Gaz lacrymogène: Montpellier suffoque

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Gaz lacrymogène: Montpellier suffoque

4 AVRIL 2019 PAR XAVIER MALAFOSSE ET BENJAMIN TÉOULE (LE D’OC)

Au lendemain de l’acte XIX des « gilets jaunes », samedi 23 mars, plusieurs manifestants ont constaté des problèmes de santé liés à l’utilisation massive et répétée du gaz lacrymogène. Les forces de l’ordre commencent, elles aussi, à relever quelques symptômes. Ne s’agit-il pas plus d’un problème de santé publique que de maintien de l’ordre ?

« On est plus chaud ! Plus chaud ! Plus chaud qu’le lacrymo ! » Ce slogan entendu quasiment chaque samedi dans le cortège des « gilets jaunes » symbolise la volonté de ne pas se retirer des rues du centre-ville de Montpellier, malgré la volonté des forces de l’ordre de disperser les manifestants. Mais les contestataires pourraient bien déchanter.

En effet, ces deux dernières semaines, pour la première fois depuis le début du mouvement, un nombre important d’entre eux se plaint de la dégradation de leur santé. Les témoignages sont nombreux et les symptômes vont tous dans le même sens : fatigues chroniques anormales, difficultés respiratoires, saignements du nez, céphalées, pics de tension, diarrhées et nausées.  

Une boucle Telegram, application de messagerie sécurisée, a été ouverte par Christophe, membre de la cellule communication au sein de l’assemblée des gilets jaunes de Montpellier, afin de recueillir ces témoignages. « J’ai des essoufflements au moindre effort. J’ai la sensation d’étouffement. Mon amplitude respiratoire est diminuée », écrit Hamida. « Les nuits sont difficiles. J’ai un gros mal de gorge, ma toux est douloureuse et j’ai mal aux poumons », peut-on lire également. Ou encore : « Je suis HS ! Je tousse grave et crache très jaune, j’ai la gorge irritée. » Des personnes, jusque-là non diagnostiquées comme asthmatiques, auraient même été prises de crises d’asthme. 

Une nuée de gaz lacrymogène rue Foch, à Montpellier. © Xavier Malafosse

Une nuée de gaz lacrymogène rue Foch, à Montpellier. © Xavier Malafosse

  • « La dose de trop »

Le 23 mars, Maria, aide-soignante de Frontignan et volontaire chez les street medics, s’est déplacée dans la capitale héraultaise pour participer à l’acte XIX, un rassemblement régional réunissant un peu plus de 4 000 manifestants. Trois jours après, elle constatait subir encore d’importantes séquelles.

« J’ai les yeux qui brûlent. Pendant plusieurs jours, je ne pouvais pas sortir dehors sans protections solaires, lunettes et casquette. J’ai eu une inflammation de la sphère ORL. C’est la première fois qu’il m’arrive d’avoir de tels encombrements après une manifestation, explique-t-elle au D’Oc. Pour moi, ce samedi-là, la quantité de gaz reçue n’avait rien à voir avec les week-ends précédents. Ça m’a brûlé la peau. Je suis allée aux urgences car c’était la dose de trop. Puis, j’ai consulté mon médecin généraliste, et été mise sous cortisone. » Choquée, elle n’a pas souhaité revenir arpenter les rues de Montpellier pour l’acte XX.

De son côté, Fabienne, infirmière libérale, se sent « dans un état grippal »« les jambes sciées ». Elle ressent ces symptômes depuis l’acte XVIII de Paris, auquel elle a participé. Mais Fabienne ne comprend pas, se considérant d’ordinaire en bonne forme : « J’ai tout de même réalisé la marche citoyenne pour le RIC, en février, qui partait du Grau-du-Roi [dans le Gard – ndlr] pour rejoindre la capitale. »

Mêmes anomalies pour Kevin, de Narbonne, après sa mobilisation à Montpellier pour l’acte XIX : « Pendant deux ou trois jours, j’ai saigné du nez. J’ai encore des maux de tête, je suis essoufflé comme si je venais de fumer quatre paquets de clopes d’un coup. »

Un autre gilet jaune de l’Aude raconte au D’Oc avoir eu des séquelles inédites après la manifestation du 23 mars. « Le dimanche, j’étais anormalement fatigué, j’ai eu des troubles de l’élocution, des oublis injustifiés, se souvient Ludovic, fonctionnaire territorial. Le lundi, je suis parti aux urgences. On m’a dit que mon état était semblable à celui d’une personne qui consommait des psychotropes. Puis, au fil des jours, c’est passé. »

On trouve également d’autres récits sur les réseaux sociaux. La situation inquiète la Ligue des droits de l’homme (LDH) de Montpellier, d’autant que l’une de ses observatrices a, elle aussi, subi d’étonnants troubles après la journée du 23 mars. Son docteur explique constater « une exacerbation sévère d’asthme suite à un syndrome d’irritation bronchique ».

Deux jours après l’acte XX du 30 mars, le médecin écrivait que la patiente « exposée à plusieurs reprises à des gaz lacrymogènes à l’origine de crises d’asthme sévères » avait « un bilan fonctionnel très altéré avec un VEMS [volume expiratoire maximal par seconde – ndlr] à 1.441, soit 54 % de la valeur théorique, distension et hyperinflation. La patiente présente des symptômes pluri-quotidiens. Je propose une corticothérapie orale progressivement décroissante sur 7 jours » et recommande « des nébulisations de Ventoline » ainsi qu’un « scanner thoracique ».

Plusieurs journalistes montpelliérains, habitués à couvrir les manifestations, ont également ressenti l’intensité plus forte du gaz lacrymogène, le quotidien Midi Libre s’en étant même fait l’écho lundi dernier. La LDH prend le sujet très au sérieux : samedi, devant la préfecture de l’Hérault, ses représentants ont d’ailleurs lancé un appel à témoignages pour mesurer l’ampleur du phénomène. 

  • Les forces de l’ordre dans le doute

Ces derniers samedis, les tirs de gaz lacrymogène partent tous azimuts, que ce soit dans les petites ruelles médiévales de l’Écusson ou sur la vaste place de la Comédie. Il n’est pas rare que les forces de l’ordre se retrouvent elles-mêmes au milieu des nuages de gaz.

« De plus en plus de collègues sont incommodés, confirme au D’Oc Christophe Miette, responsable syndical des cadres de la sécurité intérieure (SCSI) pour la zone Occitanie. Ces dernières semaines, les cartouches contiennent plus de galettes. Il existe différentes sortes de grenades dont la teneur en Cs varie entre 7 % et 15 %. Chaque organisation fonctionne avec ses propres méthodes de lancer. »

Christophe Miette affirme que « le stock de grenades a été renouvelé en 2015 et a une durée de validité de 20 ans ». Selon lui, « la composition du gaz n’a pas été modifiée ». Néanmoins, l’augmentation du dosage n’est pas sans conséquences. D’après lui, « il y a plus de particules qui flottent dans l’air, et donc, beaucoup plus qui s’imprègnent sur la peau et les vêtements. L’idéal serait de se mettre nu, de se laver et de changer ses vêtements rapidement ».

Le constat est aussi partagé par Yann Bastière, délégué syndical de l’unité SGP Police FO à Montpellier. « Plusieurs collègues ont des problèmes cutanés et oculaires, dus à un matériel de protection inadapté », note-t-il auprès du D’Oc. Il relève « quelques arrêts maladie dont la cause serait aussi à mettre en perspective avec les risques psychosociaux liés à une sollicitation permanente depuis quatre mois ».

Dans cette période agitée, le suivi médical des fonctionnaires de police n’a pourtant pas été renforcé. Et Yann Bastière admet volontiers que recevoir du gaz lacrymogène tous les samedis depuis environ 15 semaines est « une situation inédite ». Il y a peu de rotation chez les effectifs, « par exemple, les mêmes hommes de la compagnie départementale d’intervention sont sur le terrain trois samedis sur quatre ».

Avec des conséquences pour tout le monde, y compris commerçants, touristes, passants, personnes âgées ou vulnérables, parents avec poussettes et bambins. Car le gaz lacrymogène est une arme non létale mais imprécise. Elle ne cible personne en particulier, et son usage semble souvent répété et disproportionné.

  • La France, pays pilote

Si la Convention de Genève sur les armes chimiques (1993) interdit l’emploi des gaz lacrymogènes en temps de guerre, paradoxalement, il est autorisé dans le maintien de l’ordre. La France, pays pilote dans l’utilisation du gaz, en a fait sa doctrine. Un usage qui tend à se banaliser.

Plus de 10 000 grenades auraient été tirées à Notre-Dame-des-Landes en dix jours, tandis qu’un brigadier-chef reconnaît dans Le Figaro que sa compagnie de CRS en a tiré plus d’un millier lors de la troisième journée de mobilisation des gilets jaunes à Paris, lors des incidents autour des Champs-Élysées (au total, il y en avait eu 5 000 la semaine précédente dans la capitale).

Pourtant, les études sur sa composition restent opaques et les conséquences sur l’être humain se révèlent encore approximatives. Ces effets, d’ordinaire instantanés, peuvent être renforcés chez les enfants, les femmes enceintes et les personnes souffrant d’asthme ou de problèmes bronchiques, comme le rapporte le journal Regards.

Le 15 mars 2018, le média indépendant en ligne Reporterre a rappelé que le Défenseur des droits avait relevé dans un rapport que « la police allemande n’utilise pas de gaz lacrymogène, considérant que des personnes non agressives ou non violentes pourraient en subir les effets indûment ». En 2014, une ONG a recensé 39 morts à Bahreïn après l’emploi de gaz lacrymogène par le régime, lors du soulèvement de sa population. La Corée du Sud, mais aussi la France, ont dû stopper l’exportation de cette arme chimique.

GJ Magazine – LCI se réveille

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Intoxication au cyanure, LCI se réveille ! (Màj)

5 avril 20190 réaction 8408 SociétéVictimes

10/4/19
Les officiciers et commissaires de police utilisent l’article de LCI à la vidéo de Fly Rider

Officiers et Commissaires de police@PoliceSCSI

Un peu de lecture pour ⁦@FlyRiderGj⁩ , les professeurs de chimie en herbe, les diffuseurs de #fakenews.#FDO #lacrymogène #cyanure
Gilets jaunes : des manifestants ont-ils pu être intoxiqués au cyanure ? – LCI https://www.lci.fr/population/fact-check-gilets-jaunes-des-manifestants-ont-ils-pu-etre-intoxiques-au-cyanure-2117244.html …8220:05 – 10 avr. 2019Informations sur les Publicités Twitter et confidentialitéGilets jaunes : des manifestants ont-ils pu être intoxiqués au cyanure ?#Population : À LA LOUPE – Sur les réseaux sociaux, de nombreux Gilets jaunes se montrent inquiets. Ils craignent que les gaz lacrymogènes lancés lors des manifestations ne causent des intoxications…lci.fr89 personnes parlent à ce sujet

https://youtu.be/AR1FGTq6ZP8

Officiers et Commissaires de police@PoliceSCSI · 10 avr. 2019

Un peu de lecture pour ⁦@FlyRiderGj⁩ , les professeurs de chimie en herbe, les diffuseurs de #fakenews.#FDO #lacrymogène #cyanure
Gilets jaunes : des manifestants ont-ils pu être intoxiqués au cyanure ? – LCI https://www.lci.fr/population/fact-check-gilets-jaunes-des-manifestants-ont-ils-pu-etre-intoxiques-au-cyanure-2117244.html …Gilets jaunes : des manifestants ont-ils pu être intoxiqués au cyanure ?#Population : À LA LOUPE – Sur les réseaux sociaux, de nombreux Gilets jaunes se montrent inquiets. Ils craignent que les gaz lacrymogènes lancés lors des manifestations ne causent des intoxications…lci.fr

V for Vendetta@HHoneur123:56 – 10 avr. 2019Informations sur les Publicités Twitter et confidentialité

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5/04/19

Nous vous avions alerté au mois de Mars au sujet de plusieurs intoxications, voir notre article …

Des gilets jaunes intoxiqués au cyanure ?

LCI semble se reveiller

Depuis plusieurs semaines, les craintes se font de plus en plus fortes dans les rangs de Gilets jaunes : les gaz lacrymogènes contiendraient du cyanure et plusieurs manifestants auraient été intoxiqués. Des messages alarmants sont régulièrement postés sur les groupes Facebook du mouvement. Créé le 16 mars, le groupe « SOS ONU OFFICIEL Appel à Témoins Violences Policières GJ » récolte, comme son nom l’indique, tous les témoignages possibles sur les violences commises par des forces de l’ordre, en vue de déposer un dossier auprès des Nations Unies. Les potentielles intoxications au cyanure en font partie. Le 1er avril, les administrateurs assurent avoir une preuve. Ils postent les résultats d’un test sanguin sur le réseau social, avec pour commentaire : « Analyses CYANURE POSITIF !! »

Info Dénichée sur lci.fr à lire en intégralité en cliquant ici. Votre avis est important, exprimez-vous. (Commentaire apprécié)

Vigimi – Leçon 2


Cette note concerne la matière première industrielle, ce que nous comprenons bien. Mais comme pour tout produit chimique, justement, la dangerosité est directement liée à la concentration et la durée d’exposition de l’individu (respiration, ingestion, contact avec la peau et les yeux), et à l’état de santé de l’individu.

C’est pour cela que nous exigeons que notre haute hiérarchie et les fabricants-fournisseurs nous communiquent sans plus de délais, les compositions des munitions que nous avons l’ordre d’utiliser.


Danger !

Selon la classification fournie par les entreprises à l’ECHA (European Chemicals Agency) dans les enregistrements REACH, cette substance est mortelle en cas d’inhalation, toxique en cas d’ingestion, très toxique pour les organismes aquatiques avec des effets néfastes à long terme, provoque une irritation oculaire grave, peut provoquer une réaction allergique cutanée et peut irriter les voies respiratoires.

Au moins une entreprise a indiqué que la classification de la substance est affectée d’impuretés ou d’additifs.

De plus, la classification fournie par les entreprises à l’ECHA dans les notifications CLP indique que cette substance peut provoquer des symptômes d’allergie ou d’asthme ou des difficultés respiratoires par inhalation.

Description des premiers secours

Si inhalé

Fatal si inhalé. Sortez la personne de la zone contaminée et restez au repos à l’extérieur ou dans un endroit bien ventilé. Les effets irritants induits par le CS peuvent durer 30 minutes ou plus après avoir quitté la zone contaminée. En l’absence de respiration, pratiquer la respiration artificielle.

En cas de contact avec la peau

Laver avec du savon (sans huile) et beaucoup d’eau. Enlever / Enlever immédiatement tous les vêtements contaminés. Peut causer des réactions allergiques, en cas de contact avec les yeux.

Si nécessaire, rincez abondamment à l’eau pendant au moins 15 minutes après avoir retiré les lentilles de contact, consultez un ophtalmologiste. Prévoir des fontaines pour le lavage des yeux et des douches de sécurité dans les ateliers où le mélange est manipulé.

En cas d’ingestion

Nocif par ingestion. Si la victime est consciente, rincez abondamment la bouche avec de l’eau. Rechercher immédiatement un avis médical. Ne pas faire vomir, pour une personne inconsciente. Peut causer des dommages à l’estomac.

Principaux symptômes et effets, aigus et différés

INHALATION : irritation des voies respiratoires, nausées, vomissements, difficultés respiratoires, maux de tête, hyperémie pulmonaire.

INGESTION : Diarrhée, spams, convulsions.

PEAU : rougeur, sensation de brûlure, formation de vessie en cas de réaction allergique.

YEUX : effet lacrymal, sensation de brûlure, irritation, conjonctivite, rougeurs, lumière aveuglante.


Traduction de la note REACH sur le site de l’ECHA

Sources de l’article :

https://echa.europa.eu/brief-profile/-/briefprofile/100.018.435#collapseSeven

https://echa.europa.eu/registration-dossier/-/registered-dossier/26045/9

Vigimi – Leçon 3


On découvre une publication en anglais d’un produit permettant une prévention et décontamination des effets oculaires et cutanés de l’agent chimique CS testé sur 5 gendarmes, qui a été présentée en 2002, en Suisse.


Prévention des effets oculaires et cutanés du gaz lacrymogène et décontamination active à la Diphotérine : études préliminaires chez 5 gendarmes français

Le « gaz lacrymogène » ortho-chlorobenzylidène malononitrile (CS) est un agent antiémeute lacrymal qui provoque une irritation des yeux, un larmoiement excessif et un blépharospasme.

La Diphotérine® s’est révélée efficace pour la décontamination d’une grande variété de projections de produits chimiques pour la peau et les yeux et a été testée dans une exposition au CS.

Cinq gendarmes français sont entrés dans une chambre d’exposition standard, soit pour développer les signes et les symptômes oculaires ou cutanés, pour être décontaminés à la Diphotérine après l’exposition, soit pour l’utiliser comme prophylaxie en préexposition dans les yeux et sur le visage avant leur entrée dans la chambre.

Les gendarmes qui sont entrés dans la chambre du CS sans application préalable de Diphotérine ont développé les effets attendus d’un larmoiement excessif, d’une irritation des yeux et d’un blépharospasme. Après la décontamination post-exposition à la Diphotérine des quatre gendarmes, ces effets ont rapidement disparu et ils étaient de nouveau pleinement opérationnels.

Lorsque la Diphotérine était appliquée sur les yeux et le visage avant d’entrer dans la chambre du CS, les effets attendus ne se sont pas produits et le cinquième gendarme est resté pleinement opérationnel jusqu’à la sortie de la chambre. Ces résultats suggèrent que la Diphotérine peut prévenir ou atténuer rapidement les effets oculaires et dermiques du CS et permettre aux agents de la force publique de rester pleinement opérationnels ou de retrouver rapidement leur statut opérationnel après la décontamination.


Traduction de l’article du Journal of Emergency Medicine de l’American Academy of Emergency Medicine (AAEM) de la présentation faite présenté au CBMTS-IV (Chemical Biological Medical Treatment Symposium-IV), à Spiez, en Suisse, du 28 avril au 3 mai 2002. Sources de l’article : https://www.jem-journal.com/article/S0736-4679(05)00064-8/abstract

L’Etat français a donc autorisé Prevor, entreprise privée, à utiliser 5 de nos collègues comme cobayes pour faire sa promotion, il y a 15 ans. Cependant sur le terrain les policiers ne sont pas équipés de Diphoterine et doivent subir les effets oculaires et cutanés du gaz contenant l’agent chimique CS.

La publication scientifique du fabricant indique qu’elle a un effet décontaminant, calmant et curatif, c’est à dire post-exposition, mais aussi préventif – protecteur- préexposition. On peut comprendre que dans ce cas, l’effet « lacrymogène » annoncé par les pouvoirs publics est neutralisé et que ces mêmes pouvoirs publics ne veulent pas se retrouver dans la situation d’utiliser une munition qu’ils ne pourraient plus appeler « lacrymogène », pour ses éphémères effets lacrymogènes, dans le seul but de masquer tous les effets à court, moyen et long terme sur la santé des personnes exposées.

Son silence relatif à sa gamme de produits préventifs et décontaminant du CS et autres agents chimiques agressifs ne constituent elle une complicité avec les décideurs de ces gazages massifs ? 

D’autant que sur son site Prevor ne fait pas état de l’expérience sur nos collègues gendarmes, alors que dans le contexte actuel cela aurait pu booster ses ventes. Curieux.

Tout particulier peut commander librement de la Diphoterine sous plusieurs modèles de contenants et d’applicateurs. Comme nous policiers n’en sommes pas dotés à titre préventif et curatif, pas plus que nos collègues des services d’urgence, voici le lien pour en commander à titre personnel.

Si les manifestants allaient eux aussi s’acheter ce produit, peut-être que l’Etat serait obligé de revoir son utilisation d’armes chimiques dans le cadre de maintien de l’ordre.

Nous rappelons que ce produit ne protège et ne soigne en aucun cas les nombreux dommages à court, moyen et long terme de l’agent CS sur l’organisme de la personne qui y a été sujette. Nous détaillerons ces effets dans nos prochaines « leçons ».

Vigimi – Lecon 3b

« L’USAGE DES ARMES CHIMIQUES EST UN CRIME DE GUERRE (…). LA FRANCE COMME L’A RAPPELÉ LE PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE (…) ASSUMERA TOUTES SES RESPONSABILITÉS AU TITRE DE LA LUTTE CONTRE LA PROLIFÉRATION CHIMIQUE. » JEAN-YVES LE DRIAN

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Etonnant, étrange plutôt que ces symptômes et maladies ne soient pas l’objet d’informations et alertes publiques des autorités compétentes et des médias, alors que les expositions subies par nos collègues policiers, comme par les manifestants et les passants sont bien plus fortes que pour les expositions faisant l’objet des études scientifiques internationales citées dans cet article. Du fait de la concentration possiblement beaucoup plus importante du CS dans les munitions françaises, et l’exposition bien plus longues et plus répétées et des quantités massives – 10,000 munitions en une journée relevée pour l’Acte 3 à Paris seulement, soit une grenade toute les 5 secondes sur 14 heures théoriques de manifestation, pour 11,000 grenades tirées en une semaine à Notre-Dame-des Landes -.

Qui alerte nos collègues sur ces dangers liés à l’usage de ces matériels et munitions imposées dans le cadre de la pratique de leur profession et des ordres auxquels ils ont le devoir d’obéir ?

Qui alerte la population, les citoyens français quant aux risques potentiellement mortels qu’ils encourent en étant exposés à cet agent CS d’un autre temps, dit « lacrymogène » ?

La présidence ? Le Ministre de l’Intérieur ? Le Ministre de la Santé ? Les préfets ? Les médecins et l’Ordre des Médecins, la Direction des Hôpitaux ? Les Services d’urgence de type SAMU ? Les Pompiers ? La Croix Rouge ? Les journalistes et médias ?

En tant que syndicat de policiers, nous veillons à la santé de nos collègues et défendons leur vie en dénonçant le maintien d’une munition d’un autre temps.

Mais il est étrange que nous soyons les seuls à nous intéresser à ces dangers et à mettre quelques minutes à accéder à des documents reconnus mondialement alertant sur les graves dangers de l’agent CS… Depuis une demi-douzaine d’années, VIGI alerte et réclame le passage à un gaz nouvelle génération de type OC (Oleoresin Capsicum, le nom scientifique du gaz poivre). L’Etat, les pouvoirs, Publics, la Nation, sont-ils prêts à une grave crise sanitaire et à revivre un « Responsable mais pas Coupable », de l’affaire du sang contaminé ?

Pourquoi ignorer ces données scientifiques nombreuses publiées depuis des années en anglais, connues et reconnues mondialement en tout cas dans toutes les démocraties et qui ont fait que l’agent CS a été depuis des années déjà remplacé majoritairement par le « gaz poivre » produit à partir d’extraits de piment, un autre agent beaucoup moins nocif à court et moyen terme, tout en étant aussi efficace « sur le champ » ?

Les Pouvoirs Publics français le savent pertinemment puisqu’en 1994, ils ont contracté, à travers le GIAT (Groupement Industriel des Armements Terrestres), cette société inventeur et fabricante américaine du gaz poivre -ZARC International Industries- pour les assister dans la construction de plusieurs systèmes d’armes à tir rapide chargés au gaz poivre.

Le principe de précaution passe par de études indépendantes. Américains les ont faites et UK les a faites. Pas la France ?

Afin d’énumérer en détail les effets immédiats, différés et à long terme étudiés et prouvés sur l’individu exposé à l’agent CS, nous vous communiquons les informations collectées par le National Center for Biotechnology Information, US National Library of Medecine (NCBI), c’est-à-dire un organisme public américain de renommée mondiale, auprès de chercheurs américains, anglais, chinois, israéliens, italiens, turcs…


Il faut étudier scientifiquement la toxicité immédiate et à moyen et long terme, la mutagénicité et la cancérogénicité.

Le ministère britannique de la Santé, avec le soutien du Home Office, a demandé à trois de ses comités consultatifs (sur la toxicité, la mutagénicité et la cancérogénicité des produits chimiques dans les aliments, les produits de consommation et l’environnement) d’étudier l’utilisation du vaporisateur de CS en tant que produit chimique incapacitant pour des raisons de santé publique. 

Définition et explication du CS

Aux températures et pressions quotidiennes standard, le CS forme un cristal blanc avec une faible pression de vapeur et une faible solubilité dans l’eau. Les aérosols de CS agissent donc comme un « picot en poudre » avec des particules microscopiques qui sont de puissants irritants sensoriels s’attachant principalement aux membranes muqueuses et à la peau humides. L’œil est l’organe le plus sensible du contrôle des émeutes car le CS provoque l’épiphora, le blépharospasme, une sensation de brûlure et des problèmes de vision. La toux, une augmentation de la sécrétion muqueuse, de graves maux de tête, des vertiges, une dyspnée, une sensation d’oppression thoracique, une difficulté à respirer, des réactions cutanées et une salivation excessive sont courants. Les symptômes apparaissent au bout de 20 à 60 secondes et, si la personne exposée est mise à l’air frais, ces observations cessent généralement au bout de 10 à 30 minutes. 

57% des rapports d’exposition au CS comprenaient des mises en gardes sur les conséquences à long termes. Certains cas sortent sans hospitalisation et sont traités en ambulatoire ou nécessitent une hospitalisation inférieure à 24 h. Les cas plus graves nécessitaient une meilleure surveillance de leurs résultats cliniques et étaient hospitalisés pendant 5 jours à 2 semaines. Dans le rapport rédigé par Panreix-Spake, la durée moyenne d’hospitalisation pour les 11 patients était de 6 jours.

Trois cas, qui faisaient référence aux conséquences à long terme des agents de lutte antiémeute et plus précisément du spray CS, ont été publiés. Le premier de Hill décrit une réaction d’hypersensibilité multi-systèmes qui a duré plus de 6 mois avec une hospitalisation nécessaire même trois mois après l’exposition. Cette affaire s’est également révélée être une menace pour la vie étant donné que le sujet devait entrer dans une unité de soins intensifs. Il y a deux cas de syndrome de dysfonctionnement des voies respiratoires réactives présenté par Roth et al. et Hu et Christani, qui ont duré plus de deux et trois ans, nécessitant plusieurs hospitalisations. La dermatite de contact allergique pourrait également être considérée comme un effet à long terme, en particulier lors d’une exposition professionnelle. Karaman et al. ont décrit un cas d’obstruction grave des bronches et du larynx qui s’est présenté 21 jours après l’exposition et qui a nécessité un examen laryngoscopique et une bronchoscopie. De plus, ce cas s’est avéré être une maladie menaçant le pronostic vital et une trachéotomie était nécessaire. Il est intéressant de noter que les sujets rapportés dans les références et certains sujets rapportés dans les travaux de Watson et al. ont été exposés à la CS dans des espaces clos / confinés.

En outre, 70% des rapports de cas comprenaient des informations disponibles sur la nécessité d’une hospitalisation après une exposition à la CS.

Des populations à haut risques sont clairement identifiées : les femmes enceintes, les très jeunes et les personnes âgées ainsi que « ceux souffrant d’asthme ou de maladie obstructive chronique, d’hypertension et de maladies cardiovasculaires et éventuellement ceux prenant des médicaments neuroleptiques. 

Nous avons également tenté de présenter les rapports de cas en fonction des paramètres suivants: type d’exposition (professionnelle ou non professionnelle), conditions d’exposition spécifiques (agent dans l’air, s aérosol CS, contact direct CS, exposition secondaire), durée d’exposition (aérosol CS) ), distance d’exposition (aérosol CS), partie du corps exposée (aérosol CS) ou affectée (symptômes cutanés), période de latence et type de symptômes, durée des symptômes, admission à l’hôpital, mode de traitement et conséquences à long terme. 

Effets cliniques de l’exposition à la CS : Une brève durée des symptômes a été rapportée concernant l’irritation des voies respiratoires, alors que l’oppression thoracique peut durer un jour. Cependant, les complications peuvent durer des mois et même jusqu’à deux ans en cas de syndrome de dysfonctionnement des voies respiratoires réactionnelles (RADS). L’érythème peut durer de quelques jours à une semaine, tandis que les éruptions vésiculaires ou le gonflement diffus disparaissent généralement en quelques jours ou jusqu’à 4 semaines. Dans le cas d’AGEP présenté par Wu et al. les symptômes ont persisté plus de deux semaines. De plus, dans le cas présenté par Hill et al., la dermatite a duré plusieurs mois.

Cependant, les complications peuvent durer des mois et même jusqu’à deux ans en cas de syndrome de dysfonctionnement des voies respiratoires réactionnelles (RADS).

Des symptômes et maladies nombreux et variés sont à attendre, avec un temps de latence plus ou moins court ou long selon les paramètres tels que temps total et nombre d’expositions, proximité et régularité des expositions, concentration de l’agent dans les munitions et concentration du nuage de gaz (proximité avec la source d’émission et/ou nombre de munitions utilisées). Les symptômes et les maladies déclenchées par l’exposition en CS dépendent aussi de l’état de santé, de la condition physique de la personne, âge, etc.

Les personnes enceintes sont particulièrement en danger avec risque de fausse couche ainsi que les personnes à faiblesse ORL et cardiaques, les enfants et les personnes âgées.

Outre des effets cliniques transitoires, le CS pourrait avoir des effets graves et durables sur la santé humaine. 

Il existe des données disponibles qui font référence à des effets à long terme et même à des conséquences représentant un danger de mort. 

Il existe également des cas de réactions cutanées aigües sous forme de pustules aiguës généralisées exanthémateuses, avec des symptômes commençant 3 semaines après l’exposition.

A-Effets cliniques cutanés 

La période de latence des résultats cliniques cutanés varie considérablement, de l’immédiat / quelques minutes à 1 à 2 semaines :

* brûlures sur les parties exposées de la peau jusqu’à cloques

* érythème

* éruption vésiculeuse

* cloques

* pustules aiguës généralisées exanthémateuses

* sensation de brûlure de la peau

* irritation cutanée avec ou sans douleur

* gonflement, œdème,

* prurit, démangeaisons contagieuses

* éruptions, réactions cutanées

* eczéma ou une dermatite séborrhéique

* lichénification, épaississement de l’épiderme

* érythème cicatrice peut durer de quelques jours à une semaine

* dermatite de contact allergique

* dermatite de contact irritant

* dermatite séborrhéique

* pustules aiguës exathémateuse généralisée, avec des symptômes commençant 3 semaines après l’exposition, les symptômes ont persisté plus de deux mois.

* leucodermie chimique

En outre, il est décrit une susceptibilité accrue possible à la CS chez les personnes atteintes de rosacée.

Une variation importante de la période de latence des effets cliniques a été observée (6 h à 7 jours).

B-Effets cliniques respiratoires

La période de latence pour les effets cliniques respiratoires varie d’immédiate / de quelques minutes à plusieurs semaines, mois.

* brûlures

* gorge enflammée

* maux de gorge

* toux

* écoulement nasal

* augmentation de la sécrétion muqueuse,

* hémoptysie (crachat de sang, de couleur vive, d’origine pulmonaire)

* hématémèse (crachat de sang, moins oxygéné et de couleur foncé, d’origine pulmonaire)

* essoufflement

* dyspnée ou oppression thoracique, douleurs thoraciques

* irritation respiratoire

* syndrome de dysfonctionnement des voies respiratoires réactionnelles (RADS) : le patient a continué à faire face aux symptômes deux ans après l’exposition et a besoin d’un traitement quotidien

* réaction d’hypersensibilité avec pneumonie

* réaction d’hypersensibilité avec bronchoconstriction

* laryngospasme

* obstruction laryngée

* laryngospasme lors du retrait de la sonde trachéale après avoir été exposé à la CS

C-Effets cliniques oculaires

La récession des symptômes de larmoiements doit survenir 30mn environ après l’arrêt de l’exposition à l’agent CS. Cependant, cet effet larmoiement peut durer pour certaines personnes et d’autres symptômes peuvent apparaitre aux yeux y compris avec une période de latence.

La période de latence dans laquelle se développent les résultats cliniques oculaires varie d’immédiat ou quelques minutes à moins de 24 h.

* larmoiements

* épiphora, larmoiements ininterrompus

* irritation et brûlures des yeux

* conjonctivite durée de 2 jours environ

* gonflements diffus de quelques jours à 4 semaines généralement

* blépharospasmes avec clignotement excessif des yeux pouvant se répéter au cours des mois

* kératite

* réduction passagère de la vision

* réduction de la vision dû à un œdème périorbitaire

* abrasion de la cornée par les cristaux de CS

* infection due à l’abrasion de la cornée par les cristaux de CS

D-Effets cliniques gastro-intestinaux :

* diarrhées

* douleurs abdominales

* nausées et vomissements

* pertes d’appétit

E-Autres symptômes :

* graves maux de tête

* vertiges

* lèvres douloureuses

* engourdissement de la langue

* fièvres

* fausses couches nombreuses chez les femmes enceintes

Des préoccupations ont également été exprimées au sujet des effets psychiatriques du gaz CS. Dans une étude menée auprès de demandeurs dans le cadre d’une action en justice conjointe contre la police, il est rapporté que le stress pendant l’exposition, ainsi que le trouble de stress post-traumatique, avaient été documentés même trois ans après une exposition à la CS.

F- Effets à long terme et menaçants pour la vie (non exhaustif) :

* réaction d’hypersensibilité multi-systèmes- 6 mois de soin intensifs en service d’urgence,

* syndrome de dysfonctionnement des voies respiratoires réactives, de 2 et 3 ans nécessitant plusieurs hospitalisations,

* dermatite de contact allergique,

* d’obstruction grave des bronches et du larynx qui s’est présenté 21 jours après l’exposition et qui a nécessité une laryngoscopie et une bronchoscopie, menaçant le pronostic vital puisqu’une trachéotomie était nécessaire.