Whistleblower. The young biologist from Nice highlights large doses of cyanide in the blood of demonstrators exposed to this chemical weapon.
« Cyanide in the tear gas used for law enforcement? Would the government poison the population? Unthinkable! It was the first reaction of Alexander Samuel, a math teacher and doctor of biology, when the yellow vest Julien Chaize, in April 2019, asked him to study this hypothesis. Six months later, the young scientist from Nice is convinced, significant doses of poison circulate in the blood of gassed demonstrators.
This conviction disturbs. On Saturday November 2, Alexander was taken into police custody on the grounds that he was implicated in a symbolic, bio-painted attack on a bank. He denies it but remains locked up for forty-eight hours. His home is searched. Its computer equipment and many documents are thoroughly inspected. A military manual from 1957, « on protection against combat gases », is seized and destroyed.
Away, he observes the violence
This episode is apparently unrelated to his research on tear gas. In any case, the biologist has already compiled his work in a report. It will be published in the coming days by the Toxicology Chemistry Association, founded by André Picot, honorary director of the chemical risk prevention unit at the CNRS. The latter will co-sign the Alexander publication alongside other researchers and doctors.
There was nothing to suggest such a result when, at the beginning of spring, Alexander went for the first time to a demonstration of yellow vests. « I was suspicious, » he admits. In the Alpes-Maritimes, the far right was very present at the start of the movement and my environmental convictions were at odds with the demands linked to fuel taxes. Curious, however, he went to the rally organized on March 23 in Nice.
At a distance, he observes the violent police charges during which the head of Attac, Geneviève Legay, is seriously injured. Alexander does not attend the scene directly but he sees the street medics, these militant rescuers who intervene during the demonstrations, prevented from intervening and being arrested. Alexander films. He was immediately placed in police custody. It’s his first time.
« I was shocked, » says the scientist. The conditions of my detention, the lies of Emmanuel Macron and the prosecutor concerning Geneviève Legay made me stand in solidarity with the movement. He decides to gather everything that could make it possible to establish the truth and to pass it on to yellow vests who intend to seize the United Nations. Among them, Julien Chaize wants to convince him to look into the case of a demonstrator who, following an exposure to tear gas, displayed an abnormally high level in the blood of thiocyanate, molecule formed after the assimilation of cyanide by the liver.
This is an isolated case. Impossible for Alexander to see in it evidence of massive poisoning of the population. Incredulous, he participated in other demonstrations and observed the reactions of people exposed to the gases. Vomiting, irritations, disorientation, loss of consciousness … these fumes don’t just make you cry.
Alexander consults the scientific literature. The tear gas component used in France is 2-Chlorobenzylidene malonitrile. As it is considered a chemical weapon, its use is prohibited in the context of armed conflicts. Not for policing. For the biologist, the verdict is clear, this molecule, once present in the blood, releases cyanide. Several studies since 1950 confirm this. None said otherwise. But this poison is also present in cigarettes and a multitude of foods. Its dangerousness is therefore a question of dosage. How to measure it?
Alexander and three doctors in yellow vests then proposed to the demonstrators to have their blood analyzed to determine a level of thiocyanate. But this marker is not reliable enough. Cyanide must be quantified. However, the poison is only detectable in the blood for a few tens of minutes. Armed with a kit of tests, prescriptions and forms to be signed by the candidates for an exam, they decided to take blood and urine samples directly during the demonstrations of April 20 and May 1.
The results are edifying
The results of the first samples confirm the significant presence of cyanide, but do not give the precise dosage. On June 8, in Montpellier, the team perfected their protocol. Alexander, the three doctors and a few accomplices make themselves guinea pigs from their experience. They test their blood before the demonstration and afterwards. The results are edifying. Scientific community considers cyanide poisoning
Un système artisanal pour éviter de se faire confisquer un masque tout en étant protégé efficacement contre le gaz lacrymogène, à condition de maîtriser une technique de respiration. Il faut inspirer par la bouche dans le tuyau, afin que l’air passe par le filtre, et expirer par le nez (sans recracher l’air dans le tuyau)
Matériel requis
Il faudra une cartouche filtre à gaz de type P3 (le plus souvent A-P3), du scotch résistant et renforcé, un cutter et un tuyau qu’il faudra couper à la longueur adéquate.
Etapes de fabrication
1) Ouvrir l’avant du filtre et prendre le bouchon en plastique 2) Faire un trou dans le bouchon à l’aide du cutter pour faire passer le tube et le coincer à l’aide d’une vis 3) Scotcher l’ensemble abondamment de façon à ce que le scotch passe bien sous le capuchon plastique 4) Ajouter un élastique et fixer le bouchon sur le filtre. 5) Utiliser le filtre en respirant avec la bonne technique
Conseils de conservation
Pensez à bien déboucher le bas du filtre quand vous respirez, et à le reboucher quand vous avez fini de l’utiliser. Un gant placé à l’extrémité du tuyau peut être ajusté et éviter que de l’air ne passe dans le filtre lorsqu’on ne l’utilise pas.
Fabriquer un masque de fortune
Couper une bouteille de soda de 2 litres comme indiqué. Coller une bande de caoutchouc sur les bords de la bouteille. Coller du tissu par-dessus le caoutchouc. Insérer un masque respiratoire dans la bouteille. Fixer un élastique pour accrocher au visage. Ajouter un peu de vinaigre pour humidifier le masque avant de le porter.
Docteur en biologie, Alexander Samuel enquête sur les dangers du gaz lacrymogène, utilisé massivement en France contre les “gilets jaunes”. Sa méthode : entrer dans les nuages et effectuer ensuite des tests sanguins et urinaires.
On l’a vu, à plusieurs reprises, entrer dans le nuage blanc, et en ressortir quelques minutes plus tard, longue crinière rousse en pétard, yeux et visage écarlates, pleurant, toussant, titubant, à la limite du malaise… Alexander Samuel, 34 ans, docteur en biologie moléculaire, prof de maths dans un lycée professionnel de Grasse et amateur de philosophie, n’aurait jamais imaginé humer volontairement du gaz lacrymogène au cœur de manifestations. Ni traverser la France avec des flacons de sang et d’urine dans le coffre de sa voiture, tel un passeur de drogue, à la recherche d’un labo susceptible d’accepter sa cargaison. Encore moins se retrouver convoqué par la justice pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Lui, dont la seule violence assumée consiste à hurler régulièrement dans un micro, entouré de son groupe de metal.
Alexander s’est engagé par inadvertance, le 23 mars 2019. Ce jour-là, le prof dont le cœur penche « très à gauche », vient « en observateur » à une manifestation de « gilets jaunes » à Nice. Il est contacté par un groupe, SOS ONU, qui recense les violences policières. « Quand ils ont su que j’étais docteur en biologie, ils m’ont demandé si je pouvais les aider à analyser les effets des gaz lacrymogènes. Ils décrivaient des symptômes nombreux : maux de ventre, nausées, vomissements, douleurs musculaires, migraines fortes, mais aussi pertes de connaissance, problèmes pulmonaires, cardiaques, hépatiques… Des “gilets jaunes” avaient été hospitalisés.Ils évoquaient une possible intoxication au cyanure. Au cyanure ! Je les ai pris pour des dingues ! Mais vu qu’il y avait beaucoup de témoignages, je me suis dit que j’allais creuser. »
Alexander Samuel, docteur en biologie, en pleine expérimentation lors d’une manifestation des « gilets jaunes » à Paris. (Bruno Coutier pour « l’Obs »)
Alex adore creuser. Déjà, à l’université de Nice, le thésard brillant, mi-français, mi-allemand, s’était fait remarquer par sa propension à plonger son nez obstiné dans les affaires – détournements de subventions, corruption de syndicats étudiants et autres passe-droits. « Alex est un chercheur qui trouve, témoigne Guillaume, un ancien camarade de l’époque. Il accumulait des preuves, récupérait des documents, enregistrait les conversations. Il combinait les méthodes d’un enquêteur et d’un scientifique. »
Le prof se plonge dans la « littérature », comme on dit dans le jargon, c’est-à-dire tout ce qui a été publié scientifiquement sur le sujet. Et rend compte méthodiquement de ses découvertes sur son site. Il apprend que le gaz « CS » utilisé par les forces de l’ordre ne contient pas de cyanure en tant que tel, mais qu’un de ses composants, le malonitrile, se métabolise en cyanure quand il entre dans le corps.
Une question de santé publique
On peut supporter le cyanure à petites doses ; les fumeurs, les mangeurs de chou, d’amandes ou de manioc en ingèrent. A plus haute dose, le cyanure provoque une hypoxie, un manque d’oxygène.Et peut tuer, même s’il n’y a pas de décès par gaz lacrymogène recensé en France. Alex explique :« La personne gazée subit comme un étranglement. Ça fait quoi sur la santé de se faire étrangler un peu chaque week-end ? On nous dit que le gaz lacrymogène n’est pas dangereux, mais on ne connaît pas vraiment ses effets à long terme sur la santé ».
Le chercheur passe ses journées et ses nuits sur ce qu’il considère être « une question de santé publique : le gaz lacrymo est utilisé aujourd’hui massivement par les forces de l’ordre, et pas que sur les “gilets jaunes” : les écolos du pont de Sully, les jeunes de la Fête de la Musique à Nantes, les riverains et les commerçants, tous se sont retrouvés sous le gaz. Et les policiers, qui sont les premiers exposés ! » Ceux-ci portent la plupart du temps des masques à gaz qui les protègent, mais le 28 juin, sur le pont de Sully, un commandant a perdu connaissance à cause des lacrymos.« Où est Steve ? », voilà LA question
Le cyanure disparaît moins de trente minutes après l’exposition au gaz lacrymo. En revanche, il laisse dans le corps un marqueur, le thiocyanate, qui, lui, peut être détecté pendant plusieurs semaines. « J’ai vu des résultats d’analyse de “gilets jaunes” avec des taux plus de trois fois supérieurs à la normale ! » affirme Alex, qui contacte alors moult toxicologues, médecins, chercheurs en France et à l’étranger. Les réactions sont contrastées, entre ceux qui lui disent qu’il fait fausse route, comme Jean-Marc Sapori, du centre antipoison de Lyon, et ceux qui l’encouragent à poursuivre un travail « remarquable », comme André Picot, président de l’Association Toxicologie-Chimie, sans oublier ceux qui lui glissent au passage :« Faites attention à vous, vous vous attaquez à un sujet trop dangereux. »
Il appelle beaucoup, on l’appelle de plus en plus. Un barbouze veut lui refiler des documents confidentiels sur les victimes de gaz pendant la guerre d’Algérie. Des « gilets jaunes », par dizaines, veulent témoigner, envoient leurs analyses :« On compile leurs symptômes dans un tableau, on voit remonter de nouveaux trucs bizarres. Par exemple, beaucoup de femmes, même ménopausées, se retrouvent avec des règles abondantes. »
Une praticienne du CHU de Lyon lui écrit pour un patient, gazé à de multiples reprises, ayant un « problème hépatique de cause inconnue » : « Je me demande si cela pourrait expliquer sa pathologie », dit-elle.
Comment prouver le lien entre pathologie et gaz lacrymo ?
Que répondre ? Comment prouver irréfutablement ce lien ? Puisque les autorités de santé ne s’emparent pas du sujet et que le ministère de l’Intérieur martèle « Circulez, il n’y a rien à voir », Alex, trois médecins – Renaud, anesthésiste-réanimateur, Josyane, généraliste, et Christiane, ophtalmologue – et quelques « gilets jaunes » décident d’effectuer des prélèvements sanguins à chaud, en manifestation.
Lors de ses recherches, Alex a découvert qu’une société suisse, CyanoGuard, fabriquait des kits pour mesurer le taux de cyanure dans le sang : « Ça marche comme un éthylotest. Si la couleur reste orange, c’est bon. Si elle vire au violet, c’est qu’il y a un taux de cyanure dangereux. Ils sont sérieux, ils ont publié dans l’excellente revue de la Royal Society of Chemistry, et le FBI utilise leurs outils ! » Alex et les médecins achètent dix kits, à 15 euros l’unité, et prévoient d’envoyer aussi en parallèle des tubes de sang en labo pour mesurer le taux de thiocyanate : « En combinant les deux méthodes, on renforce la fiabilité des résultats. » Et c’est ainsi que, samedi 20 avril à Paris, des « gilets jaunes » ont vu, au milieu des fumées, crachats, tirs de LBD et mouvements de foule, un petit groupe équipé de casques, lunettes, seringues et tubes effectuer des prises de sang, à même le trottoir.
Les résultats sont décevants : le changement de couleur du cyanokit est difficilement interprétable. « Cyanoguard nous disait : “C’est positif”, mais j’avais des doutes. » Autre surprise : les résultats du thiocyanate, analysé par le seul labo compétent de France, à Lyon, reviennent pour la plupart négatifs. « Même ceux des fumeurs, ce qui n’est pas possible ! » pouffe Alex, qui pouffe beaucoup, en rougissant et en plissant le nez, comme le font les enfants. Le prof ne veut pas croire que ces résultats aient pu être truqués volontairement, mais trouverait judicieux néanmoins de faire analyser de nouveaux tubes par un labo étranger « indépendant ».
Les médecins sont présentés comme des assassins
Le 1er mai, lors de la manifestation très agitée de Paris, le petit groupe récidive, cette fois dans un hall d’immeuble protégé des regards. « Des “gilets jaunes” nous attendaient à la porte, pour nous casser la gueule. » Car le groupe inquiète. Sur fond de guerre intestine au sein de SOS ONU, qu’Alex et les médecins ont quitté, une polémique a éclaté. Des vidéos des prélèvements circulent sur les réseaux sociaux, où les médecins sont présentés comme des assassins.On a suivi des « gilets jaunes » devenus black blocs
Les médias relaient les propos d’une « gilet jaune » prélevée accusant l’équipe d’avoir profité de sa faiblesse ; le Conseil national de l’Ordre des Médecins, interpellé, explique qu’il n’est pas interdit en soi d’effectuer une prise de sang dans la rue, mais que celle-ci obéit à certaines conditions. « Nos prélèvements ont été faits dans le respect de ces conditions de sécurité, et tous ceux qui ont donné leur sang ont signé un consentement éclairé », assurent les trois médecins de l’équipe. Une enquête préliminaire est ouverte. Au lycée d’Alex, le proviseur reçoit des messages dénonçant « l’illuminé ».
Avec cette tempête, certains dans le groupe prennent peur et abandonnent. Pas Alex, qui décide de repartir de zéro avec un noyau de téméraires. On leur reproche de prélever du sang chez les autres ? Ils le prélèveront sur eux-mêmes. Pas dans la rue, mais au premier étage d’un restaurant de Montpellier, transformé en hôpital de campagne clandestin (grâce à la complicité du gérant, pro- « gilets jaunes »). Ce jour-là, « l’Obs » était présent, et le fabricant suisse du cyanokit aussi, venu en personne surveiller l’opération. Cette fois, le taux de cyanure a pu être chiffré. Alex analyse :« On est passé de 0 ou 0,1 avant gazage à 0,7 après, le seuil de dangerosité étant fixé à 0,5. C’est bien le signe que le cyanure et le gaz sont liés ! »
Sauf que, pour les toxicologues, les chiffres de ce kit non homologué ne constituent pas une preuve officielle. Parallèlement, pour l’analyse du thiocyanate, Alex est allé déposer lui-même des tubes dans une prestigieuse université belge. Vingt-quatre heures de route. Les professeurs, manifestement intéressés, l’ont reçu longuement, mais leur labo s’est finalement déclaré incompétent. « Ils n’ont pas envie de se mouiller, ils savent qu’il y a l’Etat français en face », interprète Alex. Peur ou pas, il a fallu chercher ailleurs. Les Allemands ont hésité, puis l’ont renvoyé vers un labo anglais, qui a accepté. Les tubes sont arrivés… mais trop tard : « Pfff… ils étaient hémolysés », soupire Alex. Traduisez : trop datés.
Ils risquent la correctionnelle
Le feuilleton a continué, on vous en passe les épisodes. On retiendra quand même une analyse d’urine par « spectrométrie de masse », avec distribution de pots aux « gilets jaunes ». « Ils sont restés très méfiants. On a récolté deux urines seulement… dont la mienne », avoue Alex. Deux, c’est peu. Mais, à 50 euros l’analyse, il n’aurait pas pu en faire beaucoup de toute façon. Entre les cyanokits, les frais d’envoi, d’analyse et d’avocat, les trajets en voiture, le prof dit avoir dépensé quelque 5 000 euros, soit une bonne partie des économies qui devaient servir aux travaux d’installation dans son appartement.
Il le raconte avec son immuable sourire, nez et yeux plissés. Il dit qu’il s’en fiche. Ce qui l’embête davantage, c’est cette enquête préliminaire ouverte pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « recherche interventionnelle prohibée ». Début juillet, lui et les trois médecins ont été convoqués par la justice, et longuement interrogés. Ils risquent la correctionnelle. Ça devrait les refroidir ? Pourquoi s’acharner encore dans ce nid à emmerdes ? « On ne lâchera pas tant qu’une étude épidémiologique sérieuse ne prendra pas le relais. » Avec son trio de médecins, Alex va lancer un appel à la Haute Autorité de Santé. Et en attendant, il continue de creuser.A propos du gaz lacrymo
Le gaz lacrymogène est un composé chimique qui provoque une irritation des yeux et des voies respiratoires. Comme toute arme chimique, son utilisation est interdite dans le cadre d’un conflit armé par la Convention internationale de Genève (1993). Paradoxalement, cette interdiction ne s’applique pas au cadre du maintien de l’ordre public.
Il existe plusieurs sortes de gaz. En France, les forces de l’ordre utilisent du CS (chlorobenzylidène malononitrile), et ce de plus en plus massivement, comme l’ont montré les manifestations de ces dernières années. La dangerosité de ce gaz est proportionnelle à sa concentration et aux conditions de son utilisation. Officiellement, il n’est pas létal, mais des décès ont été rapportés après une utilisation en lieu clos, comme lors dusiège de Waco en 1993 aux Etats-Unis, ou encore en Egypte et à Bahreïn lors de soulèvements de population.
En France, « la concentration de CS dans les grenades est de 10% », nous dit la direction générale de la police, qui précise : « Cela fait plus de vingt ans qu’on utilise ces gaz, s’ils avaient été dangereux, on en aurait été les premières victimes, et les syndicats l’auraient dénoncé. »
A DIY system to avoid having your mask confiscated during a demonstration. A way of being effectively protected against tear gas, provided you master a breathing technique. You have to breathe in with your mouth through the pipe, so that the air passes through the filter, and breathe out through your nose (without spitting air out of the pipe)
Material needed
You will need a P3 type gas filter cartridge (most often A-P3), strong and reinforced tape, a cutter and a pipe that must be cut to the appropriate length.
Crafting steps
1) Open the front of the filter and take the plastic plug 2) Make a hole in the plug using a cutter, to pass the tube and clamp it with a screw 3) Tape the whole abundantly, with tape covering both sides of the plastic cap 4) Add a rubber band and fix the cap on the filter. 5) Use the filter while breathing with the right technique
Preserving advice
Remember to unclog the bottom of the filter when you breathe, and to plug it back on when you have finished using it. A glove placed at the end of the tube can be adjusted and prevent air from passing through the filter when not in use.
How to craft a homemade gas mask
Cut a transparent 2 Litre soda bottle as indicated Glue a strip of rubber foam on the inside edge of the bottle Glue a new strip of cloth over the foam rubber Put a clinical mouth-cover in the neck of the bottle Elastic to secure it to your head Soak the mouth cover in vinegar before putting on the mask
PhD in biology, Alexander Samuel investigates dangers of tear gas, used massively in France against “yellow vests”. His method : entering in the tear gas cloud and analyzing blood and urine.
We already saw him, multiple
times, going into the white cloud and coming out minutes later, his long
redhead mane in a hot mess, scarlet eyes and face, crying, coughing, tottering
and almost fainting. Alexander Samuel, 34 years old, PhD in molecular biology,
maths teacher in a public professional high school in Grasse, France, and
philosophy dabster, would never have imagined breathing voluntarily tear gas in
the middle of demonstrations. Neither crossing France with tubes of blood and
urine in his car trunk, like a drug dealer, looking for a lab which could
accept his cargo. Even less being convened by French justice for “endangering
people’s live”. Him, whose only assumed violence consists of yelling regularly
into a microphone, surrounded by his metal bandmates.
Alexander engaged by accident,
on March 23rd 2019. On that day, the “politically very left wing tending” teacher comes as an “observer” to a “yellow vest” protest in
Nice. He gets in touch with SOS UN, who are inventorying police brutality. “When I told them I was PhD in biology, they
asked me if I could help them analyze the tear gas effects. They described me
numerous symptoms : stomach ache, nausea, vomiting, muscle aches, severe
migraines, but also loss of consciousness, pulmonary problems, heart problems,
liver problems … “Yellow vests” had been hospitalized. They evoked potential
cyanide poisonings. Cyanide ! I thought they were nuts ! But since there were
many testimonies, I decided to dig it…”
Alexander Samuel, PhD in biology, experimenting during
a « yellow vest » protest in Paris. (Bruno
Coutier pour « l’Obs »)
Alex loves to dig. Already at
the University of Nice, the brilliant PhD student half French half German had
stood out for his propension to put his obstinate nose into affairs – misappropriation
of subsidy, syndicate corruption, and other favoritism. “Alex is a researcher who finds, testifies Guillaume, a former
comrade back in time. He accumulated
evidences, gathered documents, recorded conversations. He combined methods of
an investigator and a scientist”.
The teacher immersed himself into
“literature”, as scientists say, reading everything that got published on the
subject in scientific papers. And he methodically reports on his website. He discovers that “CS” gas used by police officers does not directly
contain cyanide, but that one of its components, malonitrile, is metabolized
into cyanide in the human body.
A public health issue
One can endure cyanide at low
levels : smokers, people who eat cabbage, almonds or cassava. At higher doses,
cyanide can cause hypoxia, lack of oxygen. It can kill in some cases, even if
it did not happen yet in France. Alex explains :
“The person who got gassed endures some kind of
strangulation. What is the health consequence of being strangled once a week ?
We are told that tear gas are not dangerous, but we don’t know the long term
health effects.”
The researcher spends days and
nights on what he considers as “a public
health issue : tear gas used nowadays massively by police forces, and not only
on “yellow vests” : the “pont de Sully” ecologists, the young people
at the music fest party in Nantes and people or businesses close to the
demonstrations, all were exposed to tear gas. And even policemen, who are the
first exposed !
Most of the time, they wear
gas masks protecting them, but on June 28th, on the Sully bridge, a commander lost
consciousness because of tear gas.
Cyanide disappears in less
than thirty minutes after tear gas exposure. But it leaves a marker in the
body, thiocyanate, which can be detected during a few weeks after exposure. “I saw some “yellow vest” analysis results
twice or even three times higher than normal values !” says Alex, who then
contacts many toxicologists, doctors, scientists in France and abroad.
Reactions are contrasted, some tell him he is totally wrong, like Jean-Marc
Sapori, from the antipoison center in Lyon, and some encourage him to go on his
“remarkable” work like André Picot,
president of the Toxicology – Chemistry association, others even tell him
“Be careful, you are addressing a too dangerous
subject”.
He calls a lot, and he gets
called ore and more. A secret agent wants to give him confidential documents
about tear gas victims during the Algerian war. Dozens of “yellow vests” want
to testify, and send him their results.
“We are compiling their symptoms in a table, and we
notice some new weird symptoms. For instance, many women, even menopaused, are
having heavy menstrual bleeding”.
A doctor from the University
Medical Center of Lyon writes him about a patient, gased multiple times, having
a heavy liver disease from unknown cause
: “I wonder if that could explain his pathology” she says.
How to prove the link between pathology and tear gas ?
What should we answer ? How could we prove irrefutably that link ? Since health authorities don’t address the issue and the interior ministry repeats “Move along, nothing to see”, Alex, three doctors – Renaud, anesthesiologist resuscitator, Josyane, generalist and Christiane, ophthalmologist -, nurses and some “yellow vests” decided to do blood uptake directly on demonstration site.
During his research, Alex
found a Swiss company, Cyanoguard, selling kits to detect instant cyanide
levels in blood : “It works like a
breathalyzer. If the color turns purple, there is a dangerous level of cyanide.
They are very serious, they published in the excellent journal of the Royal
Society of Chemistry and FBI uses their tools!”. Alex and the doctors buy
ten kits, 15€ each, and plan to send some other blood samples to a laboratory
to make the classical thiocyanate analysis : “Combining both results, the reliability of our results will be
reinforced”. And that’s how, on Saturday April 20th in Paris,
“yellow vests” could see, in the middle of the smokes, spitting, flashball shots and crowd movement, a little
group equipped with helmets, glasses, syringes and tubes to do blood uptake on
the pavement.
Results were deceiving :
color change with cyanokit was difficult to interpret. “Cyanoguard told us
“it’s positive” but I wasn’t sure”. Other surprise : the thiocyanate
results, analyzed by the only French lab performing them in Lyon came back
negative. “Even for smokers, which is impossible ! » says Alex
sniggering. He often sniggers, giggling and narrowing his nose, like kids do.
The teacher does not want to believe that those results are being faked
voluntarily, but he thinks it would be appropriate to perform new analysis
abroad in foreign “independent” labs.
Doctors are presented like murderers
On May 1st, during
a very agitated demonstration in Paris, the little group backslides, this time
in a building lobby, behind closed doors. “Yellow vests were waiting outside to
duff us up”. The group was worried. In a background interior war inside SOS UN,
Alex and the doctors left, a controversy started. Videos from blood uptakes were circulating on
social networks where doctors were presented as murderers.
Medias relay words from a “yellow vest” whose blood got collected, accusing the team for having abused of her weakness; the council of the Order of Doctors, asked about it, explains that it is not forbidden to do a blood uptake in the street, but it has to follow certain conditions. “Our blood uptakes were done respecting all security conditions, and everyone who gave his blood signed an informed consent” assure the three doctors from the team. A preliminary investigation is opened. At Alex’s high school, the director received messages calling him “illuminated”.
With this tempest, some in the
groupe got scared and gave up. Not Alex, who decided to start from scratch with
a reckless kernel of his team. They are reproached taking blood from others ?
They will take their own blood. Not in the streets, but in the first floor of a
fast-food in Montpellier, transformed into a clandestine field hospital (with
the complicity and help of the manager, a “yellow vest” supporter”). That day,
“l’Obs” was present, and the maker of the cyanokits too, he came in person to
supervise the operation. This time, the cyanide level is quantified. Alex
analyses :
“We are passing from a 0 or 0,1 mg/l value before tear
gas exposure to 0,7 mg/l, the dangerousness threshold being at 0,5mg/l. It’s
the sign that cyanide and tear gas are linked !”
But for toxicologists, the
numbers from that non homologated kit will not be an official evidence. Alex
went in person to a prestigious Belgian university to analyse the thiocyanate
levels of the blood samples. 24 hours driving. The professors, very interested,
received him for a long time but their laboratory declared itself incompetent. “They do not want to get involved, they know
the French state will be confronting them” interprets Alex. Fear or not, he
had to look somewhere else. Germans hesitated, sent him to a British lab which
accepted. But when the tubes arrives, it was too late : “Pff… they are hemolyzed”, sighs Alex. Translate
it : dated.
They risk correctional court
The series continued, but we
will pass the episodes. We will just note a mass spectrometry analysis with
distribution of urine collection pots to “yellow vests”. “They are very
mistrustful. We collected only two samples, mine included” confesses Alex. Two,
it’s very few. But, for 50€ each analysis, he couldn’t have paid much of them
anyways. Including cyanokits, sending costs, analysis costs, lawyers, car
transport, the teacher says he paid about 5000€, a big part of what he spared
for his installation work in his new apartment.
He tells it with his
unchangeable smile, nose and eyes narrowed. He says he doesn’t care. What he
cares more about, is this preliminary investigation opened for “endangering
people’s lives” and “prohibited interventional research”. Beginning of July,
himself and three doctors got convoked by justice and thoroughly interrogated.
They risk correctional court. They should quit ? Why go on in such a mess of
hassles ? “We will not drop it until a serious epidemiologic study starts”.
With the three doctors, Alex will call the High Authority of Health. Until
then, he goes on digging.
About tear gas
Tear gas is a
chemical compound causing eye and respiratory irritations. Like every chemical
weapon, its usage is forbidden in the context of armed conflict by the
international convention of Geneve (1993). Paradoxically it does not apply
public order maintenance.
There are
different kinds of gases. In France, police uses CS (chlorobenzylidene
malononitrile) more and more massively, like the demonstrations showed it
during the past years. The dangerousness of those gases is proportional to
their concentration and depends on the conditions of their usage. Officially it
is not lethal, but deaths have been reported by its usage in closed rooms, like
during the Waco siege 1993 in the United States, or in Egypt and in Bahrein
during population uprising.
In France, « CS concentration in grenades is 10%” tells us the general
direction of the police, precising “It has been over 20 years that we are using
this gas, if it was dangerous, we would have been the first victims, and police
syndicates would have denounced it”.
Mathelehrer
und Doktor der Naturwissenschaften, Alexander Samuel ermittelt in Sachen
Tränengas, das gegen « Gelbwesten » eingesetzt wird. Seine Methode
: In die Rauchschwaden eintauchen, um dann Blut- und Urintests zu machen.
Von EMMANUELLE ANIZON Photos BRUNO COUTIER
Öfters haben wir ihn in einer weissen Wolke verschwinden
sehen, aus der er einige Minuten später wieder auftauchte : lange, wirre,
rötliche Mähne, rote Augen, krebsfarbenes Gesicht, weinend, hustend,
schwankend, nahe am Zusammenbruch…. Alexander Samuel, 34 Jahre, Dr. rer. nat.
in Molekularbiologie, Mathelehrer an einer Berufsschule in Grasse und Liebhaber
philosophischer Anschauungsweisen hätte sich nie vorgestellt einmal freiwillig
Tränengas während einer Demo einzuatmen. Noch wie ein Drogenschmuggler
Frankreich zu durchqueren mit Blut- und Urinflakons im Kofferraum seines Autos,
auf der Suche nach einem Labor, das bereit wäre, diese Ladung anzunehmen. Und noch viel weniger hat er damit
gerechnet von der Justiz wegen « Gefährdung des Lebens anderer » vorgeladen zu
werden. Er, dessen einziger zugegebener Gewaltakt darin besteht regelmässig in
ein Mikro zu brüllen, umgeben von den Mitgliedern seiner Metal-Band.
Alexander
geriet am 23. März aus Versehen in die Sache hinein. An diesem Tag begab sich
der Leherer dessen Herz doch « ziemlich links schlägt » als « Beobachter » zu
einer Demo der « Gelbwesten » nach Nizza. Er wurde von einer Gruppe, SOS
UNO, kontaktiert, die Gewaltakte der Polizei auflistet.
« Als sie erfuhren dass ich ein Doktorat in
Naturwissenschaften besitze, haben sie mich gebeten ihnen zu helfen, um die
Auswirkungen des Tränengases zu untersuchen. Sie nannten zahlreiche Symptome:
Bauchschmerzen, Übelkeit, Erbrechen, Muskelschmerzen, starke Kopfschmerzen, Migräne,
sogar Bewusstlosigkeit, Probleme mit der Lunge, dem Herz, der Leber… «
Gelbwesten » wurden hospitalisiert. Sie dachten an eine Blausäurevergiftung.
Blausäure ! Ich hielt sie für verrückt. Aber da es sehr viele Aussagen gab,
nahm ich mir vor, Licht in die Sache zu bringen. »
Alexander Samuel in Aktion bei einer Gelbwestendemonstration in Paris
Alex zieht gerne Sachen ans Licht. Schon an der Uni in Nizza
fiel der brilliante, teils französisch, teils deutsche Doktorant auf, wegen
seiner Neigung die Nase in bestimmte Sachen zu stecken – Veruntreuung von
Subventionen, Korruption der Studentengewerkschaften und andere Machenschaften.
« Alex ist ein Forscher, der nicht nur forscht sondern findet », bezeugt
Guillaume ein ehemaliger Kollege, « er sammelte umfassendes Beweismaterial,
holte Dokumente zusammen, nahm Gespräche auf, er kombinierte die
Vorgehensweisen von Ermittlung und Forschung. »
Langzeittoxizität
Der Lehrer
vertieft sich also in die « Literatur », wie man im Jargon sagt, das heisst in
die wissenschaftlichen Publikationen zu diesem Thema. Methodisch berichtet er
über seine Entdeckungen auf seiner Webside www.gazlacrymo. Er erfährt dass das
von den Ordnugshütern verwendete CS Gas kein Cyanid als solches enthält,
sondern einer seiner Bestandteile, das Malonitril, wird zu Cyanid, wenn es in
den Körper eindringt. Der Mensch verträgt geringe Cyanidmengen, Raucher,
Personen, die viel Kohl, Mandeln oder Maniok essen, verdauen es. In höheren
Dosen verursacht das Cyanid eine Hypoxie, einen Sauerstoffmangel. Und es kann
töten, auch wenn in Frankreich Cyanid als Todesursache noch nicht bescheinigt
wurde. « Die betroffene Person empfindet es wie einen Würgegriff », erklärt
Alex, « und was hat das wohl für Auswirkungen auf die Gesundheit, wenn man
jedes Wochenende gewürgt wird ? Man sagt uns, dass das Tränengas nicht
gefährlich sei, aber man kennt nicht wirklich seine Langzeitwirkung auf die
Gesundheit. » Der Wissenschaftler verbringt seine Tage und Nächte mit dem, was
er für « eine Frage des Öffentlichen Gesundheitswesens » hält. «Tränengas wird
heute von den Ordnungskräften massiv eingesetzt, und nicht nur gegen «
Gelbwesten », Ökos von der Pont de Sully, Party Freaks beim Fête de la Musique
in Nantes, Anwohner und Geschäftsleute, alle wurden dem Gas ausgesetzt, und
allen voran die Polizisten selbst. » Diese jedoch tragen meistens Gasmasken zum
Schutz, aber am 28. Juni hat dennoch ein Polizeikommandant unter der Pont de
Sully wegen Tränengas das Bewusstsein verloren.
Das Cyanid
verschwindet in weniger als 30 Minuten nachdem man dem Tränengas ausgesetzt
war. Jedoch hinterlässt es im Körper einen Biomarker, das Thiocyanat, der
mehrere Wochen lang nachgewiesen werden kann. «
Ich habe Analysenresultate von Gelbwesten gesehen, deren Wert dreimal
höher als der normale war » ereifert sich Alex der Kontakt zu Toxikologen, Ärzten
und Forschern in Frankreich und im Ausland aufnimmt. Die Reaktionen sind
widersprüchlich, es gibt die, wie Jean Marc Sapori von der Giftnotrufzentrale
Lyon, die ihm sagen, er sei auf dem Irrweg und andere, die ihn ermutigen seine
« bemerkenswerte » Arbeit weiterzuführen wie André Picot, Vorsitzender der
Fachgesellschaft Toxikologie-Chemie, ganz zu schweigen von denen die ihm
zuraunen « passen Sie auf sich auf, Sie greifen hier ein zu heikles Thema an ».
Er telefoniert viel und wird mehr und mehr angerufen. Jemand möchte ihm geheime
Dokumente über Gasopfer während des Algerienkriegs übergeben. Unzählige «
Gelbwesten » wollen bezeugen, schicken ihre Analyseergebnisse : wir tragen ihre
Symptome in Tabellen ein und sehen weitere seltsame Dinge hervorkommen. Zum
Beispiel treten bei vielen Frauen selbst nach der Menopause heftige
Regelblutungen auf. Eine Ärztin der Uniklinik Lyon schreibt ihn wegen einem
häufig dem Gas ausgesetzten Patienten an : « er leidet an einem Leberschaden
unbekannter Ursache : Ich frage mich ob das seine Pathologie erklären könnte »
meint sie.
Blutentnahmen
mitten auf der Strasse
Was antworten ? Wie diese Piste unwiderlegbar bestätigen ? Da die Gesundheitsbehörden das Thema nicht aufnehmen und das Innenministerium nur « bitte weitergehen, nichts Bemerkenswertes » einhämmert, beschliessen Alex und drei Ärzte – der Anästhesist Renaud, die Allgemeinmedizinerin Josyane und die Augenärztin Christiane – Krankenschwestern und einige Gelbwesten frische Blutproben direkt während der Demo zu entnehmen.
Die Augenärztin Christiane gehört zum Team
Während
seiner Nachforschungen stiess Alex auf einen Schweizer Hersteller, CyanoGuard,
der Kits zur Messung des Cyanidgehalts im Blut herausbrachte. « Das
funktioniert wie ein Alkoholtest, solange die Farbe orange bleibt ist es o.k.,
wenn sie ins Violette übergeht ist der Cyanidgehalt gefährlich hoch. Die sind
ernst zu nehmen, sie haben in der bedeutenden Zeitschrift der Royal Society of
Chemistry publiziert, das FBI arbeitet mit ihren Produkten. » Alex und die
Ärzte kaufen 10 Kits a 15 € und gleichzeitig wollen sie Blutproben ins Labor
schicken, um den Thiocyanatgehalt zu bestimmen. « Wenn man beide Methoden
miteinander kombiniert, wird die Zuverlässigkeit der Resultate bestärkt. » Und
so kam es, dass die « Gelbwesten » am 20. April in Paris zwischen Gasschwaden,
Rauch, LBD Launchern und Panikbewegungen eine kleine mit Helmen, Spritzen und
Blutentnahmeröhrchen ausgerüstete Gruppe Personen sahen, die Blutproben direkt
auf dem Trottoir entnahmen.
Die
Resultate sind enttäuschend : die Farbschattierungen des Cyanokits sind schwer
zu interpretieren. « CyanoGard sagt uns « das ist positiv », aber ich hatte
Zweifel. Weitere Überraschung : die Resultate für die Thiocyanatspiegel, die
vom einzigen dafür zuständigen Labor Frankreichs in Lyon erstellt wurden sind
meistens negativ. « Auch die der Raucher, was unmöglich ist ! » Alex kann sich
ein verschmiztes Lausbuben-Lächeln nicht verbeissen und wird dabei rot. Der
Lehrer will nicht annehmen, dass die Resultate absichtlich gefälscht seien,
aber er hält es für zweckdienlich neue Blutentnahmeröhrchen in einem
ausländischen « unabhängigen » Labor analysieren zu lassen.
Am 1. Mai, während es am Rande einer Gewerkschaftskundgebung in Paris zu Ausschreitungen kam, schlägt die kleine Gruppe wieder zu, diesmal in der Eingangshalle eines Wohnhauses vor neugierigen Blicken geschützt. « « Gelbwesten » warteten an der Tür, um uns zu verprügeln », weil die Aktivisten-Gruppe beunruhigt. Innerhalb SOS UNO, wovon Alex und die Ärze sich distanzierten, kam es zu politischen Querelen und Meinungsverschiedenheiten. Videos über Blutentnahmen zirkulieren in den sozialen Netzwerken, welche die Ärzte wie Mörder erscheinen lassen. Die Medien berichten von einer « Gelbweste » deren Schwäche das Ärzteteam ausgenuzt hätte, um eine Blutprobe zu entnehmen. Die Ärztekammer wird eingeschaltet, sie erklärt, dass es an sich nicht verboten sei, eine Blutprobe auf offener Strasse zu entnehmen, aber dass dabei bestimmte Vorschriften zu beachten seien. « Unsere Blutproben wurden unter Beachtung dieser Regeln entnommen und alle betroffenen Personen unterzeichneten ein schriftliches Einverständnis » versichern die Ärzte des Teams. Die Staatsanwaltschaft eröffnet Ermittlungen. Der Direktor der Schule, an der Alex unterrichtet, bekommt Emails, die den « erleuchteten Spinner » denunzieren.
Die Aktivisten machen unmittelbare Blutanalysen in einem Fast-Food
Unter
diesem massiven Druck bekommen manche der Gruppe Angst und geben auf. Aber
nicht Alex, der mit einem Kern kühner Mitstreiter nochmals bei Null anfängt.
Man wirft ihnen vor das Blut anderer zu entnehmen ? Jetzt entnehmen sie es
bei sich selbst. Nicht mehr auf der Strasse, sondern im ersten Stock eines
Fast-Food in Montpellier, der (dank der Komplizenschaft des Pro-Gelbwesten
Geschäftsführers) in ein Underground -Lazarett umgewandelt wurde. An diesem Tag
war der « Obs » mit dabei und ebenso der Schweizer Fabrikant des Cyanokit, der
persönlich anreiste, um die Operation zu überwachen. Dieses Mal konnte der
Blausäuregehalt beziffert werden. « Wir sind von 0 oder 0,1 vor Begasung auf
0,7 danach gestiegen », analysiert Alex, « wobei sich der
Gefährlichkeits-Schwellwert bei 0,5 situiert. Das bedeutet, dass Bausäure und
Gas zusammenhängen. » Nur, dass für Toxikologen die Zahlen dieses nicht
homologisierten Kits keinen offiziellen Beweis darstellen. Gleichzeitig hat
Alex die Blutentnahmeröhrchen für die Thiocyanat-Analyse eigenhändig in einer
bekannten belgischen Universität abgegeben. Vierundzwanzig Stunden Autofahrt.
Die Professoren, offensichtlich interessiert, haben sich lange mit ihm
unterhalten, aber ihr Labor hat sich schliesslich inkompetent erklärt. « Sie
wollen keine Schwierigkeiten, sie wissen, dass sie dem französischen Staat
gegenüberstehen » interpretiert Alex. Angst oder nicht, es musste weitergesucht
werden. Die Deutschen zögerten, haben an ein englisches Labor verwiesen,
welches die Proben akzeptierte. Die Blutentnahmeröhrchen sind angekommen… aber
zu spät… « Pff, sie waren hämolysiert »
stöhnt Alex. Übersetzung : zu alt.
Vorladung
vom Gericht
Der
Fortsetzungsroman ging weiter, wir ersparen Ihnen die einzelnen Episoden.
Erwähnen wir dennoch Urinanalyse durch Massenspektronomie, mit Verteilung von
Urinprobebechern an « Gelbwesten ». « Sie blieben sehr misstrauisch, wir
konnten nur zwei Urinproben einbringen… darunter der meine » gibt Alex zu. Zwei,
das ist wenig. Aber für 50 € die Analyse hätten sie sich auf keinen Fall viele
Tests leisten können. Mit den Cyanokits, Versandkosten, Analysen, Anwalt,
Benzinkostren meint der Lehrer an die 5000 € ausgegeben zu haben, d.h. einen
guten Teil seiner Ersparnisse, die er für Renovierungsarbeiten seiner neuen
Wohnung vorgesehen hatte. Er erzählt es mit seinem verschmitzem Spitzbuben-Lächeln.
Er sagt, es sei ihm egal. Was ihn stört ist das Gerichtsverfahren wegen «
Gefährdung des Lebens anderer » und « verbotener Forschung ». Anfang Juli
wurden er und die drei Ärzte lange verhört. Sie riskieren Strafvollzug. Das
sollte sie einschüchtern. Warum noch länger in diesem Misthaufen herumstochern
? « Wir hören nicht auf, bevor eine ernshafte epidemioliogische Studie die
Angelegenheit übernimmt. » Mit seinem Ärztetrio will Alex einen Appell an den
öffentlichen Gesundheitsdienst richten. In der Zwischenzeit wird er weitehin Dinge
zutage fördern.
A propos
Tränengas
Tränengas
ist eine chemische Verbindung, die Reizungen der Augen und der Atemwege
hervorruft. Wie für jede chemische Waffe ist sein Einsatz in bewaffneten
Konflikten durch die Chemiewaffenkonvention verboten. Paradoxerweise gilt
dieses Verbot nicht im Rahmen der Aufrechterhaltung der öffentlichen Ordnung.
Es gibt mehrere Arten von Tränengas. In Frankreich verwenden die OrdnungsKräfte
das CS-Gas (2-Chlorbenzylidenmalonsäuredinitril) und zwar immer massiver, wie
es die Demos der letzten Jahre zeigten. Die Gefährlichkeit dieses Gases ist
proportional zu seiner Konzentration und den Einsatzbedingungen. Offiziell ist
es nicht tödlich, aber von Todesfällen wurde berichtet bei Verwendung in
geschlossenem Millieu wie während der Belagerung der Branch Davidias-Sekte von
Waco 1993 in USA oder auch bei Aufständen in Ägypten und Bahrein. In Frankreich
beträgt die CS-Konzentration in den Sprengkörpern 10% teilt uns die
Polizeidirektion mit, und präzisiert : Wir verwenden das Gas schon so lange,
dass, wenn es gefährlich wäre, dann wären wir selbst die ersten Opfer und
unsere Polizeigewerkschaften hätten es angeprangert.
Tear gas is actually not a gas, but consists of solid particles in suspension. The average diameter is 8 microns, larger than the 3 microns of most filters block, so an A-P3 filter is enough to protect your airways.
To check if the mask is properly adjusted, block the air inlet where the filter is located with your hand and check if you can breathe: if it is the case, air passes through the sides and the mask is not adjusted tightly enough.
Protective goggles must be waterproof, to avoid the penetration of solid particles. However, it is better to take impact resistant glasses (risk of shots from rubber bullets), swimming pool glasses can cause damage by breaking.
To protect themselves from skin penetration, some use plastic film, or put on gloves and waterproof clothing…
Extinguish pellets
Water
Traffic cone
Pellet Trap
Campden tablets could be added to water for better efficiency
Original article of CS gas discovery by Corson and Stoughton in 1928, bisulfites (Campden tablets or E223) might be useful because they react with CS gas, with SO2 liberation though so handle carefully.
Post Exposure
After exposure, it is important to take a COLD shower to avoid opening of skin pores and letting the molecules in. Clothing should be removed as soon as possible and then insulated or washed. In case of young children exposure, it may be useful to remove the clothes immediately and put on a survival blanket. Exposure should be minimized by removing contaminated clothing which may come into contact with the child, including that of adults nearby.
Post exposure products
We do not recommend the use of any of these products, we only list the products already used, recommended by some or existing.
CS is more irritating at high temperatures, and can only irritate in the presence of water (humidity, sweat, etc.). US soldiers use a decontamination technique which consists of drying the exposed area off, then applying decontaminant and washing it off.
In the field, many techniques have been developed, here are their advantages and disadvantages. We do not recommend the use of any of these products, and all drugs or medical devices should only be taken in the presence of a doctor.
Following exposure to tear gas, washing / rinsing using a Gaviscon® or Maalox® mixture with water in the presence of a doctor will reduce the burning sensation of the skin and mouth and prevent product penetration. An alcohol-free cleansing wipe can be used to remove as much product as possible from the skin. However, in case of excessive application, these products are irritants. The use of Dacryoserum® in the presence of a doctor will only serve to dissolve the product in the eyeball, but in no case will prevent its penetration. If rinsed with water, it must be cold in order to avoid an opening of the pores which would favor penetration of the product. The skin should be rubbed without irritating it. This action is to be carried out at the end of the day. Do not use soap at first. Take the opportunity to rinse your mouth and throat (by gargles) and eyes. Also rinse hair thoroughly before using a mild shampoo. Eye and skin washed with Diphoterine® in the presence of a doctor, an aqueous solution containing amphoteric salts are recommended by some and rejected by others. Two views clash because, according to certain industrial hygiene specialists and certain chemists, this neutral pH product does not contain any particular or special products which can prove its usefulness.
Post-Cyanide exposure
To prevent risks due to exposure to cyanide by CS gas metabolism, André Picot, a famous french chemist, gave us dietary advice
The elements below are used in large quantities by the body to get rid of cyanide produced by the metabolism of CS gas, which ultimately leads to deficiencies and fatigue. We have completed the initial list of recommended foods. You can recover these elements by a simple and natural means: alimentation:
SULFUR: parsley, radishes, leeks, beans, lentils all foods containing natural sulfur garlic, onion, shallots, chives, cabbage, turnips, tap water, mineral water (especially those containing sulfates), wines (sulfites)…
B12: good quality calf’s liver (without hormones) meat, milk, kidneys, brewer’s yeast, edible seaweed, cod liver oil (in order of importance in intake: liver, caviar, mackerel, oysters, herring, beef , trout, tuna, sea bass, emmental, camembert, egg, plaice, fresh cottage cheese).
COBALT: cobalt food supplement in organic stores
In addition, when after manifestation you present extreme fatigue for several days, it may be useful to follow these dietary recommendations:
ZINC AND SELENIUM (anti-fatigue): broccoli, hazelnuts, nuts, almonds, chocolate, oysters, grilled wheat germ, veal liver, braised beef, dried shiitakes (mushrooms), grilled or oven-roasted squash seeds, crab, lentils, tartar or raw ground beef
Lanceur
d’alerte. Le jeune biologiste niçois met en lumière des doses importantes
de cyanure dans le sang des manifestants exposés à cette arme chimique.
«Du cyanure dans les gaz
lacrymogènes utilisés pour le maintien de l’ordre ? Le gouvernement
empoisonnerait la population ? Impensable ! » C’est la première réaction
d’Alexander Samuel, enseignant en mathématiques et docteur en biologie, lorsque
le gilet jaune Julien Chaize, en avril 2019, lui demande d’étudier cette
hypothèse. Six mois plus tard, le jeune scientifique niçois en est persuadé,
des doses non négligeables de poison circulent dans le sang des manifestants
gazés.
Cette conviction
dérange. Samedi 2 novembre, Alexander a été placé en garde à vue au motif
qu’il serait impliqué dans une attaque symbolique, à la peinture bio, d’une
banque. Il s’en défend mais reste enfermé quarante-huit heures. Son domicile
est perquisitionné. Son matériel informatique et de nombreux documents sont
minutieusement inspectés. Un manuel militaire de 1957, « sur la protection
contre les gaz de combat », est saisi et détruit.
À l’écart, il observe
les violences
Cet épisode n’est
apparemment pas lié à ses recherches sur les gaz lacrymogènes. Quoi qu’il en
soit, le biologiste a déjà compilé ses travaux dans un rapport. Il sera publié
dans les prochains jours par l’Association Toxicologie Chimie, fondée par André
Picot, directeur honoraire de l’unité de prévention du risque chimique au CNRS.
Ce dernier sera cosignataire de la publication d’Alexander, aux côtés d’autres
chercheurs et médecins.
Rien ne laissait
présager un tel résultat quand, au début du printemps, Alexander se rend pour
la première fois à une manifestation de gilets jaunes. « J’étais méfiant,
avoue-t-il. Dans les Alpes-Maritimes, l’extrême droite était très présente au
début du mouvement et mes convictions écologistes étaient en contradiction avec
les revendications liées aux taxes sur le carburant. » Curieux, il se rend
cependant au rassemblement organisé le 23 mars, à Nice.
À l’écart, il observe
les violentes charges de police au cours desquelles la responsable d’Attac,
Geneviève Legay, est gravement blessée. Alexander n’assiste pas directement à
la scène mais il voit les street medics, ces secouristes militants qui
interviennent lors des manifestations, empêchés d’intervenir et se faire
interpeller. Alexander filme. Il est immédiatement placé en garde à vue. C’est
sa première fois.
« J’ai été choqué,
confie le scientifique. Les conditions de ma détention, les mensonges
d’Emmanuel Macron et du procureur concernant Geneviève Legay ont fait que je me
suis solidarisé avec le mouvement. » Il décide de rassembler tout ce qui
pourrait permettre de rétablir la vérité et de le transmettre à des gilets
jaunes qui entendent saisir l’ONU. Parmi eux, Julien Chaize veut le convaincre
de se pencher sur le cas d’une manifestante qui, à la suite d’une exposition
aux gaz lacrymogènes, affichait un taux anormalement élevé dans le sang de
thiocyanate, molécule formée après l’assimilation du cyanure par le foie.
C’est un cas isolé.
Impossible pour Alexander d’y voir la preuve d’un empoisonnement massif de la population.
Incrédule, il participe cependant à d’autres manifestations et observe les
réactions des personnes exposées aux gaz. Vomissements, irritations,
désorientation, perte de connaissance… ces fumées ne font pas seulement
pleurer.
Alexander consulte la
littérature scientifique. Le composant lacrymogène utilisé en France est le
2-Chlorobenzylidène malonitrile. Comme il est considéré comme arme chimique,
son emploi est interdit dans le cadre de conflits armés. Pas pour le maintien
de l’ordre. Pour le biologiste, le verdict est clair, cette molécule, une fois
présente dans le sang, libère du cyanure. Plusieurs études, depuis 1950,
l’affirment. Aucune ne dit le contraire. Mais ce poison est également présent
dans les cigarettes et dans une multitude d’aliments. Sa dangerosité est donc
une question de dosage. Comment le mesurer ?
Alexander et trois
médecins gilets jaunes proposent alors aux manifestants de faire analyser leur
sang afin de déterminer un taux de thiocyanate. Mais ce marqueur n’est pas
assez fiable. Il faut quantifier le cyanure. Or, le poison n’est détectable
dans le sang que pendant quelques dizaines de minutes. Munis de kit d’analyses,
d’ordonnances et de formulaires à faire signer par les candidats à un examen,
ils décident de faire des prises de sang et d’urine directement pendant les
manifestations du 20 avril et du 1er Mai.
Les résultats sont
édifiants
Les résultats des
premiers prélèvements confirment bien la présence importante de cyanure, mais
n’en donnent pas le dosage précis. Le 8 juin, à Montpellier, l’équipe
perfectionne son protocole. Alexander, les trois médecins et quelques complices
se font eux-mêmes cobayes de leur expérience. Ils testent leur sang avant la
manifestation puis après. Les résultats sont édifiants. La communauté scientifique
considère l’empoisonnement au cyanure à partir de 0,5 mg par litre de sang
et sa dose mortelle à 1 mg. Parmi les personnes testées, deux affichent
des taux voisins de 0,7 mg par litre.
Leur démarche inquiète certains gilets jaunes et dérange les autorités. Alexander et les trois médecins font, depuis mai, l’objet d’une enquête préliminaire pour « violence aggravée et mise en danger de la vie d’autrui ». L’affaire suit son cours. Les chercheurs-suspects ont même été entendus, pendant l’été, par la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Alexander a subi une nouvelle garde à vue au mois de septembre. Ils ont reçu de nombreuses menaces. Mais rien ne les a empêchés de continuer. La population doit être informée. Les policiers, eux-mêmes exposés, doivent savoir. La vérité doit éclater.