El ministro del Interior, Rodrigo Hinzpeter, ha anunciado que Carabineros dejará de utilizar gases lacrimógenos para reprimir las manifestaciones. Así lo ha indicado hoy después de la polémica suscitada por el uso de estos productos.
« Nos parece que es razonable suspender el uso de esos gases lacrimógenos hasta que nuevos informes médicos nos permitan disipar más allá de cualquier duda la procedencia del empleo de estos gases para enfrentar situaciones de desorden público », ha dicho el ministro del Interior.
Estudio médico
ELMUNDO.es publicó la semana pasada un reportaje en el que se hablaba del potencial peligro de estas sustancias (https://www.elmundo.es/america/2011/05/11/noticias/1305079802.html). “Hay antecedentes documentados de que los agentes químicos con que se fabrican las bombas lacrimógenas son abortivos. Además de producir graves daños a la salud, inciden negativamente en los aparatos reproductivos masculino y femenino”, escribía el doctor Andrei Tchernitchin, profesor de la Facultad de Medicina de la Universidad de Chile, en un estudio sobre los gases lacrimógenos llevado a cabo en los años 80.
El pasado 12 de mayo una estudiante de Sociología de la ciudad de Concepción, situada a unos 500 kilómetros al sur de Santiago, resultó herida en el ojo. La mujer recibió el impacto de un bote de gas lacrimógeno durante los enfrentamientos entre la policía y miles de estudiantes que protestaban por la reforma de la educación.
« Hay tranquilidad porque estamos frente a elementos que pueden usarse frente a situaciones de desórdenes públicos y que son los mismos que se vienen usando hace décadas », añadió Rodrigo Hinzpeter. « Se realizarán estudios médicos para evaluar el impacto de estos gases en la salud de la población ».
« La protección de nuestros compatriotas es el principal objetivo de nuestro Gobierno, nos parece que es razonable suspender el uso de esos gases lacrimógenos hasta que nuevos informes médicos nos permitan disipar más allá de cualquier duda la procedencia del empleo de estos gases para enfrentar situaciones de desorden público o vandalismo”, manifestó también el ministro del Interior chileno.
Reunión especial
Amplios sectores de la oposición, e incluso representantes de Renovación Nacional (RN), el partido político al que pertenece el presidente de Chile, Sebastián Piñera, habían expresado su preocupación por el uso de estas bombas lacrimógenas.
La diputada de Renovación Nacional, Karla Rubilar, informó ayer que la comisión de Salud de la Cámara Baja iba a llevar a cabo una reunión especial para analizar los efectos que tienen en el organismo los gases y bombas lacrimógenas que usa Carabineros en protestas.
Tras anunciar la medida, Hinzpeter alentó a la población para usar de manera responsable el derecho a manifestarse y a reunirse: « Tenemos que hacer un llamado a los compatriotas para que hagamos uso del derecho a manifestarse y el derecho a reunirse en forma pacífica, en forma ordenada y especialmente en forma respetuosa en que son miles y millones quienes muchas veces no quieren por cualquier razón participar de estas mismas manifestaciones ».
Manifestantes y efectivos de Carabineros de Chile se preparan para afrontar la Cuenta Anual del Presidente de la República de Chile, más conocido como Mensaje Presidencial o Discurso del 21 de mayo, en el que Sebastián Piñera rendirá cuentas del curso electoral. Este año se esperan multitudinarias protestas debido a la aprobación del proyecto de Hidroaysén y a otros temas como la privatización de la educación.
Ne décliner que votre
identité et votre lieu de résidence.
NE RIEN DIRE DE PLUS
Demander à téléphoner à
votre avocat.
Vous avez aussi le droit de téléphoner à l’un de vos proches
(ascendants, descendants, employeur etc…)
Demander à être vu par un
médecin
= certificat médical
délivré à l’issue de la consultation afin de :
Faire constater des blessures potentielles .
Si absence de blessures visibles, dites que vous êtes choqué
psychologiquement.
Si vous avez une maladie en cours,
faites le écrire.
Around 100 primary school children and a small group of activists pushed over a newly built wall that separated playing fields and the school buildings, close to the capital Nairobi’s main domestic airport.
The majority of the children were aged between eight and 13.
Around 40 armed police accompanied by dogs dispersed the protesters by firing tear gas canisters, an AFP photographer at the scene said.
Dozens of children were caught in choking clouds of tear gas before being forced to shelter on a pedestrian bridge over the main road to escape the noxious fumes.
Children screamed as police officers in riot gear and waving truncheons pushed them back, some panicking as they sought water to wash their burning eyes.
At least five children received medical treatment while one policeman was wounded, seen with blood pouring down beneath his riot helmet.
A senior police officer at the demonstration, Mwangi Kuria, told Kenya’s Daily Nation newspaper that officers had been deployed to « safeguard the property », adding that rocks had been thrown at his men.
« This is disputed land, but they should not use the children, » Kuria was quoted as saying.
Two activists were detained by police, Kenyan media said.
Macharia Njeru, chairman of the Independent Policing Oversight Authority, said the incident would be investigated.
« Tear-gassing children is inexcusable, » he said.
Renowned activist Boniface Mwangi said a « school playground is a necessity, not a privilege. »
Some of the children carried placards protesting against the alleged land grab.
« Kenya: the land of shameless grabbers, » read one, with others pleading for government to fight corruption.
« Shame! » read another. « Grabber, you won’t live forever. »
The incident sparked angry reactions on social media, including Twitter, where comments used the hashtag « £OccupyPlayGround ».
« Shame on the government for assaulting children with tear gas to protect the corrupt, » politician and former presidential hopeful Martha Karua said on Twitter.
Monday was the first school day since the wall was built during the holidays.
Nairobi, a city of more than three million people, is rapidly growing and land prices are rising at some of the fastest rates anywhere on the continent, according to real estate experts.
Si vous avez les symptômes suivants : YEUX : rouges, larmoyants, gonflements des paupières, conjonctivites, troubles de la vision, douleur face à une source lumineuse.
VOIES RESPIRATOIRES : gènes respiratoires, difficultés à respirer, toux répétées, irritations des narines, irritation de la gorge, douleur thoracique, crachats type bronchite ; sensation de « poumons en feu » essoufflement, traces de sang crachats ou mouchage .
PEAU : irritation, rougeur, sensation de brûlure.
APPAREIL DIGESTIF : nausées +/-, vomissements +/-, perte d’appétit, diarrhées, douleurs abdominales, traces de sang dans les selles.
APPAREIL CARDIO VASCULAIRE : grosse fatigue, baisse ou augmentation du rythme cardiaque, baisse ou hausse de la tension artérielle, douleur du thorax ou irradiant dans le bras gauche.
AUTRES : maux de tête, jambes lourdes, fatigue générale, vertiges, tremblements, confusion, troubles de l’équilibre, troubles de la parole, convulsions, règles hémorragiques, perturbation des cycles, pertes sanguinolentes pour les femmes ménopausées.
CONSULTEZ EN URGENCE en appelant le 15, le 18 ou le 112 (message enregistré)
DECRIVEZ VOTRE ETAT DE SANTE EN EXPLIQUANT QUE VOUS AVEZ RESPIRE DU GAZ LACRYMOGENE DEMANDER – INSISTER POUR AVOIR UNE ANALYSE TOXICOLOGIQUE SANGUINE ET URINAIRE : NFS-Plaquettes, Bilan Rénal, Bilan Hépato-pancréatique, Ionogramme, Bilan thyroïdien, Vit B12, Vit D, Bilan urinaire, Taux de Thiocyanates plasmatiques et urinaire.
L’ultimatum pour se déclarer en préfecture se termine lundi soir. Les zadistes sont divisés sur la marche à suivre.
Le calme semble revenir du côté de Notre-Dame-des-Landes, à la veille de l’ultimatum des autorités pour déposer un dossier individuel en préfecture. Après le démantèlement de 29 squats la semaine dernière, il reste une soixantaine d’habitats précaires sur les 97 recensés. Les autorités restent déterminées à « mettre un terme à l’occupation illégale » sur le site de 1.650 hectares.
Pour le maire de la ville, Jean-Paul Naud, ceux qui ne rentrent pas dans le cadre de la légalité devront partir. « Je l’ai déjà dit à certains zadistes, il est hors de question d’avoir des habitats en zone humide », souligne l’édile. « Il y a 2% de zone non-humide sur ce territoire et ceux qui resteront devront rester sur ces 2% et cela peut difficilement faire 200 personnes », poursuit-il.
Division chez les zadistes.Les zadistes sont divisés sur la marche à suivre. Si certains ont décidé de se mettre en conformité, d’autres ont au contraire fait le choix de partir. « La forme légale du territoire que l’on va devoir avoir sur la Zad va nous priver d’un champ de possible qu’on avait encore sous la main il y a quelques jours », estime Camille, un soudeur présent sur la Zad depuis deux ans et qui a décidé de partir.
Violents affrontements. Depuis le 9 avril et le lancement des opérations de gendarmerie à Notre-Dame-des-Landes, les violents affrontements ont fait 75 blessés chez les forces de l’ordre et plus de 270 du côté des opposants, qui ont saisi le Défenseur des droits. Les heurts avaient gagné en intensité à mesure de l’avancée des démolitions de squats. A chaque coup de pelleteuse, les opposants et leurs soutiens, dont des « black blocs » venus de toute la France et d’Europe, ont répondu par des barricades et le creusement de tranchées. Les forces de l’ordre ont essuyé cocktails Molotov, pierres ou bouteilles en verre, répliquant par le jet de 11.000 grenades, dont 10.000 lacrymogènes, en dix jours, selon une source proche du dossier.
Il nous a été rapporté qu’après gazage, certaines femmes avaient le stérilet qui se déplaçait, tombait, et lorsqu’il était retiré, il semblait totalement « fondu ».
Les marques de stérilets ne contenant PAS de cuivre sont : « Mirena », « Kyleena » et « Jaydess ». Si vous avez un stérilet, pas de problème a priori. Par contre les marques « NT », « Monalisa » et « 7med » contiennent du cuivre, attention à les surveiller (Source ; http://www.apima.org/img_bronner/Tableau_sterilets.pdf )
Les fumeurs ont un niveau de cuivre circulant plus élevé que les non-fumeurs (Source : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29064789 ) et une diminution de l’élimintation dans les urines. Donc une femme fumeuse ayant perdu son stérilet peut sans doute s’inquiéter des niveaux de cuivre dans le sang, à l’origine de nombreux problèmes de santé (Source : https://www.inspq.qc.ca/eau-potable/cuivre ). Il peut être judicieux de vérifier votre niveau de cuivre dans le sang après gazage et perte de stérilet, surtout pour les fumeuses !
Depuis Octobre 2018, les gazages sont de plus en plus intensifs dans les manifestations des gilets jaunes. Les personnes sont exposées à des doses de plus en plus importantes : les atteintes des voies respiratoires sont violentes, pouvant atteindre nausées et vomissements. Même la peau subit les agressions de ces gaz.
De plus, des symptômes nouveaux nous ont été rapportés. Le jour du gazage : vertiges, pertes de mémoire, désorientation, perte de connaissance ( https://www.semanticscholar.org/paper… , https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/2… ). Les jours suivants : diarrhées ( https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/3… ), fatigue extrême (https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/1…), règles abondantes et irrégulières ( https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/2… ) et problèmes occulaires ( https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/3… ). Tous ces symptômes pourraient être reliés à une intoxication au cyanure…
Les grenades lacrymogènes renferment des capsules contenant de l’ortho chlorobenzylidène malononitrile.
Cette molécule passe dans le sang par les voies respiratoires ou par la peau – prenez des douches froides en fin de manif pour que ca ne rentre pas, le chaud ouvre les pores.
Une fois dans le sang, un des groupements cyanure est libéré et peut agir.
( https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/?… )
Il fixe le fer sensé apporter l’oxygène aux organes, et bloque la chaîne respiratoire.
C’est l’effet d’un étranglement, entraînant une hypoxie, un manque d’oxygène.
Le cyanure est rapidement traité par le foie pour être transformé en thiocyanates, qui sont beaucoup moins toxiques. ( http://ccn.aacnjournals.org/content/3… )
Ces thiocyanates, présents plus de 14 jours dans l’organisme, peuvent être dosés dans le sang ou dans les urines, selon la vitesse à laquelle ils sont éliminés.
Des résultats ont été publiés par des personnes souffrant de ces symptômes.
La presse a répondu en menaçant les médecins ayant produit ces ordonnances et établi ces diagnostics.
( https://www.20minutes.fr/societe/2495… )
Après insistance, la presse a changé d’angle et a indiqué par le biais d’une toxicologue que les thiocyanates, pourtant les dérivés majoritaires du cyanure ( https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/arti… ), ne sont pas de bons marqueurs.
( https://www.lci.fr/population/gaz-lac… )
Heureusement, il existe un moyen de détecter directement le cyanure dans le sang. Car si le dérivé du cyanure n’est pas une preuve, le cyanure en sera une ( https://www.cyanoguard.com/ ).
Ce kit, également utilisé notamment par le FBI, est fiable mais il nous a fallu mettre au point la meilleure façon de le déployer.
Cependant, le cyanure est éliminé très rapidement (en quelques minutes) comme l’indique la courbe rouge du graphique figure 1 ( https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/arti… ). Il faut être rapide, et obtenir un résultat instantané.
Notre équipe a déployé ces tests sur les lieux de manifestation, et nous avons eu l’honneur d’obtenir la participation de fly rider qui a publié son résultat sur son mur facebook. ( https://www.facebook.com/photo.php?fb… )
Ce résultat peut par la suite être quantifié grâce à un appareil utilisant une caméra pour reconnaître la coloration, et dire à quelle dose de cyanure dans le sang il a été exposé. ( https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/3… )
Nous rappelons qu’une dose de 1mg/l est le seuil critique choisi par le test, couleur violette ( https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/arti… ), pour alerter et prendre un antidote. La littérature déjà citée indique qu’on considère l’empoisonnement au cyanure à partir de 0,5 mg/l de sang ( https://jenonline.org/article/S0099-1… ).
J’ai décidé de revenir sur plusieurs faits qui se sont produits en cette année 2019 pour essayer de ne rien oublier, et de garder une mémoire précise et documentée des événements que j’ai vécus au niveau répressif et coercitif de la part des forces de l’ordre.
Tout d’abord, je n’étais pas un gilet jaune de la première heure, j’avais même évoqué des intérêts économiques étrangers à l’oeuvre pour accentuer cette mobilisation sur la base de cet article en m’exprimant même publiquement, en tant que spécialiste Fake News de l’académie de Nice, lors de la conférence Neuroplanète organisée par le magazine « Le Point ».
Pourtant, je me suis rendu à Nice le 23 Mars 2019 pour l’appel national des Gilets Jaunes, histoire de voir comment ça se passe, de discuter, puisqu’un gros événement avait lieu directement à côté de chez moi. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre, mais lorsque je suis arrivé, j’ai surtout vu des forces de l’ordre qui avaient nassé des personnes âgées. J’ai été sommé de me disperser, et j’ai obtempéré, nous avons été repoussés en-dehors de la place Garibaldi, laissant à leur sort les pauvres manifestants restés sur la place et subissant alors des charges dans tous les sens.
Ce qui devait arriver arriva, Geneviève Legay fut gravement blessée. Mais je ne l’ai pas vu. J’étais déjà dispersé, sorti de la place Garibaldi, et en train d’attendre un ami, qui avait été expulsé de l’autre côté de la place et devait me rejoindre. Une rangée de policiers me barraient la vue et m’empêchaient de voir la place. J’ai alors entendu des gendarmes appeler au secours des médics, puis le commissaire Rabah Souchi, qui venait d’ordonner dispersion et charge, vêtu de son écharpe tricolore, ordonner l’interpellation de ces médics. J’ai décidé de filmer cette scène surréaliste, ce qui m’a valu également d’être pris. Je relate ces faits ici :
C’est alors que commence ma première expérience avec le système de répression français. Je n’avais pas imaginé que cela était possible. Dans un premier temps, un policier m’amène menotté à un fourgon. Ce fourgon nous transporte près de la caserne Auvare. C’est serré, inconfortable, dangereux même. On ne voit rien, on est menotté dans un espace extrêmement étroit et on se demande ce qui va se passer. Heureusement, d’autres voix montrent qu’on n’est pas seul, les médics sont là, ils plaisantent, pensent à sortir rapidement. Bonne ambiance, on essaie de faire contre mauvaise fortune bon coeur, et puis on se dit que c’est une erreur. Mais nous allons être parqués comme du bétail dans un enclos au soleil, attendant notre tour pour être présentés à un « OPJ », un officier de police judiciaire. Après de longues minutes – on n’a plus de notion du temps, car nos affaires nous ont été prises – à attendre, c’est une délivrance de pouvoir parler à cet « OPJ ». Mais il ne fait que nous informer de choses fausses et absurdes. Alors on conteste, mais il nous certifie que ce n’est qu’une information, qu’on aura tout le loisir de contester ensuite, qu’il faut signer comme quoi on nous a bien notifié ce motif. Mes souvenirs me disaient qu’il ne fallait rien signer, mais ça, c’est quand on a quelque chose à se reprocher non ? Je me dis que, n’ayant rien à me reprocher, je ferais mieux de collaborer pour sortir plus vite, comme tout le monde me l’affirmait. J’ai donc obéi. Pour sortir plus vite. Pas d’avocat, puisqu’on m’a dit que c’était certes gratuit mais que les « frais de déplacement seraient à ma charge » (mensonge). Pas de médecin, je vais bien. Juste, faites moi sortir rapidement s’il vous plaît parce que j’aimerais bien rentrer chez moi ce soir, c’est une grossière erreur là.
Eh bien non, me voilà placé dans une cellule pendant des heures et des heures. Une cellule consiste en un espace très réduit, quelques 6 m² tout au plus, avec trois banquettes en béton et des restes de fluides corporels divers (urines, sang, selles) sur les murs. Pas de matelas. Les habits en partie retirés au cas où le suicide nous aurait tentés. Et puis une attente. Aucune notion de temps. Rien à faire. Attendre. Un médic souhaitait aller aux toilettes, nous appelons timidement. Pas de réponse. Nous insistons, et recevons des insultes pour toute réponse. Mon estime pour les officiers de police commence à décliner. Après quelques heures d’attente – du moins je suppose – ce pauvre médic ne tient plus. Alors un gilet jaune un peu plus habitué décide de prendre les choses en main et tambourine à la porte. Son déferlement de violence contre cette pauvre vitre finit par payer, un officier vient pour lui proposer de se battre, provoque, essaie de le pousser à la faute pour pouvoir ajouter un outrage à son casier. Mais il n’y parvient pas. Et nous parvenons alors à exiger les toilettes – et ce gentil policier nous dira même l’heure : nous avions attendu 7 heures avant de pouvoir aller aux toilettes.
Mon audition a été très brève, et on changeait les pauvres bougres de cellule de temps à autre, on ne nous laissait pas trop dormir, certains étaient libérés le soir même, d’autres restaient…
Au petit matin, j’étais étonné d’être encore enfermé contrairement aux autres, et le geôlier a eu la gentillesse de me donner son idée : « c’est à cause du président Chinois en visite là… Ils ont décidé de libérer les gilets jaunes qu’ils connaissent et de garder les gens qu’ils connaissent pas au cas où…. ». Pour éviter qu’un dangereux black bloc ne s’en prenne au président Chinois, il fallait donc que je reste en cage 24 heures complètes. Et à la fin, on m’a remis ce papier :
J’étais outré. Révolté. Mais je n’ai pas basculé dans la violence, je ne souhaitais pas vengeance mais justice. J’ai donc contacté mes codétenus une fois sorti, essayé de motiver tout le monde, il fallait porter plainte collectivement.
C’est là que j’ai été confronté à tous ces étranges « aidants » qui nous disent quoi faire, qui démarcher, comment porter plainte et où. Entre les legal team, les associations officielles, toute une flopée de mythomanes a pris le parti de se faire passer pour telle ou telle association, d’assister à telle ou telle démarche, et me voilà passant d’un collectif à un autre, accompagné à saisir l’IGPN, le défenseur des droits, l’ONU… Un de ces collectifs m’a lancé sur les gaz lacrymogènes cependant. Et c’est donc pour cette raison que je m’y suis intéressé.
2) La trottinette volante
Un journaliste s’était intéressé aux gaz lacrymogènes et avait décidé de venir me suivre en manifestation à Paris. Nous nous sommes donc donnés rendez-vous au centre de Paris arrêt de métro Saint-Augustin, dès le matin de ce Samedi 21 Septembre 2019, pour aller à la rencontre des personnes ayant été exposées aux gaz lacrymogènes, afin que le journaliste se rende compte des effets sur la santé.Nous avons appris que des gaz lacrymogènes avaient été utilisés en intérieur et que des enfants avaient été exposés gare Saint-Lazare vers 9h30. Nous nous y sommes donc rendus et avons croisé des personnes nous confirmant ces faits. Cependant, les forces de l’ordre ayant fait barrage un peu plus loin, et tous les manifestants se rendant aux Champs-Elysées, nous avons décidé de faire demi-tour et de marcher en direction de l’avenue des Champs-Elysées. Nous avons été contrôlés et l’officier portant le RIO 1146648 a pris nos équipements de protection individuels sans dresser de procès-verbal de saisie, mettant en danger notre vie et notre santé face à l’arme chimique qu’est le gaz CS. Petite vidéo de l’ambiance le matin avant que je ne me fasse fouiller à mon tour :
Après plusieurs fouilles et barrages, nous avons été séparés : le journaliste a pu traverser les barrages sans fouille et est allé vers les Champs-Elysées, observant les gazages intensifs et discutant avec les personnes gazées pour connaître leurs symptômes, tandis que moi-même et le médecin qui m’accompagnait avons été fouillés assidument. Après plusieurs barrages, nous sommes arrivés sur l’avenue Friedland. J’ai vu au loin une personne au sol, qui venait d’être passée à tabac par des forces de l’ordre que j’ai vu partir en courant, monter dans leurs camions et démarrer à ce moment, abandonnant le jeune homme gravement blessé au sol.
J’ai appelé le médecin et nous nous sommes approchés de lui pour lui porter assistance, il était environ 11 heures. Après une longue attente, des habitants du quartier nous ont dit « ce n’est pas normal, les pompiers arrivent beaucoup plus vite d’habitude ». Je me suis donc décidé à aller au coin de la rue, cherchant des officiers de police, pour leur demander s’ils savaient où étaient positionnés les camions de pompier (j’en avais croisé certains sur le chemin mais ne me souvenais plus de leur position exacte). Ils m’ont indiqué une direction, et tout en m’y rendant, j’ai vu le camion de pompiers arrivés. Les officiers de police auxquels j’avais demandé le renseignement ont décidé de s’approcher pour sécuriser le lieu et l’évacuation du blessé, et je suis arrivé en leur compagnie. Pendant près d’une dizaine de minutes, nous sommes restés à proximité. Dès le départ du camion de pompiers, des officiers cagoulés et sans RIO, refusant de décliner leur identité, m’ont emmené pour « jet de trottinette » et « destruction de véhicule », m’ayant notifié ce motif à ma demande. Je leur ai signalé qu’ils faisaient erreur et que j’ai un physique suffisamment reconnaissable pour être disculpé. Mais ils ont persisté à indiquer qu’ils « me reconnaissent sur la vidéo » qu’il ne m’a pas été donné de visionner cependant. Très étonné je n’ai opposé aucune résistance mais n’ai cessé de leur répéter qu’ils faisaient erreur sur la personne.
Arrivé au commissariat du cinquième arrondissement, mes droits m’ont été notifiés et j’ai demandé à voir un avocat et un médecin. Un officier de police m’a dit « de toutes façons votre arrestation est politique ». On m’a donc placé en garde à vue pendant 24 heures. Durant ce temps j’ai demandé plusieurs fois à consulter les différents procès-verbaux y compris d’audition sans que ce droit ne m’aie été accordé. Les officiers de police se moquaient de moi et me traitaient comme si j’avais réellement jeté une trottinette : « on n’est pas ici par hasard ». Le médecin m’a signifié qu’il « n’aime pas les gilets jaunes » lorsqu’il m’a observé. Il n’y avait pas de couvertures car les officiers de police « nous faisaient une faveur en ne nous les proposant pas vu leur état ». Nous étions sept dans une petite cellule, dormant à même le sol.
Mes codétenus ont également eu leurs droits fondamentaux bafoués. Trois d’entre eux se trouvaient en garde à vue pour avoir eu des « armes » dans leur sac. Les armes étaient, en l’espèce, des masques à gaz et des lunettes de protection, soit des équipements de protection individuelle contre l’arme chimique équipant les forces de l’ordre et causant un problème de santé publique. Aucune autre arme ne se trouvait dans leur sac sauf pour l’un d’entre eux, qui avait pris des « objets incendiaires », ce qui lui a valu une prolongation de sa garde à vue. Ces objets n’étaient autres que cinq petits pétards festifs. Un détenu a été passé à tabac lors de son interpellation et est arrivé blessé. Il a été jugé n’étant pas apte à effectuer une garde à vue par le médecin, mais il est tout de même resté dans la cellule toute la nuit. Enfin un dernier codétenu devait prendre des médicaments, le médecin l’a confirmé, mais on lui a refusé les médicaments et la consultation du procès-verbal d’auscultation du médecin.
Lors de mon audition, il m’a été
indiqué qu’un témoin ayant soi-disant une vidéo de moi en train de lancer la
trottinette ne répondait pas au téléphone, et que je resterai en garde à vue
avec prolongation possible tant que ce témoin n’a pas été retrouvé. J’ai
pourtant fourni toutes les preuves indiquant que je ne pouvais être l’auteur de
ces faits, et indiquant que j’avais des rendez-vous importants avec des
scientifiques reconnus à honorer.
J’ai été relâché après 24 heures complètes de garde à vue, et des remarques désobligeantes des officiers de police m’indiquant que « j’avais de la chance qu’il n’y avait pas de caméras ». En sortant j’ai découvert le twitter du ministre de l’intérieur, indiquant publiquement (21 Septembre, 19h56) :
« Gratitude aux forces de l’ordre déployées sur tout le territoire pour préserver l’ordre et garantir la libre expression. Des individus violents ont été interpellés et les exactions stoppées. Le ministère de l’Intérieur reste vigilant et mobilisé : force doit rester à la loi. »
J’étais secoué par ces événements et j’ai eu besoin de communiquer à ce sujet sur le ton de la plaisanterie et de l’humour :
Je pensais que ces aventures étaient enfin passées, que j’allais pouvoir envisager des choses plus sereines. J’avais un rendez-vous en centre-ville, et je m’étais accordé un samedi de pause, sans manif Gilets Jaunes, sans activités, juste voir une amie. Elle m’a donné rendez-vous place Masséna, le lieu le plus neutre de Nice. Je n’avais pas imaginé à ce moment que de dangereux terroristes avaient préparé un attentat. Et quel attentat. 9 d’entre eux ont comploté pour préparé une attaque de la banque Société Générale dans le cadre d’un mouvement global lancé par Attac. Je n’en avais pas connaissance, mais je connaissais de vue, car ils étaient présents en manifs, deux de ces odieux criminels. L’action était programmée pour 13h30, heure à laquelle j’ai péniblement trouvé une place pour garer ma voiture, assez loin de la place Masséna. Je me suis donc mis à marcher en direction de la place, passant à proximité de la banque vers 14h. Mon amie était en retard. C’est ainsi que j’ai vu ces militants se faire arrêter. Etonné du traitement qui leur était réservé, je suis allé saluer ceux que je connaissais et leur ai demandé ce qui se passait. Cela m’a valu un contrôle d’identité, auquel j’ai répondu en contrôlant l’identité des contrôleurs, leur demandant leur identifiant RIO obligatoire. Tous n’ont pas accepté de me le donner.
Un de ces officiers de police a alors décidé de mentir, et de m’accuser d’avoir participé à l’action, il m’a vu lancer de la peinture. Ce mensonge est sans doute dû au fait qu’il a refusé de me donner son RIO. J’ai été embarqué et j’ai immédiatement filmé ce qui se passait.
Il s’agissait alors d’un simple contrôle d’identité, mais une fois arrivé à Auvare, on m’a indiqué que ce serait garde à vue. J’avais l’habitude : médecin, avocat commis d’office, attente, OPJ… Je me suis ennuyé encore une fois pendant 24 heures. J’ai eu le temps d’apprendre que l’action de ces camarades de garde à vue était très bien préparée : du lave-vitre bio mélangé à du charbon, et non pas de la peinture, partant à l’eau et rendant une plainte ridicule. Mais ce que je ne pensais pas possible est arrivé : perquisition à mon domicile. Et quelle perquisition , on en a trouvé des choses !
Après prolongation, ma garde à vue ayant duré 48 heures complètes, je suis allé soutenir ces militants dont j’ai découvert l’histoire. Et là encore, le respect des forces de l’ordre n’était pas trop au rendez-vous. Un peu de lecture, des échanges, et une tentative de sensibiliser ces officiers à la santé publique se sont malheureusement avérés être très infructueux. Je suis sorti dépité. Mais la presse s’en est un peu mêlée, qu’elle soit russe, française de gauche ou de droite.
Aucun des enquêteurs n’a jugé utile d’écouter mon répondeur cependant, alors que je leur avais proposé dès le départ. J’y ai donc trouvé ceci une fois que je suis sorti :
4) Joyeux anniversaire !
Pour l’anniversaire des 1 an des gilets jaunes, j’ai été place d’Italie. Nous avons été coincés, empêchés de sortir, et gazés toute la journée. j’ai voulu sortir, me disperser comme on me l’ordonnait, j’ai essayé de sortir par tous les côtés de la place : rien à faire.
Le soir, dépités, nous sommes allés aux Champs Elysées, et nous avons vu tous les journalistes se faire fouiller, contrôler, tous le monde avoir peur, il régnait une ambiance de couvre-feu sans couvre-feu, comme si la police s’était transformée en milice pour empêcher toute expression publique. J’ai voulu casser cette ambiance de peur, j’ai été le seul à mettre son Gilet Jaune devant l’Arc de Triomphe.
Je ne manifestais pas vraiment, vu que j’étais seul. J’ai simplement donné une interview au seul journaliste qui a réussi à passer jusque-là (mais qui ne l’a semble-t-il jamais publiée) :
Ceci m’a valu une belle petite amende que voici :
5) Josiannnnne
Enfin, comme si ça n’avait pas suffi, le lendemain, en se préparant à rentrer, nous décidons de passer par Les Halles avec Josiane, médecin généraliste qui m’accompagne dans mes aventures. Nous avons été fouillés, un masque à gaz a été trouvé et voilà que Josiane se fait embarquer :