que pour malaise cardiaque il est écrit “malaise vagal” sauf, dans la synthèse des articles et études en suite.
(bon, je vous avoue cet article là va être plus technique et va y avoir moins d’images de molécules rigolotes, si on peut dire ainsi de cette molécule, qu’elle n’est pourtant pas un gaz hilarant du tout)
Nous allons nous pencher sur ce que disent ces grenades (volumes, fonctionnement, répartition)
il y a 2 sortes de ces supers armes inoffensives:
À main,
Projetées (c’est pas le terme militaire) par lanceur ou canon.
pour les volumes contenus ils ce composent ainsi (quelques exemples):
version 56 mm:
_ CM3 : Elle contient 3 capsules de CS à 10% qui émettent pendant 30 +/- 5 s un nuage de gaz lacrymogène sur une surface de 300 m2 sur 2 à 5 m de hauteur, Sa masse totale est de 146 g dont 42 g de matière (CS) lanceur (emboitable),
_ CM3-M : C’est une grenade dont les effets sont identiques à la CM3 mais uniquement conçue pour un lanceur, Son corps en plastique est cylindrique reçoit à son sommet un porte retard et à sa base un DPR. La grenade CM3 – M peut donc être upgradée par adjonction d’une nouvelle grenade.
_ CM4 : Version à 4 capsules d’un poids de 190 g dont 56 g de CS 10% (propulsées lanceurs),
_ CM6 : Version à 6 capsules d’un poids de 250 g dont 84 g de CS 10% (propulsées lanceurs),
_ CM10 : Version à 10 capsules d’un poids de 405 g dont 140 g de CS 10%. La surface couverte par les gaz est de 1300 m2. (propulsées lanceurs).
version 40 mm:
_ CM3 C’est la version de 40 mm de la CM3 contenant 3 capsules de CS à 13% qui émettent pendant 30 +/- 5 s couvrant une surface de 250 m2 sur 2 à 5 m de hauteur, Sa masse totale est de 95 g dont 39 g de matière active (matière CS),
_ CM6 : Contenant 6 capsules de CS à 13% qui émettent pendant 30 +/- 5 s couvrant une surface de 700 m2 sur 3 à 5 m de hauteur. Sa masse totale est de 180 g dont 78 g de matière active (CS).
Grenades à effets combinés:
_ G1 : Grenade lacrymogène fumigène à 6 capsules à mouvements aléatoires d’un poids de 350 g dont 100 g de CS 10%. La surface couverte par les gaz est de 800 à 1000 m2.
_ GLIF4 : Grenade lacrymogène explosive d’un poids de 132 g dont 10 g de CS 10% et 30 g d’explosif.
_ GM2L : Grenade lacrymogène assourdissante d’un poids de 170 g dont 10 g de CS 10% et une composition pyrotechnique détonante.
_ GM2F : Variante de la GM2L, grenade assourdissante et aveuglante d’un poids de 225 g sans gaz. Elle est chargée d’une composition pyrotechnique détonante (145 Db à 10 mètres) et aveuglante (Flash de 0.03 à 0.05 sec de 6 à 7 million Cd (candela) à 100 mètres provoquant une cécité de 20 s dans l’obscurité.
Bon, jusque là tout va bien.
Penchons nous maintenant sur le contenu et ses effets selon plusieurs études réalisées.
La molécule nous indiquait qu’elle était très agressive (dans l’article “ça GAZ” https://www.facebook.com/notes/julien-chaize/%C3%A7a-gaz/2307601092630327/?hc_ref=ARRcSsSnO1OmFDdZPS_lc513t5iO7F1SZiU11UAXna6awc95mbTAXwxDln6PkWHuBjM ) avec une dose létale 2000 fois inférieur par grenade, la présence d’acide cyanurique et de chlore, pour les grenades classiques tel que CM3 est certifié ainsi que dans toutes les grenades composées de gaz CS.
Qu’en est il pourtant dans sa réaction dans l’organisme et sa durée de vie ?
Cette charmante bestiole, a en réalité une durée de vie de 5 jours (120h) dans l’air ou au sol avant de perdre sa nature active et de 10 à 15 jours dans l’organisme (3 à 5 jours pour le cyanure, plus longtemps pour le reste du composé métabolisé), au bout de 18 semaines (maintenant 19) ça commence à donner envie de se demander, maintenant que dans l’article”ça GAZ” la molécule a été décortiquée et la présence d’acide cyanurique est irréfutable, il est donc bon de synthétiser ce que peut donner l’accumulation dans l’organisme et les possibilités d’effets secondaires sur le moyen et long terme d’une accumulation d’expositions en plus des effets actif instantanés de la solution.
Plusieurs études ont été réalisées sur celle ci, elles ont fais ressortir ceci:
Concentrations immédiatement dangereuses pour la vie ou la santé:
NIOSH REL: 0,05 ppm (0,4 mg / m3),
actuel OSHA PEL: 0.05 ppm (0.4 mg/m3),
1989 OSHA PEL: 0.05 ppm (0.4 mg/m3),
Danger immédiat pour le vie: 2mg/m3
_Deux chercheurs, Ballantyne et Swanston ont testé les doses létales sur des cobayes (animaux) en 1978, les résultats ont été ceux ci:
rat: 1,806 mg/m3 durée 45 minutes
souris: 2,753 mg/m3 durée 20 minutes
lapin: 1,802 mg/m3 durée 10 minutes
cochon adulte: 2,326 mg/m3 durée 10 minutes
source:
The National Institute for Occupational Safety and Health Recommended Exposure Limits (NIOSH REL)
Occupational Safety and Health Administration Permissible exposure limit (osha pel)
_ Lorsqu’il est chauffé jusqu’à décomposition, il dégage des fumées très toxiques de / chlorure d’hydrogène, d’oxydes d’azote et de cyanures.
(source, U.S. National Library of Medicine National Center for Biotechnology Information)
_ Valeur limite d’exposition professionnelle TLV-TWA1: 1 mg/m3 (pour les Forces de l’ordre car oui cet article est aussi pour mettre en évidence les dangers pour leur santé ainsi que pour toutes personnes exposés)
lexique: TLV-TWA ==> Threshold Limit Value-Time Weighted Average ==> traduction: Valeur limite d’exposition – Moyenne pondérée dans le temps.
“Le traitement des effets de l’exposition aux gaz lacrymogènes nécessite une décontamination chimique, y compris des mesures de protection pour le personnel de santé. Un gaz lacrymogène n’est en réalité pas un gaz du tout, mais un irritant chimique toxique sous forme de poudre ou de gouttes mélangées à des concentrations variables (1% à 5%) dans un solvant (chlore pour le CS), et livré avec un véhicule de dispersion (un aérosol ou solution à pulvériser). Parmi les irritants chimiques invalidants connus (il en existe plus d’une douzaine), Le chlorobenzylidène-malononitrile (également appelé CS, d’après les chimistes Corson et Stoughton qui l’ont synthétisé pour la première fois), est traditionnellement utilisé dans l’Union européenne. Un effet toxique du solvant méthyl-isobutyl-cétone ou de certains métabolites a également été mis en évidence dans des études expérimentales chez l’animal, en particulier pour le chlorobenzylidène-malononitrile (formation de dérivés de cyanure et de thiosulfate) et de chloroacétophénone (formation de chlorure d’hydrogène). Le CS est métabolisé en o-chlorobenzyl malononitrile (CSH2), en o-chlorobenzaldéhyde, en acide o-chlorohippurique et en thiocyanate. La présence de ces métabolites dans le corps est un indicateur fort de l’exposition au CS. Les effets irritants des agents anti-foule résultent probablement de l’action des groupes chlore ou cyanure en plus des composés alcalins. Ces agents interagissent avec les récepteurs nerveux sensoriels muco-cutanés tels que les canaux cationiques TRPA1.
À des concentrations plus élevées, le CS peut également irriter l’estomac, entraînant des vomissements et une diarrhée. Outre l’effet toxique direct des concentrations élevées de CS sur les poumons, la formation de cyanure d’hydrogène (HCN) à partir de malononitrile, un métabolite du CS, et son effet toxique, en particulier sur les cellules cérébrales les plus sensibles, pouvant éventuellement entraîner un arrêt respiratoire. Dans des expériences sur les animaux, une létalité synergique induite par la combinaison de monoxyde de carbone et de cyanure a été rapportée. Cet effet ne pourrait pas être expliqué par des concentrations sanguines de monoxyde de carbone ou de cyanure modifiées (Norris et al. 1986).
Les cellules du cerveau, en particulier le tronc cérébral, sont très sensibles aux effets du HCN et un dysfonctionnement de cette région du cerveau peut entraîner un arrêt respiratoire. Une concentration sanguine de cyanure supérieure à 0,2 µg / ml estconsidérée comme toxique. Les cas mortels avaient généralement des taux de sang supérieurs à 1 µg / ml (Casarett et Doull’s Toxicology, 1980). La dose d’un aérosol inhalé responsable d’un certain effet n’est pas la concentration en aérosol inhalé exprimée en μg / l ou en mg / m3, mais la quantité d’aérosol qui reste dans les voies respiratoires après inhalation (Heinrich, 2000). La toxicité liée aux CS dans les voies respiratoires a besoin d’un certain temps pour causer la mort (Heinrich, 2000). “
Traduction parcellaire document:
http://tabibqulob.blogspot.com/2011/01/cs-gas.html
Je vous avoue, c’est pas ce qu’il y a de plus amusant à lire, pourtant, cette synthèse informative est nécessaire pour comprendre le pourquoi des maux qui ont touché massivement membres des forces de l’ordre ainsi que manifestants. (note personnelle)
Après toutes ces réjouissances, passons à la toxicité.
“L’intoxication aigüe peut survenir par ingestion, par inhalation, ou par contact avec la peau. Une concentration de 300 ppm (Conversion 1 ppm = 7.71 mg/m3) dans l’air tue un homme en quelques minutes. Sa toxicité est due à l’ion cyanure. Le cyanure d’hydrogène est utilisé aux États-Unis comme méthode d’exécution de la peine de mort et a été utilisé par le régime Nazi (sous le nom de Zyklon B) dans les camps d’extermination comme outil «d’extermination de masse ». Des taux de concentration atmosphérique supérieurs à 50 ppm respirés pendant plus d’une demi-heure représentent un risque important, alors que des taux de 200 à 400 ppm ou plus sont considérés comme pouvant entraîner la mort après une exposition de quelques minutes.
À titre indicatif, la dose létale pour le rat est de 484 ppm pour une exposition de 5 minutes.
L’intoxication aiguë par inhalation de fortes concentrations de cyanure d’hydrogène entraîne:
_ Apnée,
_ Convulsions,
_ Coma,
_ Arrêt cardio-circulatoire et la mort survient en quelques dizaines de secondes.
À des doses plus faibles, la perte de conscience peut être précédée par une faiblesse générale, des céphalées, des vertiges, de la confusion et une gêne respiratoire perceptible. Lors de la première phase de perte de conscience, la respiration est souvent normale, parfois même rapide, bien que l’état de la victime évolue vers un coma profond qui peut être associé à un œdème aigu du poumon et finalement conduire à l’arrêt cardiaque. L’intoxication peut également être provoquée par une exposition chronique (exposition à une faible dose de cyanure sur une longue période).”
Traduction parcellaire document:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Intoxication_au_cyanure
Après cela, nous pouvons aussi nous pencher sur les études réalisées par:
(tant qu’à faire d’être sur une synthèse complète à titre informatif)
K.SalassidisE.SchmidM.Bauchinge “Mitotic spindle damageDifferential staining2-Chlorobenzylidene malonitrile”:
Cette étude a été réalisé sur la génétique suite à exposition d’un hamster chinois codé V79.
L’exposition des cellules de hamster chinois V79 au 2-chlorobenzylidène malonitrile (CS), un produit chimique utilisé comme irritant sensoriel pour lutter contre les émeutes, a entraîné une augmentation, liée à la concentration, de la perturbation des fuseaux. Un effet C-mitotique avec l’apparition de C-métaphases, un bloc métaphase et la disparition concomitante des chiffres ana-télophase ont été observés après un traitement de 3 h. Les résultats indiquent que le CS pourrait induire une aneuploïdie dans les cellules de mammifère en interagissant avec l’appareil mitotique. Dommages au fuseau mitotique induits par le 2-chlorobenzylidène malonitrile (CS) dans des cellules de hamster chinois V79 examinées par coloration différentielle de l’appareil du fuseau et des chromosomes.
Une exposition de 3 heures de cellules de hamster chinois V79 avec l’irritant sensoriel 2-chlorobenzylidène malonitrile (CS) a provoqué des mitoses apolaires de manière dose-dépendante. Avec une technique de préparation et de coloration permettant de visualiser le fuseau et les chromosomes, il a été constaté que, contrairement aux métaphases c induites par Colcemid, des fibres de fuseau résiduelles ou du matériel microtubulaire étaient présents dans la majorité des métaphases c induites par le CS. L’observation suggère différents mécanismes pour l’induction de l’effet c-mitotique par les deux poisons de fuseau.
En conclusion:
Dans les données synthétisées nous pouvons constater que des symptômes spécifiques existent par étude de la molécule contenant des éléments plus toxiques les uns que les autres tant, dans leurs formes brut que dans leurs métabolisations.
Il serait important et juste, de préciser et d’informer les utilisateurs mais également les personnes susceptibles d’être exposées des risques encourus.
Une étude complète publique est, à mon sens, recommandée, une information aux utilisateurs (forces de l’ordres, agents de sécurités, militaires, médecins et infirmier(ère)s) ainsi qu’un moratoire durant la réalisation de cette dite étude devrait être de vigueur (ceci n’étant qu’un avis personnel)
Néanmoins, ce travail de synthèse à titre informatif donne quelques éléments sur l’utilisation de ces produits.
Toutes sources:
Pierre-Nicolas Carron and, Bertrand Yersin. Clinical Review: Management of the effects of exposure to tear gas. BMJ 2009; 338:b2283.
F T Fraunfelde. Is CS gas dangerous? Editorial: BMJ 2000; 320 : 458 .
Peter J Gray. Response to previous article: CS gas is not CS spray – formulation is important . BMJ 25 February 2000.
John C. Danforth. By Prof. Dr. Uwe Heinrich. Hannover, Germany, September, 2000. Possible lethal effects of CS tear gas on Branch Davidians during the FBI raid on the Mount Carmel compound near Waco, Texas. April 19, 1993. Prepared for The Office of Special Counsel.
E Euripidou, R MacLehose, A Fletcher. An investigation into the short term and medium term health impacts of personal incapacitant sprays. A follow up of patients reported to the National Poisons Information Service (London). Emerg Med J 2004;21:548–552.
https://www.cdc.gov/niosh/idlh/2698411.html
https://pubchem.ncbi.nlm.nih.gov/compound/2698-41-1
https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/0165799289900560
https://www.cdc.gov/niosh/npg/npgd0122.html
https://cameochemicals.noaa.gov/chemical/19984
https://onlinelibrary.wiley.com/doi/full/10.1111/j.1365-2044.2004.03927.x