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gazage Bébé
CONDUITES A TENIR MANIFESTATIONS
AVANT LA MANIFESTATION
Retirer: Bijoux, Lentilles de contacts, vernis à ongles, maquillage
Eviter: Rasage, épilation (au moins depuis 48h), tabac, alcool. L’application de crème hydratante (visage et corps).
INSCRIRE SUR VOTRE AVANT-BRAS GAUCHE (au marqueur !) : NOM, Prénom. Coordonnées avocat. Coordonnées de la personne à prévenir en cas d’accident. Groupe rhésus sanguin.
PENDANT LA MANIFESTATION
AVOIR SUR SOI : Pièce d’identité. Sucres /barres de céréales, eau Si possible : Copie carnet de vaccination ou juste date dernier rappel Tétanos ; noter sur un papier allergies médicamenteuses + traitement personnel
EQUIPEMENTS DE PROTECTIONS INDIVIDUELS :
ØCasques.
ØMasques à cartouche(s) FFP3B (à défaut 2B ou B ).
ØLunettes de protection bricolage étanches ( pas de lunettes de natation le verre n’est pas prévu pour les chocs, risque perforation des yeux).
ØChaussures type sécurité montantes (ou randonnée, etc..).
ØVêtements épais (si les températures le permettent),éviter les vêtements synthétiques très inflammables .
ØProtections auditives.
RISQUES POTENTIELS (principaux) :
ØMouvement de foules.
ØGazage.
ØFlash Ball.
ØGrenades désencerclement.
ØExplosion.
ØFeu.
ØCoups avec objets contendants.
CONDUITE A TENIR :
ØToujours rester avec votre groupe.
ØRepérer durant vos déplacements des « issues de secours ».
ØNe pas s’affoler, éviter de courir, être vigilant.
ØAider à établir un périmètre de sécurité en cas d’accident à la personne. Avertir les Soignants en cas d’accident = crier « MEDIC » en levant les 2 bras.
Le Média Indépendant : 59,4 mg/l

Douche portative 6 Litres Eurofeu GS 006 EDP.
Cette douche portative a plusieurs fonctions, elle sert pour éteindre les petits incendies, calmer les brûlures et est un décontaminant chimique.
Elle contient 5,75 Litres d’eau et 0,25 litre d’agent aseptisant (j’avoue qu’ils se sont surpassés là).
Quel est donc cet agent aseptisant ? il s’agit de chlorure de benzalkonium. Le chlorure de benzalkonium est un ammonium quaternaire utilisé depuis de nombreuses années en tant que surfactant et antiseptique/désinfectant. Il est connu pour ses propriétés bactéricides à des concentrations faibles (habituellement entre 0,1 et 0,2%) sur un large spectre de bactéries Gram-positives et Gram-négatives.
Le chlorure de benzalkonium élimine (diminution de 5 log) Staphylococcus aureus et les streptocoques bêta-hémolytiques (p.ex. Streptococcus pyogenes) en 1 minute, ainsi que Pseudomonas aeruginosa en 5 minutes.
Le
Chlorure de benzalkonium possède également une activité spermicide. Le
principe actif provoque la rupture de la membrane du spermatozoïde. Sur le plan
physiologique, la destruction du spermatozoïde s’effectue en deux temps :
d’abord destruction du flagelle, puis éclatement de la tête. Il n’y a pas de
modification de la flore saprophyte : le bacille de Döderlein est respecté.
Pour la modique somme de 298,80 euros une solution contre les brûlures
thermique et chimique avec un bon mal au gonades (humour).
Chaque solution a son problème !
sources:
Fiche technique de la douche portative.
https://www.monextincteur.fr/extincteur-douche-portative/douche-portative-6-litres-eurofeu-gs-006-edp.html?search_query=Douche+portative+6+Litres+Eurofeu+GS+006+EDP&results=1
Chlorure de benzalkonium.
https://www.vidal.fr/substances/525/benzalkonium_chlorure/
DESCRIPTION DU PRODUIT Douche de sécurité 6 Litres Antiseptique – Extincteur Vert
L’extincteur vert douche de 6 Litres protège:
Découvrez la douche portative de secourisme servant à
rincer et neutraliser une substance caustique, refroidir une brûlure thermique,
ainsi qu’éteindre le feu sur un être vivant. Le temps minimum de
refroidissement d’une brûlure est de 15 minutes. Ce type de douche de
sécurité est fortement recommandée sur des chantiers ou des lieux de travail
qui présentent des risques de projections d’éléments ou produits qui peuvent
être dangereux pour la santé.
Cet extincteur douche de sécurité a une contenance de 6 litres, il est livré
rempli. L’eau contenu dedans devra être conservée à une température comprise
entre 5°C et 60°C. Puis pour être parfaitement efficace, l’eau devra être
changée tous les 6 mois.
Extincteur livré avec fixation murale, notice d’installation et
d’utilisation
POUR PROTÉGER QUOI ? Rincer et neutraliser une substance caustique, refroidir une brûlure thermique, éteindre le feu sur un être vivant.
LES CERTIFICATIONS Normes Françaises, CE, Marine, CNPP, BS, Apragaz, Origine France Garantie
COMMENT L’ENTRETENIR, OBLIGATIONS
Vous êtes un professionnel: Tous
les ans à date anniversaire de la mise en service + Recharge tous les 6 mois
Vous êtes un particulier: Vous n’avez pas d’obligations mais il
est préférable de faire vérifier vos appareils au moins une fois par ans.
Chlorure de Benzalkonium 50%
Propriétés : le Chlorure de Benzalkonium est un agent de surface cationique de la famille des ammoniums quaternaires.
Il s’agit d’une solution aqueuse facilement soluble dans l’Eau, l’Ethanol et l’Acétone.
Il élimine l’origine du verdissement dû aux mousses, algues et lichens sur la plupart des matériaux de construction. En plus de son action curative, il permet aussi de prévenir l’apparition de mousses, lichens, et algues sur les matériaux mal exposés.
- Action préventive et curative.
- Utilisable sur la plupart des matériaux.
- Solution aqueuse hydrosoluble.
- Protection longue durée.
- S’utilise avec un pulvérisateur ou un arrosoir.
- Produit biocide (TP2/10) : utilisez les biocides avec précaution ; avant toute utilisation, lisez l’étiquette et les informations concernant le produit.
Formule brute : C21H38NCl = 21 atomes de Carbone, 38 d’Hydrogène, 1 d’Azote et 1 de Chlore
Origine : Espagne
Pureté : 50%
Numéro Cas : 68424-85-1
Numéro CE : 270-325-2
Synonymes (liste non exhaustive) : chlorure d’alkyldiméthylbenzylammonium, ADBAC (acronyme), chlorure de N-alkyle N,N-Diméthyle benzylammonium, chlorure d’alkylebenzyldiméthylammonium
Caractéristiques :
PHYSIQUES
| Caractéristiques | Spécifications |
| Aspect | Liquide limpide et visqueux |
|
Couleur Couleur (APHA) |
Incolore 8 (max 100) |
| Odeur | Légère odeur d’amande amère |
|
pH (solution
à 5%) pH (solution à 10%) |
6.0 – 9.0 7,4 |
| Point de fusion | 0°C |
| Point initial d’ébullition | 107°C |
| Densité relative | 0.975 – 0,995 à 20°C |
| Indice de réfraction | 1.42 à 20°C |
| Solubilité |
Soluble dans l’eau, l’éthanol et l’acétone. Presque insoluble dans l’éther |
| Pression de vapeur | 23 mbar à 20°C |
| Viscosité | 74 cSt à 40°C |
CHIMIQUES
| Propriétés | Unités | Méthodes | Mini | Maxi |
| Matière active | % Poids | KCSA 003 | 48 | 51 |
| Amines libres | % Poids | KCSA 143 | 0.5 | |
| pH (sol 5%) | KCSA 014 | 6 | 9 |
Conseils d’emploi : pour une utilisation en tant qu’agent anti-mousse
1. Diluer 500ml de Chlorure de Benzalkonium dans 6L (soit un dosage à 4% de matière active) d’eau et appliquer sur 12,5 à 25 m².
2. Préférer de l’eau tiède pour faciliter la dilution du produit (30- 60 secondes). Une dilution dans de l’eau froide pourra nécessiter 2 à 3 minutes.
3. Appliquer soit à l’arrosoir avec pomme d’arrosage soit au pulvérisateur : appliquer le produit dilué de façon à bien imprégner la surface à traiter (6L d’eau pour traiter au maximum 25m²).
Le cas de Nelly Luksenberg
Nelly a vu le travail de l’équipe de près, elle a passé du temps à l’observer et sait donc parfaitement pourquoi nous préconisons les analyses et elle connaît les problèmes que nous soulevons. Lorsqu’elle a été exposée aux gaz lacrymogènes place d’Italie les 16 et 17 Novembre 2019 à Paris, elle a su faire les bonnes analyses complètes.
Non-fumeuse, elle portait des lunettes et un masque imbibé de vinaigre, peu de peau exposée aux gaz lacrymogènes, elle s’était donc protégée autant que possible mais une exposition de plusieurs heures totalement inattendue est survenue.

Dès le départ, son taux de thiocyanates urinaires est monté à 27,6 mg/l. Son mari a également eu un taux élevé de thiocyanates dans les urines. Après 10 jours, selles beiges persistantes pendant quelques jours. Le médecin a soupçonné une atteinte foie/pancréas. Le niveau de thiocyanates descend doucement, arrivant à 20,8 mg/l à J+25.
ALEXANDER SAMUEL : « TEAR GAS POISONS»
Tuesday, November 5th, 2019
Whistleblower. The young biologist from Nice highlights large doses of cyanide in the blood of demonstrators exposed to this chemical weapon.
« Cyanide in the tear gas used for law enforcement? Would the government poison the population? Unthinkable! It was the first reaction of Alexander Samuel, a math teacher and doctor of biology, when the yellow vest Julien Chaize, in April 2019, asked him to study this hypothesis. Six months later, the young scientist from Nice is convinced, significant doses of poison circulate in the blood of gassed demonstrators.
This conviction disturbs. On Saturday November 2, Alexander was taken into police custody on the grounds that he was implicated in a symbolic, bio-painted attack on a bank. He denies it but remains locked up for forty-eight hours. His home is searched. Its computer equipment and many documents are thoroughly inspected. A military manual from 1957, « on protection against combat gases », is seized and destroyed.
Away, he observes the violence
This episode is apparently unrelated to his research on tear gas. In any case, the biologist has already compiled his work in a report. It will be published in the coming days by the Toxicology Chemistry Association, founded by André Picot, honorary director of the chemical risk prevention unit at the CNRS. The latter will co-sign the Alexander publication alongside other researchers and doctors.
There was nothing to suggest such a result when, at the beginning of spring, Alexander went for the first time to a demonstration of yellow vests. « I was suspicious, » he admits. In the Alpes-Maritimes, the far right was very present at the start of the movement and my environmental convictions were at odds with the demands linked to fuel taxes. Curious, however, he went to the rally organized on March 23 in Nice.
At a distance, he observes the violent police charges during which the head of Attac, Geneviève Legay, is seriously injured. Alexander does not attend the scene directly but he sees the street medics, these militant rescuers who intervene during the demonstrations, prevented from intervening and being arrested. Alexander films. He was immediately placed in police custody. It’s his first time.
« I was shocked, » says the scientist. The conditions of my detention, the lies of Emmanuel Macron and the prosecutor concerning Geneviève Legay made me stand in solidarity with the movement. He decides to gather everything that could make it possible to establish the truth and to pass it on to yellow vests who intend to seize the United Nations. Among them, Julien Chaize wants to convince him to look into the case of a demonstrator who, following an exposure to tear gas, displayed an abnormally high level in the blood of thiocyanate, molecule formed after the assimilation of cyanide by the liver.
This is an isolated case. Impossible for Alexander to see in it evidence of massive poisoning of the population. Incredulous, he participated in other demonstrations and observed the reactions of people exposed to the gases. Vomiting, irritations, disorientation, loss of consciousness … these fumes don’t just make you cry.
Alexander consults the scientific literature. The tear gas component used in France is 2-Chlorobenzylidene malonitrile. As it is considered a chemical weapon, its use is prohibited in the context of armed conflicts. Not for policing. For the biologist, the verdict is clear, this molecule, once present in the blood, releases cyanide. Several studies since 1950 confirm this. None said otherwise. But this poison is also present in cigarettes and a multitude of foods. Its dangerousness is therefore a question of dosage. How to measure it?
Alexander and three doctors in yellow vests then proposed to the demonstrators to have their blood analyzed to determine a level of thiocyanate. But this marker is not reliable enough. Cyanide must be quantified. However, the poison is only detectable in the blood for a few tens of minutes. Armed with a kit of tests, prescriptions and forms to be signed by the candidates for an exam, they decided to take blood and urine samples directly during the demonstrations of April 20 and May 1.
The results are edifying
The results of the first samples confirm the significant presence of cyanide, but do not give the precise dosage. On June 8, in Montpellier, the team perfected their protocol. Alexander, the three doctors and a few accomplices make themselves guinea pigs from their experience. They test their blood before the demonstration and afterwards. The results are edifying. Scientific community considers cyanide poisoning
Émilien Urbach
Fabriquer un système respiratoire de fortune
Un système artisanal pour éviter de se faire confisquer un masque tout en étant protégé efficacement contre le gaz lacrymogène, à condition de maîtriser une technique de respiration.
Il faut inspirer par la bouche dans le tuyau, afin que l’air passe par le filtre, et expirer par le nez (sans recracher l’air dans le tuyau)

Il faudra une cartouche filtre à gaz de type P3 (le plus souvent A-P3), du scotch résistant et renforcé, un cutter et un tuyau qu’il faudra couper à la longueur adéquate.

1) Ouvrir l’avant du filtre et prendre le bouchon en plastique
2) Faire un trou dans le bouchon à l’aide du cutter pour faire passer le tube et le coincer à l’aide d’une vis
3) Scotcher l’ensemble abondamment de façon à ce que le scotch passe bien sous le capuchon plastique
4) Ajouter un élastique et fixer le bouchon sur le filtre.
5) Utiliser le filtre en respirant avec la bonne technique

Pensez à bien déboucher le bas du filtre quand vous respirez, et à le reboucher quand vous avez fini de l’utiliser.
Un gant placé à l’extrémité du tuyau peut être ajusté et éviter que de l’air ne passe dans le filtre lorsqu’on ne l’utilise pas.
Fabriquer un masque de fortune

Couper une bouteille de soda de 2 litres comme indiqué.
Coller une bande de caoutchouc sur les bords de la bouteille.
Coller du tissu par-dessus le caoutchouc.
Insérer un masque respiratoire dans la bouteille.
Fixer un élastique pour accrocher au visage.
Ajouter un peu de vinaigre pour humidifier le masque avant de le porter.
Alexander Samuel, l’homme qui enquête sur le gaz lacrymogène utilisé contre les « gilets jaunes »

Docteur en biologie, Alexander Samuel enquête sur les dangers du gaz lacrymogène, utilisé massivement en France contre les “gilets jaunes”. Sa méthode : entrer dans les nuages et effectuer ensuite des tests sanguins et urinaires.
Par Emmanuelle AnizonPublié le 24 juillet 2019 à 14h00
On l’a vu, à plusieurs reprises, entrer dans le nuage blanc, et en ressortir quelques minutes plus tard, longue crinière rousse en pétard, yeux et visage écarlates, pleurant, toussant, titubant, à la limite du malaise… Alexander Samuel, 34 ans, docteur en biologie moléculaire, prof de maths dans un lycée professionnel de Grasse et amateur de philosophie, n’aurait jamais imaginé humer volontairement du gaz lacrymogène au cœur de manifestations. Ni traverser la France avec des flacons de sang et d’urine dans le coffre de sa voiture, tel un passeur de drogue, à la recherche d’un labo susceptible d’accepter sa cargaison. Encore moins se retrouver convoqué par la justice pour « mise en danger de la vie d’autrui ». Lui, dont la seule violence assumée consiste à hurler régulièrement dans un micro, entouré de son groupe de metal.
Alexander s’est engagé par inadvertance, le 23 mars 2019. Ce jour-là, le prof dont le cœur penche « très à gauche », vient « en observateur » à une manifestation de « gilets jaunes » à Nice. Il est contacté par un groupe, SOS ONU, qui recense les violences policières. « Quand ils ont su que j’étais docteur en biologie, ils m’ont demandé si je pouvais les aider à analyser les effets des gaz lacrymogènes. Ils décrivaient des symptômes nombreux : maux de ventre, nausées, vomissements, douleurs musculaires, migraines fortes, mais aussi pertes de connaissance, problèmes pulmonaires, cardiaques, hépatiques… Des “gilets jaunes” avaient été hospitalisés.Ils évoquaient une possible intoxication au cyanure. Au cyanure ! Je les ai pris pour des dingues ! Mais vu qu’il y avait beaucoup de témoignages, je me suis dit que j’allais creuser. »

Alex adore creuser. Déjà, à l’université de Nice, le thésard brillant, mi-français, mi-allemand, s’était fait remarquer par sa propension à plonger son nez obstiné dans les affaires – détournements de subventions, corruption de syndicats étudiants et autres passe-droits. « Alex est un chercheur qui trouve, témoigne Guillaume, un ancien camarade de l’époque. Il accumulait des preuves, récupérait des documents, enregistrait les conversations. Il combinait les méthodes d’un enquêteur et d’un scientifique. »
Le prof se plonge dans la « littérature », comme on dit dans le jargon, c’est-à-dire tout ce qui a été publié scientifiquement sur le sujet. Et rend compte méthodiquement de ses découvertes sur son site. Il apprend que le gaz « CS » utilisé par les forces de l’ordre ne contient pas de cyanure en tant que tel, mais qu’un de ses composants, le malonitrile, se métabolise en cyanure quand il entre dans le corps.
Une question de santé publique
On peut supporter le cyanure à petites doses ; les fumeurs, les mangeurs de chou, d’amandes ou de manioc en ingèrent. A plus haute dose, le cyanure provoque une hypoxie, un manque d’oxygène.Et peut tuer, même s’il n’y a pas de décès par gaz lacrymogène recensé en France. Alex explique :« La personne gazée subit comme un étranglement. Ça fait quoi sur la santé de se faire étrangler un peu chaque week-end ? On nous dit que le gaz lacrymogène n’est pas dangereux, mais on ne connaît pas vraiment ses effets à long terme sur la santé ».
Le chercheur passe ses journées et ses nuits sur ce qu’il considère être « une question de santé publique : le gaz lacrymo est utilisé aujourd’hui massivement par les forces de l’ordre, et pas que sur les “gilets jaunes” : les écolos du pont de Sully, les jeunes de la Fête de la Musique à Nantes, les riverains et les commerçants, tous se sont retrouvés sous le gaz. Et les policiers, qui sont les premiers exposés ! » Ceux-ci portent la plupart du temps des masques à gaz qui les protègent, mais le 28 juin, sur le pont de Sully, un commandant a perdu connaissance à cause des lacrymos.« Où est Steve ? », voilà LA question
Le cyanure disparaît moins de trente minutes après l’exposition au gaz lacrymo. En revanche, il laisse dans le corps un marqueur, le thiocyanate, qui, lui, peut être détecté pendant plusieurs semaines. « J’ai vu des résultats d’analyse de “gilets jaunes” avec des taux plus de trois fois supérieurs à la normale ! » affirme Alex, qui contacte alors moult toxicologues, médecins, chercheurs en France et à l’étranger. Les réactions sont contrastées, entre ceux qui lui disent qu’il fait fausse route, comme Jean-Marc Sapori, du centre antipoison de Lyon, et ceux qui l’encouragent à poursuivre un travail « remarquable », comme André Picot, président de l’Association Toxicologie-Chimie, sans oublier ceux qui lui glissent au passage :« Faites attention à vous, vous vous attaquez à un sujet trop dangereux. »
Il appelle beaucoup, on l’appelle de plus en plus. Un barbouze veut lui refiler des documents confidentiels sur les victimes de gaz pendant la guerre d’Algérie. Des « gilets jaunes », par dizaines, veulent témoigner, envoient leurs analyses :« On compile leurs symptômes dans un tableau, on voit remonter de nouveaux trucs bizarres. Par exemple, beaucoup de femmes, même ménopausées, se retrouvent avec des règles abondantes. »
Une praticienne du CHU de Lyon lui écrit pour un patient, gazé à de multiples reprises, ayant un « problème hépatique de cause inconnue » : « Je me demande si cela pourrait expliquer sa pathologie », dit-elle.
Comment prouver le lien entre pathologie et gaz lacrymo ?
Que répondre ? Comment prouver irréfutablement ce lien ? Puisque les autorités de santé ne s’emparent pas du sujet et que le ministère de l’Intérieur martèle « Circulez, il n’y a rien à voir », Alex, trois médecins – Renaud, anesthésiste-réanimateur, Josyane, généraliste, et Christiane, ophtalmologue – et quelques « gilets jaunes » décident d’effectuer des prélèvements sanguins à chaud, en manifestation.

Lors de ses recherches, Alex a découvert qu’une société suisse, CyanoGuard, fabriquait des kits pour mesurer le taux de cyanure dans le sang : « Ça marche comme un éthylotest. Si la couleur reste orange, c’est bon. Si elle vire au violet, c’est qu’il y a un taux de cyanure dangereux. Ils sont sérieux, ils ont publié dans l’excellente revue de la Royal Society of Chemistry, et le FBI utilise leurs outils ! » Alex et les médecins achètent dix kits, à 15 euros l’unité, et prévoient d’envoyer aussi en parallèle des tubes de sang en labo pour mesurer le taux de thiocyanate : « En combinant les deux méthodes, on renforce la fiabilité des résultats. » Et c’est ainsi que, samedi 20 avril à Paris, des « gilets jaunes » ont vu, au milieu des fumées, crachats, tirs de LBD et mouvements de foule, un petit groupe équipé de casques, lunettes, seringues et tubes effectuer des prises de sang, à même le trottoir.
Les résultats sont décevants : le changement de couleur du cyanokit est difficilement interprétable. « Cyanoguard nous disait : “C’est positif”, mais j’avais des doutes. » Autre surprise : les résultats du thiocyanate, analysé par le seul labo compétent de France, à Lyon, reviennent pour la plupart négatifs. « Même ceux des fumeurs, ce qui n’est pas possible ! » pouffe Alex, qui pouffe beaucoup, en rougissant et en plissant le nez, comme le font les enfants. Le prof ne veut pas croire que ces résultats aient pu être truqués volontairement, mais trouverait judicieux néanmoins de faire analyser de nouveaux tubes par un labo étranger « indépendant ».
Les médecins sont présentés comme des assassins
Le 1er mai, lors de la manifestation très agitée de Paris, le petit groupe récidive, cette fois dans un hall d’immeuble protégé des regards. « Des “gilets jaunes” nous attendaient à la porte, pour nous casser la gueule. » Car le groupe inquiète. Sur fond de guerre intestine au sein de SOS ONU, qu’Alex et les médecins ont quitté, une polémique a éclaté. Des vidéos des prélèvements circulent sur les réseaux sociaux, où les médecins sont présentés comme des assassins.On a suivi des « gilets jaunes » devenus black blocs
Les médias relaient les propos d’une « gilet jaune » prélevée accusant l’équipe d’avoir profité de sa faiblesse ; le Conseil national de l’Ordre des Médecins, interpellé, explique qu’il n’est pas interdit en soi d’effectuer une prise de sang dans la rue, mais que celle-ci obéit à certaines conditions. « Nos prélèvements ont été faits dans le respect de ces conditions de sécurité, et tous ceux qui ont donné leur sang ont signé un consentement éclairé », assurent les trois médecins de l’équipe. Une enquête préliminaire est ouverte. Au lycée d’Alex, le proviseur reçoit des messages dénonçant « l’illuminé ».

Avec cette tempête, certains dans le groupe prennent peur et abandonnent. Pas Alex, qui décide de repartir de zéro avec un noyau de téméraires. On leur reproche de prélever du sang chez les autres ? Ils le prélèveront sur eux-mêmes. Pas dans la rue, mais au premier étage d’un restaurant de Montpellier, transformé en hôpital de campagne clandestin (grâce à la complicité du gérant, pro- « gilets jaunes »). Ce jour-là, « l’Obs » était présent, et le fabricant suisse du cyanokit aussi, venu en personne surveiller l’opération. Cette fois, le taux de cyanure a pu être chiffré. Alex analyse :« On est passé de 0 ou 0,1 avant gazage à 0,7 après, le seuil de dangerosité étant fixé à 0,5. C’est bien le signe que le cyanure et le gaz sont liés ! »
Sauf que, pour les toxicologues, les chiffres de ce kit non homologué ne constituent pas une preuve officielle. Parallèlement, pour l’analyse du thiocyanate, Alex est allé déposer lui-même des tubes dans une prestigieuse université belge. Vingt-quatre heures de route. Les professeurs, manifestement intéressés, l’ont reçu longuement, mais leur labo s’est finalement déclaré incompétent. « Ils n’ont pas envie de se mouiller, ils savent qu’il y a l’Etat français en face », interprète Alex. Peur ou pas, il a fallu chercher ailleurs. Les Allemands ont hésité, puis l’ont renvoyé vers un labo anglais, qui a accepté. Les tubes sont arrivés… mais trop tard : « Pfff… ils étaient hémolysés », soupire Alex. Traduisez : trop datés.
Ils risquent la correctionnelle
Le feuilleton a continué, on vous en passe les épisodes. On retiendra quand même une analyse d’urine par « spectrométrie de masse », avec distribution de pots aux « gilets jaunes ». « Ils sont restés très méfiants. On a récolté deux urines seulement… dont la mienne », avoue Alex. Deux, c’est peu. Mais, à 50 euros l’analyse, il n’aurait pas pu en faire beaucoup de toute façon. Entre les cyanokits, les frais d’envoi, d’analyse et d’avocat, les trajets en voiture, le prof dit avoir dépensé quelque 5 000 euros, soit une bonne partie des économies qui devaient servir aux travaux d’installation dans son appartement.
Il le raconte avec son immuable sourire, nez et yeux plissés. Il dit qu’il s’en fiche. Ce qui l’embête davantage, c’est cette enquête préliminaire ouverte pour « mise en danger de la vie d’autrui » et « recherche interventionnelle prohibée ». Début juillet, lui et les trois médecins ont été convoqués par la justice, et longuement interrogés. Ils risquent la correctionnelle. Ça devrait les refroidir ? Pourquoi s’acharner encore dans ce nid à emmerdes ? « On ne lâchera pas tant qu’une étude épidémiologique sérieuse ne prendra pas le relais. » Avec son trio de médecins, Alex va lancer un appel à la Haute Autorité de Santé. Et en attendant, il continue de creuser.A propos du gaz lacrymo
Le gaz lacrymogène est un composé chimique qui provoque une irritation des yeux et des voies respiratoires. Comme toute arme chimique, son utilisation est interdite dans le cadre d’un conflit armé par la Convention internationale de Genève (1993). Paradoxalement, cette interdiction ne s’applique pas au cadre du maintien de l’ordre public.
Il existe plusieurs sortes de gaz. En France, les forces de l’ordre utilisent du CS (chlorobenzylidène malononitrile), et ce de plus en plus massivement, comme l’ont montré les manifestations de ces dernières années. La dangerosité de ce gaz est proportionnelle à sa concentration et aux conditions de son utilisation. Officiellement, il n’est pas létal, mais des décès ont été rapportés après une utilisation en lieu clos, comme lors dusiège de Waco en 1993 aux Etats-Unis, ou encore en Egypte et à Bahreïn lors de soulèvements de population.
En France, « la concentration de CS dans les grenades est de 10% », nous dit la direction générale de la police, qui précise : « Cela fait plus de vingt ans qu’on utilise ces gaz, s’ils avaient été dangereux, on en aurait été les premières victimes, et les syndicats l’auraient dénoncé. »
How to craft a homemade respiratory system
A DIY system to avoid having your mask confiscated during a demonstration. A way of being effectively protected against tear gas, provided you master a breathing technique.
You have to breathe in with your mouth through the pipe, so that the air passes through the filter, and breathe out through your nose (without spitting air out of the pipe)

You will need a P3 type gas filter cartridge (most often A-P3), strong and reinforced tape, a cutter and a pipe that must be cut to the appropriate length.

1) Open the front of the filter and take the plastic plug
2) Make a hole in the plug using a cutter, to pass the tube and clamp it with a screw
3) Tape the whole abundantly, with tape covering both sides of the plastic cap
4) Add a rubber band and fix the cap on the filter.
5) Use the filter while breathing with the right technique

Remember to unclog the bottom of the filter when you breathe, and to plug it back on when you have finished using it.
A glove placed at the end of the tube can be adjusted and prevent air from passing through the filter when not in use.
How to craft a homemade gas mask

Cut a transparent 2 Litre soda bottle as indicated
Glue a strip of rubber foam on the inside edge of the bottle
Glue a new strip of cloth over the foam rubber
Put a clinical mouth-cover in the neck of the bottle
Elastic to secure it to your head
Soak the mouth cover in vinegar before putting on the mask