Tous les articles par alex

« Celui qui déploie du CS est conscient qu’il peut tuer »

Lien vers l’article

Des disputes au sein du ministère de l’intérieur à propos du gaz de combat CS utilisé par la police : on en tire vers Brokdorf et Wackersdorf, des régions régies par la CDU-CSU, où des opposants au nucléaire ont subi une exposition à ce « super gaz lacrymogène » CS, et des médecins préviennent d’une méconnaissance de sa toxicité mettant la vie des manifestants en danger. 
Les manifestants ont subi des oedèmes du poumon, des chocs respiratoires et ont eu besoin de soins pour la peau. Les Länder dirigés par la SPD n’utilisent pas ce « gaz du diable », alors que le ministère de l’intérieur CSU/CDU prétend que le gaz n’est pas si dangereux et serait « médicalement inoffensif ».

Dans la ville de Linnich, les forces de l’ordre ont pu assister à une manifestation inhabituelle dans la cour de la police anti-émeute. Un homme seul s’est placé devant les canons à eau et a résisté jusqu’à ne plus pouvoir tenir debout avant que des médecins et des secouristes ne s’occupent de lui.
Cet homme, c’est Herbert Schnoor, 59 ans, ministre de l’intérieur du Land Nordrhein-Westfalen, et l’essai réalisé avec la force du canon à eau était en réalité un essai cobaye avec ce gaz controversé, le CS.
L‘expérience du ministre sous le jet de ce mélange de gaz CS et d’eau était, selon son porte-parole Reinhard Schimdt-Küntzel, « dégrisante et dévastatrice ». Après sa douche de gaz, Schnoor s’est senti comme « détruit » et « comme si une grosse bête venait de me vomir ». Pour les observateurs, il semblait « comme choqué, désorienté, étourdi et on ne pouvait pas lui parler pendant plusieurs minutes ».
Schnoor ne voulait même pas souhaiter à ses pires contradicteurs de se retrouver dans un tel état. « Tant que je serai ministre de l’intérieur », décida cet élu SPD après cette expérience de gazage lourde en conséquences, « la police de Nordrhein-Westfalen n’utilisera pas de gaz CS ».

Aujourd’hui, cinq ans après le test réalisé par le ministre, les habitants de Nordrhein-Westfalen comme le dit Schmidt-Küntzel, ne se sentent pas juste « confortés dans leur scepticisme ». Ils sont « vraiment soulagés » que dans leur région, malgré les ordres contradictoires, « on est restés clairement contre l’utilisation du CS ».
Car ce que Schnoor a expérimenté sur lui-même et que ses collègues des autres Länder régis par la CDU-CSU ne voulaient pas admettre, s’est avéré être une réalité dès la première utilisation du gaz CS contre les manifestants anti-nucléaire de Brokdorf et Wackersdorf. Ce gaz lacrymogène est le Chlorobenzylidenemalononitrile (CS – d’après le nom de leurs inventeurs Corson et Stoughton). 
Le bilan réalisé par des médecins a montré qu’il agit plus fortement et plus rapidement que le gaz lacrymogène habituel Chlorocétophénone (CN) et est d’après les médecins bien plus dangereux.
Le médecin Wolf-Dieter Grahn, de Schwandorf, qui a reçu plusieurs victimes du CS dans son cabinet, dit « ne plus être convaincu que ce gaz, comme tout le monde le prétend, serait si inoffensif que ça ». Le toxicologue Karl-Heinz Summer, travaillant à la société de recherche sur les ondes et l’environnement dans la ville de Neuherberg en bavière, en arrive à la conclusion que « chaque utilisation de CS », auquel les manifestants sont exposés et avec lesquels ils sont chassés, « est un danger d’un point de vue toxicologique ». Le chimiste Rainer Grießhammer de Freiburg, à l’institut de recherche sur l’environnement, tient les risques comme « incalculables » : celui qui déploie du CS contre des manifestants, que ce soit par canon à eau ou par grenade, agirait « volontairement avec négligence » affirme le scientifique, et « accepterait de prendre le risque de tuer des innocentes victimes ».
Même pour les experts du ministère de l’intérieur de Düsseldorf, « les soupçons qu’à l’échelle individuelle, il existe une bien plus grande sensibilité au gaz CS [que ce que l’on pensait jusque-là] ». Dans une analyse confidentielle qui a été récemment présentée au ministre, les fonctionnaires préviennent des effets très intenses (Schnoor) de hautes concentrations, « surtout quand on pense que les vêtements imbibés de CS sont encore portés pendant un moment après le gazage ». De plus, « lorsque la pression sanguine pré-existante était déjà assez élevée », dit la note, « il faut s’attendre à des complications ».
Le gaz controversé et ses conséquences sont en ce moment également un sujet pour la littérature médicale et scientifique. Dans une interview du « journal des médecins », le toxicologue spécialiste des poisons Max Daunderer parle de « 40 patients gravement atteints » dans son ambulance toxicologique après utilisation des gaz CS par la police, avec leur schéma clinique complet. Dans la revue spécialisée « Dermatoses », Thomas Fuchs et Hellmut Ippen, experts de la peau à l’université de Göttingen, sont très critiques vis-à-vis des gaz de combat CS et CN, « depuis des décennies, ces gaz sont utilisés comme arme de guerre militaire avec des conséquences graves sur la santé avec les personnes exposées, et que ces derniers sont maintenant utilisés comme moyen de combat par les forces de l’ordre ».
L’avertissement inhabituel d’autant de médecins et de scientifiques s’appuient sur des résultats médicaux après le gazage massif devant le grillage de l’usine de retraitement nucléaire (WAA) de Wackersdorf et au réacteur nucléaire de Brokdorf, qui a été mis en œuvre en Octobre dernier.
Des centaines de manifestants se sont présentés comme malades après le gazage massif des forces de l’ordre, et certains ont dû être hospitalisés. Les médecins traitants et les spécialistes de toutes parts ont été confrontés à des schémas cliniques jusque-là inimaginables.
Le médecin interne de Schwandorf Walter Angebrand a été « très étonné » de voir des brûlures au premier et au second degré chez ses patients, mais aussi des blessures aux yeux ou des oedèmes toxiques du poumon, « comme on n’a jusque là pu en voir uniquement «en intérieur dans des pièces fermées ou dans des accidents », confirme le toxicologue Daunderer.
Une habitante de Wackersdorf, de 23 ans, avait encore des séquelles 10 semaines après le gazage. Cette sportive de haut niveau, pratiquant le Karaté, s’était rendue avec plusieurs centaines de personnes devant le grillage du WAA. A peine arrivée, une grenade lacrymogène de la police a explosé tout près d’elle, et en quelques secondes dit-elle « j’étais tombée dans les pommes ». Comme elle n’arrivait plus à respirer, et que le médicament des médecins, un simple Spray, « n’avait pas vraiment d’effet », elle a été emmenée aux urgences à l’hôpital.
Par chance, l’urgentiste des soins intensifs a identifié un début d’œdème pulmonaire et un choc respiratoire, qui a causé une « sévère mise en danger de sa vie ». Ce n’est que par un enchaînement d’« heureux hasards » : la rapidité du traitement médical sur place et le transport rapide, que « la vie de la fille a pu être sauvée » renchérit le médecin.
La forme des blessures sous les gaz de Brokdorf et Wackersdorf était tout aussi compliquée et problématique. Des jours après leur retour à la maison, les médecins des manifestants ont encore pu observer des « douleurs à la poitrine » et des « difficultés respiratoires , qui étaient les plus intenses après 8 jours » comme il est indiqué dans un diagnostic dans la ville de Schwäbisch-Gmünd.

Après la publication en Juin, les manifestants de Brokdorf se sont plaints dans les cabinets de leurs médecins de « douleurs à la poitrine, d’irritations de la cornée et de fissures dans la peau, parfois avec des saignements, ou encore des douleurs dorsales ou des crampes d’estomac », qui leur semblait « gonflé comme un ballon ».
Les plus touchés étaient les habitants de Oberpfalz, qui ont protesté durant des mois contre la reconstruction de la centrale de Wackersdorf.
Le libraire de Schwandorf, Erwin Mayer, un homme de 100kg, ne cessait d’avoir des cloques sur les jambes pendant deux semaines, aussi grosses qu’une pièce de monnaie. Il lui a fallu un traitement intensif à la cortisone pour les faire cicatriser et reculer. Les médecins ont diagnostiqué une « dermatite toxique ». Cäcilia Hartl, 49 ans, femme au foyer à Burglengenfeld, a toujours été en excellente santé, faisant de l’escalade et gravissant des sommets de plus de 3000 mètres. Mais depuis sa participation à la manifestation anti-WAA, où elle a reçu une grenade lacrymogène à ses pieds. Elle « n’arrivait plus à respirer » et a eu un moment de panique dans lequel elle a pris la fuite. En rentrant chez elle, elle a remarqué « des cloques dans son nez » et elle avait « des douleurs dans la bouche ».
Une semaine plus tard, c’est devenu très grave. Elle se plaignait de « crises d’essoufflement sans raison, de pus, d’yeux grossis »… D’après le médecin, elle était pendant plusieurs jours « affaiblie du fait d’une intoxication, en incapacité de travailler ». Escalader ? « Rien », dit-elle, cela fait « des mois qu’elle ne peut plus grimper une montagne. »
Des cas comme Cäcilia Hartl, il y en a eu beaucoup en Oberpfalz, où les manifestations contre les centrales nucléaires ont eu lieu. C’est surtout là que les médecins ont pu faire « la nouvelle preuve », comme le toxicologue de Munich Daunderer le dit, que dans les cas de gazage au CS « en règle général il s’agit de symptômes de toxicité » et non pas d’allergies.
Daunderer, c’est l’auteur du seul manuel en Allemagne de l’Ouest pour la toxicologie clinique. Il a découvert dans son ambulance des « choses totalement inconnues dont on ne savait encore rien jusque-là ». Cet expert des poisons reconnu à l’échelle internationale, qui est aussi intervenu dans la catastrophe chimique de Bhopal en Inde a diagnostiqué chez les victimes du CS :
– Une tendance clairement plus élevée au saignement des gencives ou du nez
– Une élévation du taux de ferritine, comme chez les alcooliques (qui ont des dommages du foie aigus) 
– Un très lourd abcès au cou à côté des amygdales avec un coincement de la mâchoire très prononcé qui pourrait dans les cas les plus grave causer la mort sans opération
– Des marques rouges ressemblant à des piqûres de puces qui indiquent par leur effet qu’il s’agit de formes de brûlures.
Les pharmacologues de l’université Ludwig Maximilian de Munich ont, avec des analyses de laboratoire, confirmé les observations de Daunderer. L’effet du CS, comme le dit le professeur de toxicologie Werner Lenk, provoque dans le sang humain une « hémolyse », une forme de « remplacement du sang », dans lequel les « globules rouges vont éclater » et qui « réduisent le transport d’oxygène ».
Les découvertes médicales faites sur environ 200 patients du CS sont impressionnantes, comme le craignaient déjà les critiques du gaz, mais ce qui était contesté par les politiciens du CDU/CSU qui de leur côté se reposaient sur des scientifiques.
Les ministres de l’intérieur des Länder dirigés par la CDU/CSU ont ajouté ce « super gaz lacrymogène » à l’arsenal policier, comme s’en félicitait le gouvernement fédéral. Le bavarois Karl Hillermeier (CSU) et le ministre de l’intérieur de Kiel Karl Eduard Claussen (CDU) ont été les premiers à commander du CS. Les deux politiciens se sont appuyés sur la commission technique de la conférence des ministres de l’intérieur (IMK) qui a estimé que leur utilisation était « médicalement non dangereuse ». Même le tout récent « Lexique de la Police » de Reinhard Rupprecht, dirigeant ministériel dans le ministère de Bonn de Friedrich Zimmermann, ne voit « pas de raison d’arrêter » l’utilisation du gaz CS « qui ne devrait pas causer de dommages s’il est utilisé comme prescrit ».
Les référents de l’IMK prétendent toujours que les effets du CS ne sont que de l’inconfort, sans danger, comme « irritation du nez, de la muqueuse pharyngée, clignement et spasmes des paupières, larmes et écoulement nasal, salivation, brûlures de la peau, éternuements, nausées, sensation d’essoufflement et anxiété, rougeur de la peau. », des effets qui « s’estompent en 20 à 30 minutes ».
Les experts de la sécurité de l’IMK valorisent l’utilisation du CS plutôt que l’utilisation du CN qui était utilisé traditionnellement jusqu’ici : 
– le CS agit plus vite et plus fort sur les personnes non protégées que le CN à concentration identique
– le CS a un effet plus limité dans l’espace et dans le temps que le CN
– Manifestants et policiers qui sont éloignés du lieu de déploiement ne sont pas affectés
– Les personnes ayant subi des effets se rétablissent plus vite
Les risques pour la santé sont totalement ignorés par les spécialistes de l’IMK. « Médicalement, tout ceci est totalement impossible » dit le médecin spécialiste Angerbrand qui répète son ode au CS « je ne sais pas qui a observé ça ».
Après les événements de Wackersdorf et Brokdorf, la dispute politique autour du CS a rapidement pris un nouveau tour. Les oppositions ne pourraient être pires : l’ex ministre de l’intérieur bavarois Hillermeier, que ses opposants appellent « Killermeier », évalue le CS comme « étant inoffensif sur le long terme » alors que son collègue (SPD) du Saarland Friedel Läpple ordonnait plutôt que « l’extrême dangereuse diablerie qu’est le CS soit définitivement bannie de l’arsenal policier ». 
C’est ce qu’on fait en conséquence les gens de Breme. Ils n’utilisent pas de gaz CS et ne le stockent pas non plus. Si des policiers de Breme sont déployés dans d’autres Länder, ils n’ont toujours pas le droit d’utiliser du CS. C’est le seul Land qui a, dans le règlement de la police, banni totalement ce gaz.
Cette évaluation différente du CS met en danger le fonctionnement conjoint des polices des différents Länder qui s’entraident en cas d’urgence, pourtant bien rodée depuis des décennies. Les policiers de bavière et de badenwürttenberg ont soutenu leurs collègues de Hesse dans les altercations autour du train de Francfort sur les rails ouest. Et lors de la célèbre bataille de Brokdorf de 1981 mais aussi cet été, les fonctionnaires de plusieurs Länder se sont entraidés.
Cette coopération au-delà des frontières des Länder risque de bientôt se terminer, annonce Läpple du Saarland. En Hesse, où la SPD doit prendre garde à ses partenaires chez les verts, le travail collectif avec les policiers d’autres Länder a été remis en cause depuis longtemps. D’un autre côté, le président ministériel Franz Josef Strauß de bavière menace de ne plus envoyer aucun fonctionnaire bavarois en Hesse, si leur santé est « mise en jeu avec autant de légèreté » comme il l’a ressenti dans les émeutes anti-nucléaire début Novembre à Hanau.
Le ministre de l’intérieur du Saarland veut à nouveau mettre ce thème de discorde « à l’ordre du jour » de la prochaine conférence des ministres de l’intérieur. Comme les gens de Breme, Läpple ne veut pas admettre que les policiers de Saarland soient associés à des interventions en bavière, si l’« unité » des moyens des policiers « n’est plus assurée ». 
Les Länder avec des ministres CDU/CSU, qui utilisent du CS mélangé à l’eau dans les canons à eau, s’appuient sur « l’avis d’expert s » de l’institut de Fraunhof de toxicologie. Les scientifiques estiment d’après certaines études internationales pour présenter le « gaz à vomi » (jargon des spécialistes) comme « un représentant optimal des composés agissant biologiquement comme irritants ». Le CS serait par rapport au CN un « gain en effets et en sécurité ». Son effet irritant le dépasserait « de beaucoup par son effet toxique général suite à un apport par les voies aériennes, de sorte qu’un effet nocif [d’une forte dose] n’est pas du tout possible sans contrainte ».
Cette expertise datant de 1979, mais restée confidentielle et qui n’est pas discutée publiquement, est « très discutable sur de nombreux aspects » (Daunderer). Les scientifiques utilisent la littérature disponible, mais ont renoncé à faire leurs propres essais. Les rapports, quant à eux, ont été « travaillés avec très peu de rigueur », comme le critiquait le spécialiste des gaz lacrymogènes récemment décédé Alfred Schrempf, il manquait surtout la prise en compte d’« une série d’études critiques envers le CS ». 
Le chimiste Grießhammer dit que cet avis comporte de nombreuses contradictions, ou des constatations « plus que douteuses ». Par exemple, l’étude de Fraunhof indique expressément que les effets irritants « apparaissent de façon extrêmement rapide et immédiate », déjà « en quelques secondes » apparaît chez les anti-nucléaires récalcitrants un « état d’incapacité à agir ». D’un autre côté, la même étude indique que les contestataires ont pu « par la fuite immédiate échapper aux gaz ».
Hors l’utilisation des gaz à Brokdorf et Wackersdorf a entraîné en réalité l’évanouissement d’un grand nombre de manifestant en quelques secondes, incapables de bouger. Georg Lotter, de Schwandorf dans l’Oberpfalz, a vu près du WAA comment mère et enfants sont tombés directement le visage sur le sol, et sont restés allongés par terre.
D’autres manifestants se sont mis à courir paniqués et désorientés à travers la forêt ou les cours d’eau, se sont perdus dans les sous-bois ou sont tombés dans des fossés ou des canaux d’égouts… Ce qui n’est pas surprenant pour les médecins. Car quand le CS se retrouve dans le corps humain, il se décompose en quelques minutes et produit du cyanure qui a un effet sur le système nerveux central et qui produit « une désorientation ». C’est un « effet secondaire connu », dit Daunderer, « que l’on glisse toujours sous le tapis ».
Il a aussi été impossible de prouver l’affirmation des chercheurs de Fraunhof, selon laquelle « un contact prolongé avec des habits exposés », comme il est indiqué dans l’expertise, « ne causerait pas d’irritation cutanée », et pour la formation de cloques, « il faudrait des conditions peu réalistes ». A Wackersdorf et à Brokdorf, les opposants au nucléaire ont fait l’expérience inverse.
Les scientifiques avaient averti les politiciens assez tôt des contradictions et des découvertes contraires. Le toxicologue de Kiel Otmar Wassermann a averti d’une « méconnaissance de la toxicité de ces substances mortellement dangereuse ». Dans une expertise pour le ministère de l’intérieur hollandais, des médecins et des pharmaciens se plaignent du « manque de données pour connaître » les potentiels dommages sur la santé à long terme, comme pour le cancer ou pour la reproduction. L’expertise prévient aussi du « danger pour la thyroïde, les reins, le foie et la rate » à de fortes doses de CS ou pour des contacts répétés.
Pour contrer ce type d’inquiétudes, les ministres de l’intérieur des différents Länder et du Bund ont ordonné la réalisation de leurs propres tests. Près de 200 personnes ont dû s’exposer aux gazages par canon à eau. Comme preuve pour la non dangerosité de ces gaz, cette expérience n’a cependant pas eu de succès. Seuls des jeunes policiers sportifs et en très bonne santé ont participé à l’expérience, en aucun cas comparables à la diversité de la population manifestante. L’apport en gaz a été fait « par de petites pluies modérées », ou par de « très brefs jets d’eau » comme l’indique le rapport de l’IMK.
Aucun rapport avec « le gazage direct pendant des durées plutôt longues » comme elles ont eu lieu dans les manifestations anti-nucléaires, où les opposants sont restés exposés pendant des heures sous la pluie de CS, « il n’est rien écrit pour de telles conditions » rappelle le médecin de Schwandorf Wolf-Dieter Grahn.
La proportion de gaz dans les canons à eau est très difficile à réguler, comme le disent les politiciens et les responsables de la police. Comme les cristaux de poudre de gaz CS sont quasiment insolubles dans l’eau, et on ne les mélange, associés à un solvant, qu’au dernier moment avant le jet d’eau. Il n’est pas garanti d’envoyer la même dose de gaz de façon constante dans ce cas.
L’effet toxique est d’ailleurs augmenté quand les molécules de CS restent sur les vêtements mouillés des manifestants pendant des heures, quand elles s’accrochent dans le feuillage du sous-bois, ou quand elles sont renvoyées sur les manifestants une seconde fois à cause des pales des hélicoptères volant à basse altitude. Le médecin munichois Daunderer reproche à la police sa « négligence », car les conditions réelles « ne correspondent pas du tout à celles des tests ».
Le « plus criminel dans toute cette histoire », selon Daunderer, serait cependant l’usage alternatif de CN et de CS comme à Wackersdorf, car on ne sait pas du tout l’effet combiné de ces deux gaz. Aucune souris sur Terre n’a jamais subi « d’abord un gazage CN puis un gazage CS ». C’est comme si la police bavaroise avait « ajouté un second dommage sur un premier préexistant ». 
CS est appelé ainsi d’après le nom de Corson et Stoughton qui l’ont découvert. 
Wackersdorf, 1986.

Gaz lacrymogène et santé

Lien vers l’article

Je regarde un transfert d’une journée d’événements à Paris, via RT. Grâce à la technologie moderne, tout ce qui se passe se fait simplement sentir dans ma chambre. Bien pas tous. Je ne peux pas sentir le gaz lacrymogène, mais comme je tombe dans ceux qui n’ont pas peur de dire ce qu’ils pensent, il suffit de suffisamment de cassettes pour se souvenir du jour où je l’ai inhalé dans la rue. Puis, lorsque les yeux sont enflés et flous, peu de gens ont déjà pensé à ce qu’est une larme. Ensuite, il est seulement important d’arrêter la douleur et de voir. Normal

Maquereau ou lacrymatoire Le gaz qui pleure appartient aux armes chimiques. On peut affirmer que cela ne sert qu’à disperser les manifestants et à ajouter leur version de leurs traits – maudits, sales, voyous, gens, héros. Déjà par affinités personnelles. Il existe plusieurs types de gaz lacrymogène, à savoir: – Spray au poivre – Spray de Pava – gaz CS – gaz CN – gaz CR Le spray au poivre est principalement destiné à un usage personnel comme défense contre les attaques et est composé de piments forts et de poivrons, qui sont ajoutés au maïs. Tout est naturel, n’est-ce pas? PAVA spray est utilisé par la police britannique. Il s’agit d’une solution à 0,3% de vanillylamide d’acide pélargonique (PAVA), de capsaïcinoïde synthétique, d’éthanol et d’azote sous forme de gaz. Il est généralement utilisé à faible distance et agit sur les yeux, provoquant une douleur intense et obligeant à fermer les yeux.

Le gaz CS est le 2-chlorobenzalmalononitrile (également appelé o-chlorobenzylidène malononitrile; formule chimique: C10H5ClN2) et le cyanocarbone, qui sont tous stockés dans des cartouches. Cause une sensation sévère dans les yeux avec fermeture, larmes, nausée, désorientation, fermeture nasale, démangeaisons, toux et difficulté à respirer. La police exprime son amour pour les manifestations. Le gaz CN est du chlorure de phénacyle, également connu sous le nom de chloroacétophénone, peut être synthétisé par acylation de Friedel-Crafts du benzène en utilisant du chlorure de chloroacétyle, le chlorure d’aluminium servant de catalyseur. Il a été considéré qu’en raison de sa toxicité prononcée, il ne serait pas utilisé, mais, comme toujours, le mal causé par l’homme prédomine et fait partie du spray MACE connu. Il est le favori des formations paramilitaires. Le gaz CR ou dibenzoxazépine a été mis au point par le ministère britannique de la défense. Il est dix fois plus efficace que le reste et est cancérigène. Il est également mentionné par la Human Rights Association. Il irrite la peau, crée des attaques de panique, des suffocations, un combat aérien. Utilisé à l’intérieur, il peut provoquer la mort par étouffement et un œdème des poumons.

Effets sur la santé
L’utilisation de gaz lacrymogène a été considérablement envahie par la végétation ces dernières années. Il est utilisé dans les villes densément peuplées, telles que Le Caire, Istanbul, Rio de Janeiro, Manama (Bahreïn) et Hong Kong. Également dans les émeutes à Ferguson, dans le Missouri. L’utilisation de gaz lacrymogène entraîne de nombreux problèmes de santé qui peuvent être aigus et chroniques. Aigu Ce sont des effets immédiats après l’utilisation et le but de l’utilisation est d’induire ces effets. Irritation des yeux, de la bouche, du nez, de la peau et du système respiratoire. Les effets cutanés comprennent la douleur, des démangeaisons, des rougeurs et une possible dermatite de contact allergique. Déchirure oculaire (oculaire), démangeaisons, blafarospasme, douleur, rougeur et sensation de brûlure. 
Respiratoire

Les effets sur le système respiratoire et leur histoire sont un exemple passionnant de mauvaise science. Afin de prouver que les larmes étaient inoffensives, des études ont été menées sur des animaux de laboratoire et une étude sur des soldats volontaires en bonne santé n’a été réalisée que sur sept sujets; tous ceux ayant déjà eu des problèmes respiratoires étaient exclus de l’étude. Ce n’est pas comme ça. Toutes les études comparent les résultats avec des personnes qui ont déjà été exposées à une activité de l’acide lactique plutôt que de manière chronique. C’est comme beaucoup d’autres agents si seulement de petites doses sont comptées. Cependant, qu’en est-il des expositions chroniques et en Turquie, par exemple? Personne ne conteste les effets actuels, ils ne peuvent pas le voir. D’autre part, si nous introduisons dans l’équation d’un groupe à risque tel que les fumeurs, ceux qui sont plus exposés au radon, les fumeurs plus exposés au radon, les personnes asthmatiques, souffrant de douleur obstructive pulmonaire chronique et d’autres maladies pulmonaires chroniques, obtiennent toutefois des résultats différents. Quelqu’un dira – et que feront-ils lors des manifestations? – et ce ne sera pas juste. Le droit humain fondamental est de se rebeller contre ce qui est considéré comme une injustice.

Des manifestations massives en Turquie ont montré que des problèmes respiratoires importants tels que l’apnée, l’œdème pulmonaire, des arrêts respiratoires et une hémoptysie se produisaient. Trouver chez les femmes était pire que chez les hommes. En ce qui concerne les zones densément peuplées, les locataires environnants étaient chez eux. Une étude plus sérieuse a montré que des problèmes respiratoires chroniques se sont produits chez 55 personnes sur 93 ayant été exposées au gaz lacrymogène plus d’une fois. L’effet primaire prolongé est la bronchite chronique. Problèmes respiratoires chez le personnel militaire Les militaires sont exposés à de nombreuses déchirures lors de leur entraînement régulier. La vérité est qu’ils ont un masque à gaz, mais cela ne signifie pas que chacun d’eux fonctionne parfaitement. Les effets chroniques sont la toux, les maux de gorge, la sinusite, la rhinopharyngite, la bronchite et autres. Les problèmes augmentent surtout après la grippe. Comme ce problème dure longtemps, la quantité de gaz utilisée est réduite. Maintenant, ce n’est pas clair pour moi, s’ils connaissent le problème, pourquoi nient-ils que des civils puissent être blessés?
Effets sur les yeux

Il est logique que les yeux d’une étoile à gaz lacrymogène. C’est leur but. Cependant, si l’objectif d’invalidité temporaire ne devrait pas être l’objectif de blessures permanentes. La haine pour d’autres idées est-elle si forte? Lésion oculaire, œdème stromal, dépression conjonctivale, injection de vascularisation oculaire profonde. Autres complications oculaires telles qu’hémorragie, neuropathie traumatique de l’œil, kératite, kératoplastie trophique, symblephonie, pseudoptérigisme, glaucome et cataracte. Impressionnant. 
Blessures à la peau Une grande quantité de gaz lacrymogène a été utilisée chez les réfugiés vietnamiens à Hong Kong. Il y a eu de nombreuses blessures à la peau sous forme de brûlures, en particulier au niveau du visage, du cou et des épaules. En outre, une dermatite et des lésions vasculaires se produisent. 
Troubles gastro-intestinaux et cardiovasculaires

L’irritation du système gastro-intestinal va avec les nausées, les vomissements, la diarrhée et les hématomes. Comme pour le système cardiovasculaire, les effets sont la tachycardie et l’hypertension transitoire. En outre, les attaques de panique et les peurs.
Blessures graves et mort
On signale de nombreux effets graves, blessures graves et décès. Cela s’applique particulièrement à une utilisation en intérieur. Plusieurs décès ont été signalés dans plusieurs prisons. C’est une pratique courante dans les prisons qui sont souvent mal ventilées. Ceux qui ont déjà une maladie pulmonaire précoce sont les plus susceptibles de souffrir. Les morts étaient en Égypte, en Turquie, à Bahreïn et au Brésil. Le cas le plus célèbre est celui de 37 morts à la fois dans une prison en Egypte. Des cas d’avortement ont été rapportés après une exposition au gaz lacrymogène. Je suis optimiste quand je crois que ces mots écrits toucheront au moins une personne qui ordonne l’utilisation de l’essence. Un seul à s’arrêter et dire, qu’il y ait d’autres moyens. Force force le pouvoir. Il y a toujours un moyen de conclure un marché. Il suffit que l’accord soit recherché. La vie a montré qu’il n’ya pas de problème qui ne puisse être résolu par un accord. Je sais que je donne de faux espoirs, mais au moins j’essaye, essaie et toi, quelqu’un va parfois s’arrêter.

LE GOUVERNEMENT INVESTIT 17 MILLIONS D’EUROS EN GRENADES LACRYMOGÈNES

Lien vers l’article

Le gouvernement vient d’attribuer un marché de plus de 17 millions d’euros de fourniture de grenades et de fusils de lancement. L’avis d’attribution a été publié jeudi 24 mai. Le contrat porte sur 17.544.153 euros de munitions, pour les 4 ans à venir, destiné à fournir la police et la gendarmerie en grenades lacrymogènes et en lanceurs, c’est le fructueux marché qui vient d’être attribué par le gouvernement à trois entreprises. Gérard Collomb vient d’annoncer « si on veut garder le droit de manifester il va falloir que les manifestants arrêtent d’être les complices passifs des casseurs » mais la contestation ne faiblit pas et le gouvernement Macron se prépare en matériel de répression pour ses dernières quatre années.

Muriel Radler

Le gaz lacrymogène, un produit au top des ventes

L’appel d’offre, passé le 5 août 2017, a été réparti entre deux sociétés françaises, Nobel Sport, pour près de 12 millions d’euros, Aseltex, pour 5,3 millions d’euros, et une société allemande, Rheinmetall, pour 0,4 million d’euros.

Alsetex, cette entreprise dans laquelle une employée avait perdu la vie suite à une explosion en 2014 avait déjà remporté en février 2016, un contrat d’un montant similaire portant sur la livraison de 5,5 millions d’euros de munitions. On peut donc supposer que, en 2 ans, la majorité de ce stock a dû être liquidé.

C’est que le gouvernement ne badine pas sur l’usage de ce gaz. À Notre-Dames-des-Landes, depuis le 9 avril 2018, début de l’évacuation de, plus de 11.000 grenades ont déjà été tirées par les gendarmes mobiles. Et c’est ce type de grenade qui a fait perdre la main à l’étudiant sur la ZAD ce 25 mai.

Ce gaz lacrymal, pourtant interdit en temps de guerre continue de faire l’unanimité

L’usage de ces gaz lacrymogènes a été interdit en temps de guerre par la Convention internationale sur les armes chimiques de Genève, en 1993. Mais contre les manifestants cette arme s’avère très efficace, ainsi que pour les civils elle reste autorisée.

La panique, la peur. Voilà ce que produit les gaz lacrymogènes. C’est l’une des techniques du gouvernement qui peut mettre des lycéens en garde à vue 72h et qui peut aussi utiliser massivement ces gaz qui touchent sans discernement tous ceux qui sont là comme ce fut le cas lors de la manifestation du 1er mai à Paris par exemple. 
Le gaz provoque une sensation de perte de contrôle par l’impossibilité de bien respirer et de voir, des irritations de la peau et autres symptômes qui en fonction des personnes et des conditions peuvent s’avérer plus ou moins graves.

Et alors que le gaz est utilisé depuis le début du siècle il n’existe quasiment pas d’études sur sa nocivité. C’est que, dans aucun pays, il n’existe d’obligation légale de recenser le nombre de ses victimes ou de fournir des données sur ses livraisons, ses usages, les profits qu’il génère ou sa toxicité pour l’environnement. Et quand il y a des morts, ce sont, pour les pouvoirs publics qui autorisent cette arme « non létale », de simples accidents.

La répression française fait vendre

Le marché de ces armes « non-létales » est estimé à plus de 1,6 milliard de dollars, avec un fort potentiel de croissance dans les années à venir.
Ainsi aujourd’hui deux entreprises françaises ont décoché de beaux contrats auprès de l’État français. Et cette entente État-industriels risque de continuer longtemps car la France est l’un des pays qui dispose de l’un des meilleurs« savoir-faire » dans l’industrie mais aussi dans la répression, ce qui lui permet ainsi de mieux exporter ses produits, comme ses services.

L’un des derniers exemples en date –avant l’Afrique du Sud– est le Bahrein avec lequel la France avait signé en 2007 un accord de coopération en matière de sécurité intérieure et avait envoyé des CRS afin de former les forces anti-émeute. L’entreprise française Alsetex, elle, vendait les bombes lacrymogènes.
Durant les manifestations de 2011 au Bahrein, les gaz lacrymogènes ont causé la mort d’au moins trente-neuf personnes selon l’ONG Physicians for Human Rights. 
Alors qu’à Notre Dame des Landes, chacun redoute que la répression puisse tuer, l’État Français continue à faire ses achats tout en faisant passer des lois afin de pouvoir au mieux se couvrir.