17 déc.2019
Le document, publié hier par les Carabineros, détaille le rôle clé joué par le «liquide CS».
C’est par une lettre officielle que le directeur général des Carabineros, Mario Rozas, a communiqué hier avec le Ministre de la Santé, Jaime Mañalich. Au travers de six points développés sur deux pages, le chef de la police a répondu à une préoccupation soulevée par le Ministère de la Santé concernant «la composition du liquide utilisé dans les canons à eau».
Dans la lettre, qualifiée de «secrète», Rozas détaille en six points les composants du liquide utilisé dans les opérations de contrôle de l’ordre public. Depuis le début de la semaine dernière, cet élément était remis en question, car lors d’une session de la Commission sénatoriale de la Santé, des représentants du Collège Médical ont averti que certains manifestants qui avaient reçu ce liquide avaient eu ensuite des blessures à la peau.
Les interrogations sur ce sujet ont repris de la vigueur hier, lorsqu’une étude commandée par l’organisation Movimiento Salud en Resistencia – dont l’analyse a ensuite été consultée par le Collège des chimistes pharmaceutiques et biochimiques du Chili ( NDT: et disqualifié par la suite) – a constaté des traces de soude caustique dans la composition du liquide.
Et c’est dans le cadre de cette journée d’hier – au cours de laquelle Carabineros a nié que cette substance était présente dans le liquide – que la police en uniforme a adressé le rapport au ministre de la Santé.
La lettre commence par indiquer que « le liquide utilisé par les canons à eau des Carabineros se compose d’une certaine quantité d’eau et d’une autre certaine quantité d’un produit commercialisé par des entreprises spécialisées sous le nom de liquide CS », ce dernier consistant en un liquide qui contient l’agent chimique o-chlorobenzalmalononitrile « .
Dans le deuxième point, Rozas explique que « les fournisseurs livrent le «liquide CS » avec une concentration de 12% à 15% et l’élément restant est un solvant ininflammable appelé dichlorométhane (également connu sous le nom de chlorure de méthylène) « .
Le troisième paragraphe précise que « concernant l’agent CS, il convient de noter qu’une concentration de 0,4 mg / m3 est considérée comme non nocive pour la santé humaine par la Fédération des Scientifiques Nord-Américains (FAS) et par les réglementations internationales qui réglementent les produits chimiques CS (NOICH : Institut National pour la Sécurité et la Santé au Travail), lorsqu’ils sont utilisés à l’extérieur dans des activités de lutte contre des émeutes, des manifestations hostiles ou des troubles qui altèrent l’ordre public, par du personnel de police qualifié. De plus, l’entité gouvernementale OSHA, travaillant sur la sécurité au travail et qui dépend du Département Américain du Travail, indique également 0,4 mg / m3 comme étant la concentration autorisée ».
A la fin du document, Rozas précise « qu’il est important de souligner que ces informations ont un classement « secret » conformément aux dispositions de l’article 436 N ° 3 du code de Justice Militaire, qui régit les documents secrets ou ceux dont le contenu est directement lié à la sécurité de l’État, à la défense nationale, à l’ordre public intérieur ou à la sécurité des personnes, entre autres. «
Ce matin, dans une interview à la radio Infinita, Mañalich a expliqué qu’il avait fait cette demande aux Carabineros suite au fait que le lundi précédent, plusieurs personnes avaient déclaré des brûlures dans les hôpitaux de la capitale et l’avaient associé au liquide du canon à eau.
« Ce qu’ils décrivent, selon le directeur de l’hôpital central, est une irritation superficielle sans brûlure », a ajouté Mañalich, et a déclaré que « cette inquiétude m’a fait demander aux Carabineros quel est le contenu de cette eau? »
Le Ministre a également signalé que «le contenu irritant principal de ce liquide est ce qu’il y a dans le piment, une substance appelée capsaïcine».
Dans le rapport que lui a remis Carabineros, il a ajouté, « il n’y a aucune mention à la soude caustique ».